domingo, 30 de octubre de 2016

DÉBORDÉE DE VISITES L´EXPOSITION CHTHOUKINE FONDATION VUITTON

LA COLLECTION CHTCHOUKINE, VISITE PRIVÉE EN 20 CHEFS-D'ŒUVRE
Par Valérie Duponchelle «Vue de Collioure», Henri Matisse, 1905-1906.

Eblouissante salle Matisse dans l'exposition de la Collection Chtchoukine à la Fondation Vuitton. Ici, «La Desserte( Harmonie en rouge)», printemps-été1908, venue du Musée d'Etat de l'Ermitage de Saint-Pétersbourg.

Confrontation entre les courants, de la Collection Chtchoukine aux avant-gardes russes, au sommet de la Fondation Vuitton. A droite, «Mardi Gras (Pierrot et Arlequin)», de Paul Cézanne, 1888-1890, venu du Musée d'Etat des Beaux-Arts Pouchkine de Moscou. A gauche, «Femme avec râteau» de Kazimir Malevitch, 1930-1932, venue de la Galerie nationale Tretiakov de Moscou.
«Portrait de la femme de l'artiste», Maurice Denis, 1893.
Les plus beaux Gauguin du monde sont réunis au début de cette exposition historique. A gauche, «Aha oé feii. (Eh quoi, tu es jalouse ?)», de l'été 1892, venu du Musée Pouchkine. A droite, «Homme cueillant des fruits dans un paysage jaune», 1897, venu de l'Ermitage.
«Ruperupe. La Cueillette des fruits», Gauguin,
Superbe confrontation de Picasso cubistes et d'arts premiers.
«Trois femmes» (détail), Pablo Picasso, 1903.
«Femme tenant un éventail» (détail), Pablo Picasso, printemps-été 1907.
«Buste de la fermière « (détail), pablo Picasso, août ou automne 1908.
«Buveuse d'Absinthe» (détail), Pablo Picasso, 1901.
La splendeur de Matisse. A gauche, «L'Atelier du peintre (L'Atelier rose)», 1911. A droite, «Les capucines à ‘La Danse II', printemps-début été 1912. Deux trésors venus du musée Pouchkine de Moscou.
Gros plan sur «La Desserte, Harmonie en rouge», Matisse, printemps-été 1908.
Gros plan sur «L'Atelier du peintre (L'Atelier rose)», Matisse, 1911.
A gauche, «La Muse inspirant le poète», 1909, de Henri dit le Douanier Rousseau, venu du Musée Pouchkine. A droite, «La Dame en vert
«Mardi Gras (Pierrot et Arlequin)» (détail), de Paul Cézanne, 1888-1890.
«le Bois», 1912, André Derain.
Confrontation avant les avant-gardes venues de la Galerie nationale Tretiakov de Moscou. Au premier plan, «Suprématie», 1916, d'Ivan Klioun.
«Femme avec rateau», 1930-1932, Kazimir Malevitch.
EN IMAGES - Jeudi 20 octobre, c'est un vernissage 5 étoiles qui a eu lieu pour cette exposition événement qui accueille à Paris le plus beau des musées russes.
Moment d'émotion particulière, jeudi soir, pour le vernissage très attendu d'Icônes de l'art moderne, la Collection Chtchoukine à la Fondation Louis Vuitton. Malgré la pluie fine d'octobre, tous les heureux élus arrivaient le sourire aux lèvres pour découvrir le plus beau des musées russes présent pour quelques mois à Paris ; et pour apprendre à mieux connaître Sergueï Chtchoukine (1854-1936), ce visionnaire incroyable qui défendit l'avant-garde française avant tous et dont la passion se traduit par une cathédrale de chefs-d'œuvre.
Quelques 158 œuvres attendaient les invités, des vagues puissantes d'émotion et de recognition savamment réparties par la commissaire Anne Baldassari en 14 salles et 4 étages d'exposition. Soit 127 œuvres de la Collection Chtchoukine dont 22 Matisse, 29 Picasso, 12 Gauguin, 8 Cézanne et 8 Monet. Le public en jugera à partir du samedi 22 octobre.
Les personnalités politiques se mêlaient aux stars de cinéma

