viernes, 10 de marzo de 2017

KAREL APPEL SOUS LE SIGNE DE COBRA

 Le MAM de la Ville de Paris consacre une exposition au peintre surréaliste, cofondateur du mouvement artistique.
Par Philippe Dagen

 Le programme du Musée d’art moderne de la Ville de Paris est décidément un chef-d’œuvre d’éclectisme – incohérence serait un mot plus brutal. Après avoir accueilli simultanément l’inutile rétrospective des peintures de Bernard Buffet et une exposition des sculptures et des expériences avec le langage du minimaliste new-yorkais Carl Andre, il s’ouvre au peintre néerlandais Karel Appel (1921-2006). La raison de l’exposition est simple et indiscutable : la Karel Appel Foundation, en la personne de la veuve de l’artiste, a fait don au musée de 21 peintures et sculptures, commémorant ainsi les périodes au cours desquelles Appel a vécu à Paris. Cette donation, qui constitue la base de l’exposition, a été conçue de sorte que les différents moments de l’évolution d’Appel y soient représentés.
De ces moments, c’est, sans surprise, le premier qui retient le plus l’attention, étant placé sous le signe du groupe CoBrA. A ­Amsterdam, en 1942, à la Rijksakademie, l’élève Appel rencontre l’élève Corneille (1922-2010), qui vient de Liège. Ils deviennent amis. En 1946, Appel fait la ­connaissance de Constant (1920-2005), né à Amsterdam comme lui sous le nom de Constant Nieuwenhuys, qu’il abrège. Ils ont en commun l’admiration des grands – Matisse et Picasso principalement – et la conviction qu’il leur faut un théâtre plus grand que les Pays-Bas.
Ces premiers Appel supportent sans dommage d’être comparés à des Klee ou des Miro.
Donc, en 1947, Appel et Corneille se rendent à Paris pour la première fois et y ont la révélation de Dubuffet. Ayant entre-temps fondé l’Experimentele groep et la revue Reflex, ils y reviennent l’année suivante pour rencontrer les surréalistes et postsurréalistes français et les « surréalistes révolutionnaires » belges – appellation décidée par eux – pour une réunion des avant-gardes européennes. Les désaccords idéologiques étant plus puissants que les proximités artistiques, quelques-uns quittent l’assemblée : Appel, Constant, Corneille, le Danois ­Asger Jorn (1914-1973), le poète belge Christian Dotremont (1922-1979) et le peintre, lui aussi belge, Joseph Noiret (1927-2012). Dans un café, le Notre-Dame, ils fondent CoBrA : « Co » comme Copenhague, « Br » comme Bruxelles, « A » comme Amsterdam. Suit la revue du même nom.
« Savoir mal faire »
Un nom, une revue, l’internationalisme : ne manque à CoBrA qu’une doctrine pour avoir toutes les caractéristiques d’une avant-garde. Celle-ci tient en une phrase de Constant :...


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