jueves, 2 de mayo de 2013

LES VOYAGEURS A PEKIN



Quand l’Empire du Milieu inspirait Marco Polo, Matteo Ricci ou Pierre Loti, par Bertrand Galimard Flavigny
Le premier manuscrit d’un voyage en Chine date de 1245 et les manuscrits vers l’Empire céleste ne sont pas rares, de Marco Polo aux jésuites Matteo Ricci et Joseph Amiot et jusqu’à Pierre Loti. Bertrand Galimard Flavigny relate l’histoire de ces récits de voyage qui suscitèrent l’intérêt et la curiosité.


Balzac, dans La Peau de Chagrin, évoque « les causeries du soir, en hiver, où l’on part de son foyer pour aller en Chine ». L’auteur de la « Comédie humaine » ne franchit jamais les mers pour rejoindre la Chine ; pour lui, elle était si mystérieuse et si lointaine qu’elle évoquait un ailleurs inaccessible et indescriptible. Les récits de voyageurs qui visitèrent le « Céleste Empire » ne sont finalement pas si rares.
Le premier à nous être parvenu est celui de Jean du Plan Carpin datant de 1245. Dans sa préface à l’anthologie des voyageurs occidentaux du Moyen Age à la chute de l’empire chinois, Le voyage en Chine, Ninette Boothroyd indique que « ce qui ressort le plus des récits de tous ces voyageurs, ce n’est pas seulement l’émerveillement que ceux-ci éprouvent, à divers degrés évidemment, devant la découverte d’un monde autre, mais aussi et surtout la considération qu’ils lui montrent, la valeur qu’ils lui reconnaissent, lors même qu’ils le récusent en tant que monde païen » (1).



Autre caractéristique, ces ouvrages, notamment ceux parus au XVIe siècle, ont apporté au public lettré « une connaissance dénuée de toute falsification et remarquablement objective, de « l’extraordinaire » de la Chine ».




Tout est parti, en fait, de Marco Polo. Le Vénitien fut à ce point émerveillé par tout ce qui s’offrait à ses yeux qu’il ne trouva rien à critiquer dans cette immense contrée. On sait que Marco Polo, âgé de dix-sept ans, accompagna ses oncles dans l’empire Mongol, où il demeura dix-huit ans. A l’époque, Pékin se nommait Cambaluc. Le Grand Can y demeurait trois mois dans l’année. Les oncles et leur neveu regagnèrent Venise en 1295. Deux ans plus tard, victime d’un conflit entre la Sérénissime et Gênes, Marco fut fait prisonnier. C’est là qu’il raconta ses souvenirs de voyage. Le manuscrit orignal rédigé en français a été perdu. On le désignait sous le nom d’il Milione, sobriquet donné à Polo qui n’énumérait que par millions les populations des pays visités par lui. L’édition la plus ancienne que l’on connaisse de l’abrégé de ses voyages a été imprimé à Venise en 1496 (in-8°). Il en existe une de Brescia datée de 1500 et une seconde de Venise datée de 1508 (in-12°). L’originale de la première traduction française, réalisée par François Gruget, conseiller du roi et référendaire à la Chancellerie de France (né à Loches en 1511) a été imprimée par Sertenas en 1556.


 Parmi les grands témoins de la fin de l’empire du Milieu, nous ne pouvons écarter Pierre Loti qui parvint à Pékin, après le fameux siège du quartier des légations par les boxers. Nous étions à l’automne 1900, le sac de la capitale avait déjà commencé. Loti réussit à être logé dans le Cité interdite qui, elle, fut épargnée du vandalisme. Loti, même de passage, avait cette faculté de capter images et impressions et de les restituer avec plus de force qu’un résident de longue date. Les derniers jours de Pékin, publié chez Calmann-Lévy, pourraient être considérés comme le chant du cygne de l’Empire du Milieu.

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