viernes, 10 de marzo de 2017

BERNARD ARNAULT VA FAIRE RÉNOVER LE MUSÉE DES ARTS ET TRADITIONS POPULAIRES PAR FRANK GEHRY

Le bâtiment, situé non loin de la Fondation Louis Vuitton, dans le bois de Boulogne, était fermé depuis douze ans.
Par Jean-Jacques Larrochelle et Nicole Vulser


L’annonce a été officielle mercredi 8 mars en début d’après-midi. L’ancien Musée des arts et traditions populaires (ATP), situé en lisière du bois de Boulogne à Paris, fermé au public depuis douze ans, va être transformé par Bernard Arnault, PDG de LVMH, en un centre culturel autour des métiers d’artisanat d’art. Baptisé « Maison LVMH - Arts -Talents Patrimoine », celui-ci devrait ouvrir en 2020.
Pour célébrer le renouveau de ce musée, François Hollande était accompagné de la maire de Paris, Anne Hidalgo, du PDG du principal groupe de luxe mondial, de la ministre de la culture et de la communication Audrey Azoulay, de la ministre de l’environnement Ségolène Royal mais aussi de l’architecte Frank Gehry, chargé de la rénovation de ce bâtiment. Thomas Dubuisson, petit-fils de l’architecte Jean Dubuisson (1914-2011), qui avait initialement dessiné ce musée – en collaboration avec Michel Jausserand et Olivier Vaudou –, faisait également partie des invités d’honneur.
Le Musée des ATP, conçu par l’un des inventeurs du concept de musée ethnographique, Georges-Henri Rivière, se situe à quelques centaines de mètres de la Fondation Louis Vuitton. Une manière pour Bernard Arnault d’étendre géographiquement son empire.
Aujourd’hui, le plus important des deux bâtiments de ce musée construit en 1972, un monolithe aux lignes épurées et radicales de huit étages – l’antithèse même de l’architecture de Gehry pour la Fondation Louis Vuitton –, est en partie caché par des palissades. Pour mieux le contraindre à l’oubli, sans doute, depuis que toutes ses collections (plus de 250 000 objets) ont été envoyées au MuCEM de Marseille. Les 200 000 visiteurs que comptaient les ATP dans les années 1970 avaient progressivement fondu, pour atteindre 20 000 la dernière année d’ouverture au public – d’où sa fermeture, au printemps 2005.
Site classé
Les collections de ce musée d’ethnologie, qui donnaient à voir la société française rurale et artisanale du XIXe siècle jusqu’en 1960, n’attiraient plus les foules. La forge du Queyras, la ferme de Basse-Bretagne et tous les ensembles d’objets présentés dans des vitrines, comme des « unités écologiques » captées dans leur contexte, semblèrent rapidement datés. Faute de crédits ou de volonté, les ATP n’ont pas su se renouveler. La Cour des comptes a eu beau jeu de critiquer le ministère de la culture, qui a conservé une centaine d’employés « dont les activités étaient des plus réduites » après la fermeture, et ce jusqu’en 2011.
Sans lui donner de perspectives, l’Etat a tout simplement abandonné ce musée. Le Centre national du cinéma n’a pas souhaité y aller. Le bâtiment, l’un des plus représentatifs des « trente glorieuses », tombe aujourd’hui en ruine. La Ville de Paris en avait concédé l’usage à l’Etat par une convention signée pour trente ans en 1954, renouvelée une fois jusqu’en 2014. Pendant des années, le montant des travaux nécessaires pour que le ministère restitue les lieux à la Ville « en bon état d’entretien » a suscité de violentes frictions.
La Ville estimait la facture à 15 millions d’euros, le ministère se contentait de 3,8 millions. La poire a finalement été coupée en deux, et la Rue de Valois a accepté de débourser 10 millions d’euros pour les travaux de première urgence, dont un nécessaire désamiantage, avant de rendre le musée à la Ville de Paris……


En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/architecture/article/2017/03/08/lvmh-va-transformer-le-musee-des-arts-et-traditions-populaires_5091031_1809550.html#Sy7PoliQa9DJ0Gcu.99

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