viernes, 10 de marzo de 2017

LANVIN ET SONIA RYKIEL, LE LUSTRE PERDU DES GRANDES GRIFFES

Coincées entre les grands groupes de luxe et les marques grand public, ces gloires passées de la mode française affrontent une concurrence accrue.
Par Caroline Rousseau



Les fastes de la fashion week parisienne, qui s’est achevée mardi 7 mars, ou la santé insolente des Chanel, Dior, Vuitton, Saint Laurent ou Hermès ne peuvent occulter les difficultés rencontrées par d’autres noms illustres de la mode française. Lanvin a ainsi du mal à sortir d’une crise structurelle et existentielle qui semble lui briser les ailes. En janvier, l’agence Reuters révélait des résultats inquiétants pour la plus ancienne maison de couture parisienne encore en activité : les ventes auraient chuté de 20 % en 2016 pour passer sous la barre des 170 millions d’euros et les pertes atteindraient 10 millions…
La marque, qui appartient depuis 2001 à la femme d’affaires taïwanaise Shaw-Lan Wang (25 % du capital est aussi détenu par l’entrepreneur suisse Ralph Bartel), a refusé de commenter ces informations. Sa direction se fait plutôt discrète depuis le retentissant départ de son directeur artistique star, Alber Elbaz, en 2015.
A l’époque, l’affaire avait fait coulé beaucoup d’encre, tant les conditions de la séparation avaient été brutales. Artisan du succès international de la maison, Alber Elbaz a œuvré pendant quatorze ans à faire de Lanvin l’un des plus beaux noms de la scène mode mondiale, identifiable entre tous grâce à ses volants, ses couleurs, ses gros bijoux (créés par Elie Top), ses ballerines, ses bords francs effilochés, ses robes du soir de guerrières urbaines ou son vestiaire masculin infusé de streetwear (dessiné par Lucas Ossendrijver). Ses créations ont permis à la maison de renouer avec l’équilibre en 2007, puis de connaître une période faste jusqu’à son apogée en 2012. Cette année-là, la marque fêtait somptueusement dans une ambiance bon enfant les dix ans d’Alber Elbaz à la tête de la création. Le chiffre d’affaires atteignait 235 millions d’euros et la griffe surfait sur la grande vague du glamour cool.
Trahison
Mais le charme qui opérait entre le créateur adulé et la femme d’affaires s’est rompu. Conscient du ralentissement de l’activité, Alber Elbaz a alors tenté d’alerter Mme Wang et sa directrice générale déléguée, Michèle Huiban. Sans réponse, il aurait décidé de chercher lui-même de nouveaux investisseurs. Initiative vécue comme une trahison par la propriétaire qui mit, en octobre 2015, un terme au contrat qui les unissait, poussant quelque 300 salariés dans la rue du Faubourg-Saint-Honoré et incitant même l’ancien ministre de la culture Jack Lang à écrire une lettre de soutien au directeur...


No hay comentarios:

Publicar un comentario