martes, 5 de junio de 2018

BORIS GODOUNOV, LES COSTUMES DE LA FILLE MAL GARDÉE, SONDRA RADVANOSKY DANS LE TROUVÈRE... -


Octave rencontre Vladimir Jurowski et poursuit ses rendez-vous réguliers avec le journal de Boris Godounov ; Don Pasquale, incarné par Michele Pertusi, fait sa première apparition à l’Opéra de Paris et Sondra Radvanovsky évoque un long compagnonnage avec Verdi et le personnage de Leonora dans Le Trouvère. Autour de La Fille mal gardée, Octave pose ce mois-ci un regard historique sur le costume de danse pour homme.


Journal de Boris Godounov
Dans les ateliers de costumes de l’Opéra Bastille — Par Alexandre Lacroix
L’opéra, un art total ? À l’occasion de la nouvelle production de Boris Godounov à l’Opéra Bastille et pour savoir si cette définition, héritée du romantisme allemand, est toujours d’actualité, Alexandre Lacroix – écrivain, directeur de la rédaction de Philosophie Magazine - est allé à la rencontre de tous les métiers et sensibilités qui contribuent à la création d’un spectacle d’opéra – dramaturge, metteur en scène, chef d'orchestre, scénographe, chanteurs, musiciens, costumiers, éclairagistes… Ce « Journal de Boris Godounov » sera complété par de nouvelles livraisons jusqu’à la Première du chef-d’œuvre de Modeste Moussorgski dans une mise en scène d’Ivo Van Hove.
En partenariat avec Philosophie Magazine.

Troisième rencontre
Pourquoi avons-nous tant d’images d’Épinal en tête ? Et de si désuètes ? Avant de rencontrer Jean-Bernard Scotto, je croyais que les tenues avec lesquelles jouent les chanteurs d’opéra étaient d’abord dessinées par un styliste, au crayon à papier et à l’aquarelle, et que des armées d’habiles couturiers aux doigts ferrés les déclinaient ensuite en patrons, puis en réalités de tissu. Mais le chef du service couture de l’Opéra Bastille me détrompe : « Non, non, les aquarelles, c’était au XIXe siècle ! Il y a longtemps que plus personne ne dessine, ou si rarement… » Les tenues sont-elles alors esquissées à l’ordinateur, sur des tablettes graphiques ? « Même pas ! Le processus est beaucoup plus artisanal, plus empirique. »

Pour Boris Godounov, Jean-Bernard Scotto a reçu de la part de la costumière, An D’Huys, un dossier avec des images découpées dans des magazines et des reproductions des œuvres de Craigie Horsfield, un photographe anglais. Il a fourni un faisceau d’intentions, les premières sources d’inspiration. Tout se fait ensuite par chinage, par tâtonnement. Jean-Bernard Scotto et ses assistants se rendent souvent dans une grande friperie à Rouen, ainsi que dans la boutique Kilo Shop, rue de la Verrerie à Paris. Ils achètent, par sacs, des vieilles fringues, costumes dépareillés, chemises de soie, vestes, manteaux, gilets déjà portés… De toute façon, une fois à l’atelier, tout est possible : teindre un vêtement dans une nouvelle couleur, le rafistoler ou au contraire l’user davantage, changer la taille de la ceinture, l’ourlet ou les manches… Les vêtements, dans le monde du spectacle vivant, sont comme une matière première, une glaise. Il s’agit de la pétrir, non pas sur un tour de potier, mais directement sur le corps des interprètes, en rectifiant ici un col, là un pli… Les créations ex nihilo sont rarissimes…………..

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