jueves, 27 de abril de 2017

BARBET SCHROEDER, UN EXPLORATEUR À LA POURSUITE DE DÉMONS FAMILIERS

 Le Centre Pompidou à Paris consacre une rétrospective au plus déconcertant des cinéastes issus de la Nouvelle Vague.

Par Thomas Sotinel
Au détour d’un documentaire, on entend : « Et je dis “action à moi-même”. » Barbet Schroeder, qui prononce cette phrase, est filmé sur le plateau d’Inju, à Tokyo en 2007, par Victoria Clay Mendoza. Some More, le film dont elle est extraite, sera projeté dans le cadre de la rétrospective que le Centre Pompidou consacre, jusqu’au 11 juin, à l’auteur de More, Général Idi Amin Dada, autoportrait et Le Mystère von Bülow.


Si l’on veut trouver un fil conducteur dans le parcours du plus déconcertant des cinéastes issus de la Nouvelle Vague (et le premier facteur d’étonnement est que son cinéma n’a rien à voir avec ceux de Godard, Rivette ou Rohmer, dont Barbet Schroeder a accompagné les premiers pas de réalisateurs), on le trouvera peut-être dans cette idée du cinéma comme une action qui force son auteur à bouger, à sortir de lui-même. Du tournage clandestin de More, son premier long-métrage, dans l’Espagne franquiste à celui, tout aussi discret, du Vénérable W., en Birmanie (ce documentaire sur un moine bouddhiste ultranationaliste sera montré lors du Festival de Cannes en mai), les films de Barbet Schroeder se lisent comme une série d’aventures et d’épreuves que le cinéaste s’est imposées à lui-même.
En 1972, il mène une équipe, dont sa compagne, Bulle Ogier, dans une région inexplorée de Nouvelle Guinée pour y tourner La Vallée, une fiction qui sonne, sur une magnifique bande originale de Pink Floyd, le glas des utopies de la décennie précédente. Deux ans plus tard, il est en Ouganda, à la cour d’un dictateur sanguinaire et puéril, à qui il a proposé la confection d’un film à sa gloire. Décidé à tourner aux Etats-Unis, Barbet Schroeder choisit comme cheval de Troie le moins recommandable des personnages californiens, l’écrivain Charles Bukowski, et doit attendre huit ans pour arriver à ses fins : Barfly, avec Mickey Rourke et Faye Dunaway,...


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