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L’exposition, placée sous le commissariat d’Eric Fottorino,
écrivain et journaliste, met en lumière la genèse d’un engagement, marqué très
tôt par l’expérience de l’antisémitisme pendant la Seconde Guerre mondiale,
l’héritage familial, son combat en faveur de l’abolition de la peine de mort et
ses autres grands combats d’homme politique.
À travers une riche sélection de documents, photographies,
extraits audiovisuels, objets personnels et ouvrages emblématiques; pour la
plupart issus de la collection de Robert Badinter, venez parcourir un destin
hors du commun.
Une exposition en trois temps
Le parcours s’articule en trois volets, chacun placé sous le signe d’une figure tutélaire qui a inspiré Robert Badinter. À travers ces trois séquences, le visiteur mesure la force du parcours du Grand Homme, qui plaçait la justice et la dignité humaine au cœur de son action. Sa rectitude morale, sa droiture, ses engagements, son humanisme et son souci constant d’exemplarité font de Robert Badinter une irremplaçable et éternelle boussole, une voix de la sagesse et une conscience pour ses contemporains, qui ont conduit à son entrée au Panthéon le 9 octobre 2025.
Une jeunesse troublée, la guerre et l'après-guerre: Émile
Zola
Plongez dans les origines familiales de Robert Badinter. Les archives photographiques évoquent la Bessarabie d’où étaient originaires ses grands-parents et l’installation de sa famille à Paris. Sa jeunesse est racontée à travers des documents intimes : des photos de famille et des images de l’exil et de la clandestinité pendant la Seconde Guerre mondiale.
Les drames
qu’il a traversés comme l’arrestation de son père en 1943 et la déportation de
ses proches, sont restitués par des cartes, affiches et archives d’époque. Ce
premier temps, dominé par l’exemple de Zola, illustre comment la mémoire
familiale et l’expérience de l’injustice ont forgé une conscience.
Le combat contre la peine de mort : Victor Hugo
Le second volet met en lumière le combat le plus emblématique de Robert Badinter : l’abolition de la peine de mort. Le manuscrit préparatoire de son discours à l’Assemblée nationale et les unes de presse comme celle de Libération au lendemain du vote ou celle du Monde ornée du dessin de Plantu « Merci, Robert Badinter », retracent ces journées décisives de septembre 1981. L'abolition de la peine de mort est l'aboutissement d'un combat en tant qu'avocat d'assise, débuté par un procès perdu en 1972, celui de Roger Bontems.
Appelé sur six autres procès mettant en jeu la vie des accusés,
il les sauvera tous de la mort, dans une défense devenant toutefois toujours
plus difficile, du fait de la pression de l'opinion publique, favorable à la
peine capitale, mais aussi à la tendance des jurés de se reposer in fine sur le
droit de grâce présidentiel. Ce temps fort du parcours est placé sous l'égide
de Victor Hugo, dont Robert Badinter partageait le combat contre la peine
capitale.
L'homme politique et le réformateur: Condorcet
Ce dernier volet met en lumière la portée politique et philosophique de son engagement. Des photographies aux côtés de Pierre Mendès France et de François Mitterrand rappellent ses alliances et ses fidélités.
Livres et documents témoignent de ses combats pour l’égalité : défense des
droits des homosexuels, accompagnement des premiers parcours de transition de
genre ou encore prises de position marquantes après l’assassinat de Samuel
Paty. Ses actions en faveur de l’indépendance de la justice et de la préservation
de l’État de droit y occupent également une place centrale.
Son admiration pour Condorcet se révèle tant dans ses
discours que dans son ouvrage transparaît dans certains de ses discours, mais
aussi dans son ouvrage coécrit avec son épouse, Élisabeth Badinter, consacré au
philosophe. Enfin l'exposition revient sur ses réformes décisives pour
humaniser la prison: suppression des quartiers de haute sécurité, amélioration
des conditions de vie des détenus et avancées en faveur du personnel
pénitentiaire.
Biographie de Robert Badinter
Robert Badinter connaît une adolescence bouleversée par la
Seconde Guerre mondiale. La barbarie nazie frappe de plein fouet sa famille
juive originaire de Bessarabie : après la déportation de son oncle et
l’arrestation de sa grand-mère en 1942, son père est arrêté à son tour par
Klaus Barbie, le 9 février 1943, et déporté. Aucun ne survit. Réfugié à Cognin,
en Savoie, celui qui se fait alors appeler Robert Berthet bénéficie, avec sa
mère et son frère aîné, de la protection de la population.
Diplômé en lettres et en droit, Robert Badinter devient avocat en 1951. A partir de 1965, il enseigne également le droit à l’Université, après avoir obtenu l’agrégation. En 1972, il est appelé à défendre Roger Bontems, accusé de complicité dans la prise d’otage et le meurtre d’un gardien et d’une infirmière à la prison de Clairvaux.
En dépit
d’une défense résolue, Roger Bontems est condamné à mort. Le spectacle de la
guillotine transforme Robert Badinter, qui fait de la lutte contre la peine de
mort en France le combat de sa vie. Ses plaidoiries déterminées permettent à
Patrick Henry, mais aussi à cinq autres accusés, d’échapper à la peine capitale
à la fin des années 1970.
Nommé Garde des Sceaux par François Mitterrand, Robert
Badinter prononce, le 17 septembre 1981, un discours historique à l’Assemblée
nationale pour demander aux députés de voter l’abolition de la peine de mort. «
Demain, grâce à vous, la justice ne sera plus une justice qui tue » clame-t-il.
Le vote favorable d’une majorité de députés, confirmé quelques jours plus tard
par les sénateurs, conduit à la promulgation de la loi le 9 octobre 1981.
Au-delà de l’abolition de la peine de mort, son action de
ministre de la Justice, puis de président du Conseil Constitutionnel et de
sénateur est celle d’un réformateur des institutions et d’un protecteur de
l’état de droit.
Guidé par une éthique rigoureuse et une conviction
inébranlable, Robert Badinter n’a eu de cesse, tout au long de sa vie, de
défendre la justice.
https://www.paris-pantheon.fr/agenda/robert-badinter-la-justice-au-caeur



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