La biographie occupe une place singulière dans le récit historique. L’historien Emmanuel de Waresquiel, membre de l’Académie des sciences morales et politiques, excelle à éclairer les mentalités des XVIIIᵉ et XIXᵉ siècles, à travers des portraits tels que ceux de Talleyrand ou de Fouché.
Il évoque ici le constant défi qui s’impose au biographe : unir l’exigence de l’enquête à celle du récit. D’un côté, la précision des sources, de l’autre, la maîtrise d’une narration qui demeure fidèle aux faits.
Cette tension fait de la biographie une véritable « quadrature du cercle », l’une des formes les plus délicates de l’écriture historique. La vie de Jeanne du Barry lui a offert un laboratoire idéal, où l’archive se heurte à la légende, où les silences pèsent autant que les traces. Mais la littérature n’est-elle pas la meilleure voie pour saisir une époque à travers la complexité d’une existence ?
Petites histoires de science est consacré cette semaine à un échange sur l’école et l’apprentissage de l’écriture, auquel Étienne Ghys m’a offert la possibilité de prendre part. Nous y évoquons le caractère écrit, la lettre comme porteuse de mémoire autant que de discipline, avant de rappeler combien la lecture patiente, lettre à lettre, demeure essentielle pour maintenir la pensée dans sa juste clarté, malgré la vitesse qui emporte le monde.
Bonne écoute, Xavier Darcos, Chancelier de l'Institut de France
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