miércoles, 1 de marzo de 2017

CHAPLIN EST ENTRÉ AU MUSÉE. INAUGURATIONCHAPLIN’S WORLD, QUI CÉLÈBRE LE GÉNIE DE L’ARTISTE ET ÉVOQUE LA VIE DE L’HOMME, A OUVERT SES PORTES CE WEEK-END À CORSIER-SUR-VEVEY.

 Par Gérald Cordonier
«Le Manoir a changé, mais l’esprit Chaplin est resté. C’est ce que je trouve formidable avec ce projet.» Eugène, huitième des onze enfants de Charlie Chaplin (1889-1977), était face à la presse à Corsier-sur-Vevey, samedi matin, pour le lever de rideau de Chaplin’s World, l’unique musée dédié à son père, génial clown et réalisateur qui a marqué l’histoire du cinéma. Et aurait eu 127ans le 16 avril.
A ses côtés sur le devant de la scène, son aîné Michael, sa petite sœur Annie, discrète au milieu des invités, et, bien entendu, les concepteurs du nouveau site touristique: le muséographe Yves Durand, l’architecte Philippe Meylan ou encore les dirigeants de la Compagnie des Alpes et de Grévin International, exploitants du lieu. Le conseiller fédéral annoncé, Guy Parmelin, n’a pas honoré de sa présence l’inauguration, mais les conseillers d’états vaudois Philippe Leuba et Anne-Catherine Lyon étaient, par contre, de la partie.


Des people pour une party «glamour»
«C’est en mouvement et c’est très beau», a remarqué quant à lui Michael Chaplin, relevant «son très grand plaisir de voir ce projet long à se réaliser» et qui s’est retrouvé «plusieurs fois au bord de la falaise». «Notre famille est honorée d’avoir participé à l’évolution d’un projet muséal d’une dimension qu’aucun d’entre nous n’aurait osé imaginer.» Pour marquer le coup et participer à la party «glamour» organisée samedi soir, une vingtaine de descendants du réalisateur (des petits-enfants, surtout, et quelques people – le transformiste Arturo Brachetti, la comédienne Claire Bloom, le parolier Luc Plamondon, le chanteur Bastian Baker) ont rallié le Manoir de Ban.
Plus tôt, l’ouverture des portes – qui s’est réalisée dans une ambiance un peu chaotique avec une agence événementielle surtout soucieuse du confort de ses invités officiels, dont de nombreux élus politiques locaux – a attiré près de 140 médias du monde entier. Des journalistes venus découvrir, en primeur, le réaménagement du Manoir, où Charlie Chaplin passa les 25 dernières années de sa vie, ainsi que l’exposition imaginée. Yves Durand et Philippe Meylan, les deux initiateurs, n’ont pas manqué de rappeler le chemin de croix que fut la réalisation du site: «Entre mises à l’enquête et recherches de fonds, seize années ont été nécessaires pour faire aboutir ce rêve. Chaplin faisait rire tous les publics, les personnes simples comme les intellectuels. On le dit sans prétention, on s’adresse à la planète.» A terme, Chaplin’s World – qui a coûté plus de 60 millions de francs – vise une fréquentation de 300000 visiteurs par année. Hier, ils étaient, dailleurs, déjà 1500, dont un tiers venus de l’étranger, à fouler pour la première fois les pas de Chaplin à Corsier.

La vie et l’œuvre
Chaplin’s World présente la vie et l’œuvre du créateur de Charlot. Sa vie au Manoir de Ban, l’étape clairement la plus émouvante. Son œuvre dans le Studio, un nouveau bâtiment qui propose une véritable plongée divertissante dans les films du vagabond à la canne et au chapeau melon.
Dans son ensemble, le musée se veut résolument grand public, sans trahir l’homme et l’artiste. Extraits de films iconiques, tendres images de familles ou documents d’archives égrènent le parcours, entre humour, intimité et surprises. Le visiteur se retrouve littéralement plongé dans les décors ainsi que les ambiances des films et de la vie du célèbre acteur et réalisateur. Plusieurs plateaux se suivent: une rue pauvre de Londres, où Charles Spencer Chaplin est né, le monde du cirque, qui l’a beaucoup inspiré, ou encore le salon du barbier juif du Dictateur. La jeune fleuriste des Lumières de la ville apparaît au détour d’une rue, en statue de cire, comme d’autres personnages de ses films ou célébrités. Pour donner un supplément d’âme aux espaces présentés, 36 figures sont en effet disséminées sur les 1850m2.
La visite propose également quelques animations. Il est ainsi possible de faire se balancer la cabane de la Ruée vers l’or ou de sonoriser un extrait de film muet à l’aide d’un photoplayer, invention du début du XXe siècle. «La dimension immersive et interactive du musée fonctionne bien. Il y a beaucoup de petits mystères, de choses à résoudre, a constaté Frédéric Maire, le directeur de la Cinémathèque suisse présent samedi. Celui qui ne connaît pas Charlie Chaplin va apprendre et découvrir énormément de choses. Il est aussi possible de voir les costumes originaux, la vraie canne et le vrai chapeau de Charlot, son oscar, ses prix: c’est assez émouvant.» (24 heures)


https://youtu.be/FUO2HOyYMaI

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