Ce groupe d'invités était un savant mélange entre monde de l'art - de Laurent Le Bon, président du Musée Picasso, à Jean de Loisy, PDG du Palais de Tokyo, et Fabrice Hergott directeur du Musée d'art moderne de la Ville de Paris - et monde de la mode. Le beau Haider Ackermann, le nouveau directeur artistique de Berluti, est arrivé, comme souvent, dans le sillage de Setsuko Klossowski de Rola, la veuve de Balthus, toujours d'une élégance délicate dans un ravissant kimono d'automne.
Les personnalités politiques (de VGE à Alain Minc) se mêlaient aux stars de cinéma (Catherine Deneuve, au sourire un peu forcé, Léa Seydoux joliment enceinte) et aux artistes, particulièrement nombreux ce soir-là à la Fondation. Parmi eux, Olafur Eliasson, la star dano-islandaise de Berlin, qui reconstitua avec Contact le mirage du cosmos dans ce nouveau temple contemporain dessiné par Frank Gehry. Mais aussi l'architecte canado-américain, en personne, qui racontait son amitié pour les grands artistes américains et californiens, notamment Ed Ruscha et Larry Bell. Egalement Bob Wilson qui a ébloui le public du Châtelet avec son Faust et les meilleurs acteurs-chanteurs du Berliner Ensemble, théâtre fondé à Berlin par Bertolt Brecht en 1949. Etaient aussi présents Xavier Veilhan qui représentera la France à la Biennale de Venise en 2017 ; Le peintre des grisailles monumentales, Yan Pei-Ming ; Le plasticien espiègle Bertrand Lavier dont le piano détourné par la peinture trône au Petit Palais dans le cadre de OnSite, le nouvel événement de la Fiac 2016. ; Sophie Calle, notre championne si française de la narration intime, que le monde international de l'art s'arrache. Chignon en délicat déséquilibre et fossettes enfantines, Tatiana Trouvé, l'artiste formidable dont le père est d'origine russe figurait aussi parmi les convives.
La Russie avait ce soir-là le beau rôle

Le directeur du musée de l'Ermitage, Mikhaïl Piotrovski, était là comme ses conservateurs, érudits tout en réserve de bon aloi. Ils ont le triomphe modeste: le musée de Saint-Pétersbourg a prêté 62 œuvres!
Les femmes de tête du Musée Pouchkine, avançaient d'un pas énergique: Irina Antonova - sa figure historique- directrice pendant des décennies longues comme l'histoire russe et désormais présidente à plus de 91 ans ; et celle qui lui a succédé en juillet 2013, Marina Lochak. Le merveilleux musée de Moscou en pleine métamorphose pour devenir un musée multi-facettes a prêté 64 œuvres! Si l'on ajoute les 15 œuvres prêtées par la Galerie Trétiakov, on comprend que la Russie avait ce soir-là le beau rôle.
Lorsque tous les convives sont descendus dans l'Auditorium où un immense dessin abstrait de Frank Gehry remplaçait l'œuvre historique en arc-en-ciel de feu Ellsworth Kelly, l'émotion était dans l'air, comme une note suspendue.
À 21h 30, Bernard Arnault, président du groupe LVMH, prit la parole avec plus de passion que jamais. Il raconta son idée, le cheminement de celle-ci, les obstacles dépassés, le bonheur de la victoire. Il remercia tous les acteurs de cette réussite, ceux de Paris et ceux de Moscou. Sans oublier le président russe qui accepta le transfert de pareils trésors vers la France et le président français qui en a garanti le salut juridique.
La paix via la culture

Autour du «Homard à la russe» et de la «Volaille Souvaroff», le cinéaste gallois de Meurtre dans un jardin anglais (The Draughtsman's Contract) (1982), de Le Cuisinier, le voleur, sa femme et son amant (1989) et de The Pillow Book (1996), Peter Greenaway discutait ferme avec Fabrice Hergott.
Son épouse, l'artiste hollandaise Saskia Boddeke a inventé une installation autour de La Danse et de La Musique de Matisse qui n'ont pas pu faire le voyage depuis Saint-Pétersbourg. Ronde et rayonnante, elle parlait d'exil et du traumatisme de la guerre avec Cyril Karaoglan, toujours tiré à quatre épingles. Cet homme charmant parle cinq langues, a connu par son père la Syrie dans sa splendeur, milite pour la paix via la culture. Ce mécène de la danse vient de recevoir à titre à titre exceptionnel les insignes de Commandeur des Arts et des Lettres que lui a remis la belle étoile, Aurélie Dupont.
Avec la «Poire fondante à la Chtchoukine», chacun dégusta avec gourmandise son château Yquem 2013 dans de jolis petits verres de salon. Même Yan Pei-ming, gros fumeur de havanes et plutôt un franc buveur de bourgogne rouge. Il était 23 h 30 lorsque les invités se levèrent pour saluer leur hôte, toujours là, tout sourire, les yeux encore brillants de la fièvre Chtchoukine.


http://www.lefigaro.fr/arts-expositions/2016/10/21/03015-20161021ARTFIG00314-la-collection-chtchoukine-visite-privee-en-20-chefs-d-oeuvre.php

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