domingo, 10 de septiembre de 2017

ELOGE DES MARCHANDS, PACIFICATEURS DU MONDE. AU MUCEM, LE PARCOURS « AVENTURIERS DES MERS » RASSEMBLE DES OBJETS ÉTONNANTS DU VIIE AU XVIIE SIÈCLE.

LE MONDE | Par Philippe Dagen

Ami-parcours de l’exposition « Aventuriers des mers », qui se tient au MuCEM de Marseille après une première version assez différente à l’Institut du monde arabe, à Paris, on peut écouter les réflexions d’Abdul Sheriff, universitaire et ancien directeur du Mémorial de la paix à ­Zanzibar. L’historien fait observer que, dans l’océan Indien, dans les siècles que l’on appelle, en ­Occident, Moyen Age, les relations entre mondes chinois, chrétien et musulman étaient, pour l’essentiel, le fait de marchands. Or, continue-t-il, dans les transactions commerciales, l’essentiel est dans le fait de vendre et d’acheter, de sorte que les différences de religion et de culture importent assez peu. Il en conclut que, du moins dans cette aire géographique et dans ces temps, le commerce était facteur de tolérance.


Ce que l’on croit volontiers et qui est la principale leçon de ­l’exposition. Son récit commence au VIIe siècle, quand l’empire des Omeyyades envoie ses navires autant en Méditerranée que dans l’océan Indien. Les côtes de la première sont évidemment connues en détail depuis l’Antiquité, mais elles sont, à l’est, celles de l’Empire byzantin, au nord, celles d’Etats chrétiens. Raids, pillages, piraterie, conquêtes brèves ou longues, croisades : cette mer est celle des combats et des ravages. Le Barbaresque est un danger ; et réciproquement le croisé. De l’autre côté de la péninsule Arabique, les dangers sont autres. Ce sont la méconnaissance de la géographie, la longueur des traversées vers l’Inde – et au-delà, les royaumes d’Asie – ou, le long de la côte orientale de l’Afrique, les typhons. Les légendes de monstres marins sont l’expression spectaculaire de ces risques, que des navigateurs prennent néanmoins.
Quand l’exposition s’achève, au XVIIe siècle, les cartes sont bien plus précises, les voies maritimes assez familières pour que les voyages soient réguliers, et il n’y a plus guère de surprise : on se connaît, on se comprend...

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