jueves, 11 de agosto de 2022

MARÍA CALLAS, LETTRES ET MÉMOIRES, MAINTENANT EN ESPAGNOL. LE FESTIVAL DE BAYREUTH, LE SANCTUAIRE DE LA MUSIQUE WAGNÉRIENNE

Couverture du livre Lettres & mémoires
« Un jour, j’écrirai mon autobiographie, je voudrais l’écrire moi-même afin de mettre les choses au clair. Il y a eu tellement de mensonges dits sur moi...»
Grâce à cet ouvrage exceptionnel, qui réunit plus de 350 lettres inédites couvrant trois décennies (1946-1977) et ses mémoires inachevés, le vœu de Maria Callas devient enfin réalité.

De son enfance modeste à New York aux années de guerre à Athènes, de ses discrets débuts à l’opéra aux sommets d’une carrière planétaire entachée par les scandales et les épreuves personnelles, de l’amour idéalisé pour son mari à sa passion enflammée pour Onassis, ce récit unique nous fait découvrir pour la première fois l’histoire vraie derrière la légende. 

Se dévoile tantôt Maria, la femme vulnérable, déchirée entre sa vie sur scène et sa vie privée, tantôt Callas, l’artiste victime de son exigence et en perpétuelle bataille avec sa voix, et qui, malgré la solitude parisienne des dernières années, continuera de travailler sans relâche jusqu’à son dernier souffle, à l’âge de 53 ans.

L’autoportrait bouleversant et fascinant de la plus grande voix du XXe siècle.

texte et traduction, Tom Volf

Éditions, Albin Michel

ET AUSSI

LE FESTIVAL DE BAYREUTH, LE SANCTUAIRE DE LA MUSIQUE WAGNÉRIENNE

Par Philippe Delorme

Chaque été, durant les mois de juillet et d’août, des milliers d’adeptes de Richard Wagner viennent célébrer son culte sur la "colline sacrée" de Bayreuth et communier autour de ses œuvres éternelles.

Il y a presque un siècle et demi, en 1876, Richard Wagner, chassé de Munich par le roi Louis II, créait son propre "royaume" dans la capitale de la Haute-Franconie. Son ancien mécène, malgré ses réticences, a accepté de lui accorder une subvention de 100.000 thalers pour la construction d’un nouveau théâtre, conçu par l’architecte Gottfried Semper. Dans l’esprit du compositeur, il s’agissait d’un bâtiment provisoire, en briques et bois, qui serait remplacé ultérieurement par un édifice plus ambitieux. Il n’en a rien été et, depuis lors, le Bayreuther Festspielhaus – le Palais des Festivals de Bayreuth –, avec ses gradins à l’antique, sa fosse d’orchestre invisible et l'"abîme mystique" entre la salle et la scène, est resté le temple incontesté de la liturgie wagnérienne.

Bayreuth, le "royaume" de Richard Wagner

L’inauguration a lieu du 13 au 17 août 1876, par une exécution complète de la tétralogie de l’Anneau du Nibelung, les deux derniers opéras – Siegfried et Le Crépuscule des dieux – en création internationale. L’événement connaît un retentissement exceptionnel. 

Des souverains ont tenu à y assister, comme l’empereur allemand Guillaume II et l’empereur du Brésil Pierre II. Quant au roi de Bavière, il a préféré assister incognito à une représentation privée, dans la salle vide. Il y a là également d’autres musiciens célèbres, tels Anton Bruckner, Edvard Grieg, Franz Liszt…

Piotr Tchaïkovski écrit : "Il s’est passé quelque chose à Bayreuth dont nos petits-enfants et leurs enfants se souviendront". Succès artistique, le festival connaît néanmoins des difficultés financières et il faudra attendre plusieurs années pour équilibrer les comptes et pérenniser l’expérience. La création de Parsifal, lors de la deuxième saison du Festspiel, en 1882, complète le répertoire "canonique" de Bayreuth.


Le compositeur allemand Richard Wagner dont les œuvres romantiques ont révolutionné l'opéra. © Hulton Archive/Getty Images

Après la mort de Wagner, l’année suivante, c’est sa seconde épouse Cosima, fille de Liszt et de Marie d’Agoult qui maintiendra le flambeau durant près d’un demi-siècle, en établissant le rythme annuel. 

Elle fera du festival une institution rentable, et impérissable. Avec les représentations à Bayreuth de Tristan et Isolde en 1886, des Maîtres-chanteurs de Nuremberg en 1888, de Tannhäuser en 1891, la nouvelle production de la Tétralogie en 1896 et pour finir le Vaisseau fantôme en 1901, la "reine veuve de Bayreuth" fixe le répertoire tel que Wagner lui-même l’avait souhaité.

Jusque dans les années 1920, les représentations respectent scrupuleusement les traditions établies sous le patronage de Louis II. Aucune note n’est retranchée, au risque d’épuiser un public pourtant endurant. 

Après la naissance du IIIe Reich, Winifred, la belle-fille de Wagner, utilisera son amitié personnelle avec Adolf Hitler pour conserver au festival une relative indépendance, non sans introduire des innovations dans la mise en scène et l’interprétation, au grand dam des puristes.

Le plus ancien festival de musique classique au monde

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, les deux-tiers de Bayreuth ont été détruits par les bombardements alliés, mais le théâtre est resté intact. Winifred, condamnée pour sa proximité avec le nazisme, doit céder la main à ses deux fils Wolfgang et Wieland. Le festival rouvre en 1951. Sous la direction de Wieland, qui meurt en 1966, Bayreuth connaît une véritable révolution. Les décors naturalistes de l’époque romantique sont remplacés par une scénographie minimaliste et "post-moderne". 

Les éléments nationalistes et les racines allemandes tendent à être effacés. Certains conservateurs, outrés par de tels "sacrilèges", en arrivent à siffler et à huer à la tombée du rideau !

À partir de 1973, face à de vives critiques et en raison de querelles familiales, le festival est confié, avec ses actifs à une "Fondation Richard Wagner" de droit public, dont le conseil d’administration comprend des héritiers de l’artiste et des mandataires de l’État allemand. Wolfgang, le petit-fils survivant de Wagner, en assurera la direction jusqu’en 2008, date à laquelle il cédera ce poste à ses deux filles – Katharina Wagner et Eva Wagner-Pasquier – qui l’exerceront conjointement.

Aujourd’hui, Bayreuth demeure le plus ancien festival de musique classique au monde, et sans doute le plus mythique. Chaque année, 500.000 mélomanes passionnés convoitent l’achat d’un billet afin d’assister à cette "œuvre d’art totale", selon l’expression de Wagner. Moins de 10% d’entre eux voient leur rêve exaucé…

www.bayreuther-festspiele.de/

https://www.pointdevue.fr/culture/arts/le-festival-de-bayreuth-le-sanctuaire-de-la-musique-wagnerienne

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