lunes, 8 de mayo de 2017

À ROUBAIX, LE STREET ART S'EXPOSE SANS PERDRE SON CARACTÈRE


Par Anne-Claire Meffre
L'exposition «Street Generation(s), 40 ans d’art urbain», à la Condition publique à Roubaix, rassemble les œuvres de 50 "street artists". Zoom sur quatre d'entre eux.

La galeriste et commissaire Magda Danysz a réuni à la Condition publique (1), à Roubaix, une sélection très complète d’une cinquantaine de figures du street art, qui essaiment dans le monde entier, de New York à Paris en passant par Lisbonne ou São Paulo.
On y voit les précurseurs, comme Ernest Pignon Ernest, Jacques Villeglé ou Keith Haring, les stars – Futura, Shepard Fairey, Banksy, JR, Dondi, Os Gêmeos, JonOne, Kaws… – et aussi Blade, Swoon, C215, Faile, Zevs, ou Seth. Leurs œuvres, enrichies d’une trentaine de créations in situ, à même les murs de la cité du nord, racontent un art devenu majeur. Zoom sur quatre d’entre eux.

Space Invader, la mosaïque virale

L'artiste Space Invader.
Photo Invader, courtesy galerie Magda Danysz

On ne présente plus l’inventeur du petit fantôme en pixels de mosaïques… Né en 1969, il vit à Paris et pose ses créations pleines d’humour dans les lieux les plus incongrus.

Lefigaro.fr/madame.– Pourquoi le street art ?
Space Invader.– Je pense que cela correspond à ma nature profonde et à ma conception de ce que doit être un artiste aujourd’hui. Je n’ai pas cherché à être un street artiste, cela s’est naturellement inscrit dans ma démarche créative. Le street artiste jouit d’une grande liberté et il libère l’art de l’establishment et du système de l’art contemporain. Il peut intervenir où il veut et comme il veut (à condition de ne pas se faire attraper !) et il touche un public bien plus large que celui qui fréquente les galeries et musées.

Votre travail ?
Ordre et beauté, luxe, calme et volupté... et un peu de rock’n'roll.

Le street art aujourd'hui ?
Pour faire court je dirais que le street art est incontestablement devenu LE grand mouvement artistique de ce début de millénaire. Pour le meilleur et pour le pire.

Crash, new-yorkais fondateur

 John Matos
L'artiste John Matos, aka Crash, travaille sur une peinture murale pour le Hard Rock Stadium de Miami. (Floride, septembre 2016.)
Photo AP Image

John Matos, né en 1961 à New York, est une icône du street art qui a commencé en peignant les trains dans le métro new-yorkais.

Pourquoi le street art ?
John Matos.– Je viens du South Bronx. Certains auteurs de graffiti connus, comme Kazoo143 TMB et CEN1 TMB, y vivaient : j’ai grandi avec cette scène. Enfant, je dessinais des personnages et des motifs avec mon nom. J’y suis donc arrivé naturellement, passionnément. Je pense que le graffiti m’a choisi plus que je ne l’ai choisi.

Votre travail ?
Il est lié à l’histoire et au pouvoir brut du graffiti new-yorkais dans le métro et sur les murs. Même si j’utilise une imagerie et des techniques modernes, j’y reviens toujours. J’ai grandi dans les années 1960, avec les super héros des bandes-dessinées américaines et les premiers dessins animés japonais. Cela a forgé mon regard sur la structure des visages, pour laquelle je suis connu. J’ai aussi été influencé par des artistes du pop art comme James Rosenquist ou Jasper Johns…

Le street art aujourd'hui ?
Aujourd’hui, il est plus intellectuel que nos graffitis de rue à New York. Beaucoup des premiers street artistes étaient autodidactes, alors qu’aujourd’hui ils sont souvent allés à l’université, ils travaillent légalement. C’est une autre conception, mais certains d’entre eux sont extraordinaires.

http://madame.lefigaro.fr/celebrites/a-roubaix-le-street-art-sexpose-sans-perdre-son-caractere-240417-131949

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