martes, 19 de marzo de 2019

EXPOSITION : TOUTÂNKHAMON EST BIEN ARRIVÉ À PARIS !


Sandrine Bajos

Dans une semaine s’ouvrira à la Grande Halle de la Villette l’exposition « Toutânkhamon, le trésor d’un pharaon ». Nous avons assisté à l’ouverture des premières caisses des chefs-d’œuvre. Magique.
La salle est immense, sombre et haute de plafond. Un peu partout, des caisses, des cloisons posées à même le sol et quelques vitrines encore vides. Puis tout à coup, des portes battantes s’ouvrent laissant apparaître un trésor, une merveille. Posée sur un petit chariot, une statuette de bois plaquée de feuilles d’or représentant le jeune pharaon Toutânkhamon sur un esquif, une petite barque, droit, fier prêt à harponner un poisson, apparaît. L’Égypte et la vallée des Rois à portée de main, celle d’il y a 3 300 ans, de l’extraordinaire histoire des Pharaons.

Dans une semaine, samedi 23 mars, s’ouvrira à la Grande Halle de la Villette (Paris, XIXe), l’exposition « Toutânkhamon, le trésor d’un pharaon ». Elle s’annonce d’ores et déjà comme un succès tant les Français ont toujours entretenu un lien particulier avec l’Égypte et sa fabuleuse histoire.

Délicatement, deux égyptologues représentants du ministère des Antiquités du Caire - les seuls autorisés à toucher l’œuvre - aidés des deux régisseurs placent le jeune Pharaon dans sa vitrine. Le silence est roi. Même l’égyptologue de renom Dominique Farout, conseiller scientifique de l’exposition, a du mal à cacher son émotion. « C’est incroyable, c’est magique. C’est un des plus beaux objets du monde, et surtout l’un des plus fragiles, et il est là devant nous. J’ai tellement peur aussi qu’il tombe, c’est comme si enfant marchait devant moi sur une corde raide au-dessus du vide. S’il se passe quelque chose, je fais une crise cardiaque », lâche l’homme pourtant habitué des fouilles égyptiennes. Son équipe vient de découvrir la rampe qui expliquerait comment la pyramide de Khéops a été construite.
« Comme un gamin de dix ans »
L’égyptologue français qui se souvient avoir vu une dizaine de fois en 1976, l’exposition au Grand Palais consacré à un autre illustre pharaon Ramsès II, se sent ici « comme un gamin de dix ans devant ce trésor sans prix ». La tension sera de courte durée. Comme la sublime figurine d’Horus sous les traits d’un faucon solaire quelques instants plus tôt, la statuette du jeune roi d’Égypte rejoint sans encombre sa stèle de verre.

Au total, 150 objets, dont une soixantaine jamais sortis d’Égypte, vont petit à petit prendre place dans leur écrin de verre. Parmi eux, 27 avaient déjà été exposés lors de la fameuse exposition parisienne de 1967 au Grand Palais. Avant de rejoindre Paris, ils étaient exposés à Los Angeles et c’est dans un convoi digne de celui d’un chef d’Etat que le trésor a traversé l’Atlantique. C’est au groupe américain IMG, spécialisé dans l’organisation d’événements à gros budget que le ministère des Antiquités égyptiennes a confié cette tournée mondiale : une dizaine de villes sur quatre ans ! Un projet énorme à la hauteur de l’incroyable collection présentée, sur laquelle le groupe « travaille depuis 5 ans », confie Helen Janssen, directrice des événements pour IMG à Paris. Inestimable, l’ensemble de ces pièces aurait été valorisé auprès des assureurs à 1 milliard de dollars.


Une figurine d’Horus sous les traits d’un faucon solaire./LP/Guillaume Georges

Trois semaines pour monter l’exposition

Pour passer de ville en ville, les statuettes, lits funéraires et autres merveilles ont été transportées par l’américain Fedex qui s’était déjà chargé de faire venir les pandas chinois en France. De Los Angeles, les œuvres égyptiennes ont voyagé dans un Boeing 777F et elles ont été réparties dans 20 caissons réalisés sur mesure, soit 14 tonnes de marchandises. À convoi exceptionnel, organisation exceptionnelle. « Les caisses ont été disposées loin des portes au centre de l’avion car il fallait absolument que la température soit stable en 20 et 22 degrés », explique Mathilde Goffard, responsable chez FedEx France. Et de préciser que les caisses étaient bien sûr scellées et qu’un commissaire égyptien ne les a pas lâchées des yeux une seconde.

Une fois arrivé sur le Vieux continent, il se dit que l’avion n’aurait pas atterri en France où les formalités douanières étaient trop compliquées. Les caisses ont été embarquées par camion et sous haute sécurité en direction de l’Est parisien. Mais là encore, il faudra être patient avant de sortir ces icônes de leur sarcophage. « Il est obligatoire d’attendre 48 heures avant de les ouvrir afin de s’assurer que l’hygrométrie (le degré d’humidité) des lieux soit parfaite », explique Helen Janssen. « Pour monter l’exposition, il faut compter trois semaines et deux pour la désinstaller, poursuit-elle. »

À J-7 de l’ouverture de cette exposition, l’excitation est à son comble. Mais la confiance règne. « On pense qu’on aura déjà 150 000 billets vendus d’ici samedi prochain », se félicite Helen Janssen.

http://www.leparisien.fr/culture-loisirs/exposition-toutankhamon-est-bien-arrive-a-paris-16-03-2019-8032974.php

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