miércoles, 23 de octubre de 2013

SERGE POLIAKOFF. MUSEE MAILLOL PARIS



 Gouaches de 1948 à 1969
18 septembre 2013 – 09 février 2014
Selon Michel Ragon, dans cette exposition de gouaches, le style abstrait de Poliakoff est d’une absolue originalité. Le peintre promène en effet ses deux formes préférentielles, l’arrondie et l’angulaire, sur la surface du papier, sans que leur répétition devienne monotonie ou pauvreté. Et, posées les unes près des autres, les gouaches se complètent, se suivent comme une sorte de polyphonie.
Regardons, en 1950, ses formes très simples et ses couleurs très réduites : bleu et rouge, bleu-noir-jaune, rouge, blanc, jaune, rouge et noir, en 1951. Vert en 1953 (cette couleur honnie par certains peintres abstraits, comme trop naturaliste). Une curieuse gouache rouge en 1959. Un rouge clair domine l’ensemble et un petit liseré vert l’encadre.
Ces curieux petits liserés seront exceptionnels, sinon un petit liseré rouge encadrant deux jaunes en 1960.
Deux gouaches grises, en 1960 et 1961, avec une tonalité de gris différents.
Une presque monochrome en 1962.
Le silence absolu.
Mais peut-on parler de silence à propos d’une peinture ? Cela semble paradoxal, bien qu’il soit évident que maintes peintures (même abstraites) sont bavardes, tapageuses et même hurlantes.
Poliakoff a toujours précisé que, pour lui, un tableau réussi était un tableau silencieux. Et qu’il aimait faire vibrer le silence.

En 1965 apparaissent des gouaches découpées. Avec lesquelles il soulignait sa volonté de séparer très nettement ses formes et ses couleurs. « La forme doit sembler coupée aux ciseaux », précisait-il, se souvenant sans doute qu’en 1949, Matisse avait dessiné dans la couleur, avec ses gouaches découpées.
Mais finalement, cet art abstrait de Poliakoff, ni gestuel, ni lyrique, ni géométrique, c’est quoi, au juste ?
Sa singularité de n’être autre chose que ce qu’il est. Chaque forme, pour lui, implique un travail sur la couleur et chaque couleur est indissociable de cette forme.
Aucune influence du monde extérieur. « Je suis vraiment dans mon cosmos à moi », aimait-il répéter.

http://www.museemaillol.com/expositions/serge-poliakoff/

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