Le Monde
Omar Sharif, acteur égyptien célèbre notamment pour ses rôles dans Lawrence
d’Arabie et Le Docteur Jivago, est mort à l’âge de 83 ans, a annoncé la
BBC, citant sa famille.
De son vrai nom Michel
Demitri Chalhoub, Omar Sharif est né à Alexandrie en 1932 dans une famille
d’origine libanaise, qui travaille dans le commerce de bois précieux. Dans une
interview donnée au Monde en 2004,
celui qui a connu un succès précoce se disait né « sous une bonne
étoile ».
De Jivago à Gengis Khan
Eduqué au Victoria College, l’école chic d’Egypte, Omar Sharif y a côtoyé « les
fils de toutes les familles influentes du monde arabe, comme le roi Hussein de
Jordanie ». A 21 ans, tout juste sorti de l’université, il est repéré
par Youssef Chahine, qui le fait débuter dans Ciel d’enfer face
à la grande actrice égyptienne Faten Hamama, qu’il épouse la même année, mais
dont il divorcera par la suite, après avoir eu un fils, Tarek. Le film est
sélectionné pour le Festival de Cannes de 1954 et le jeune Egyptien se retrouve
vedette exotique sur la Croisette. Il devient immédiatement
une star du cinéma égyptien, alors florissant, et le symbole de l’Egypte
nassérienne.
Le succès international avec « Lawrence
d’Arabie »
Mais c’est David Lean qui fera de lui un acteur de dimension
internationale. Un hasard, confiait l’acteur à Libération en
2001, alors que la réalisateur du Pont de la rivière Kwaï cherchait
un acteur arabe parlant l'anglais :
« Si je parle anglais, c'est parce que ma mère, qui voulait que je
sois le plus beau, trouvait que j'étais trop gros lorsque j'étais enfant.
Alors, elle m'a envoyé en pensionnat à l'école anglaise, parce qu'on y mangeait
mal.»
En 1962, le réalisateur britannique lui confie le rôle d’Ali Ibn El-Kharish
dans Lawrence d’Arabie, aux côtés de Peter O’Toole. Son
interprétation lui vaudra un Golden Globe du meilleur second rôle, et un
contrat avec la Columbia, le premier du genre pour une star arabe. Après son
installation aux Etats-Unis, David Lean le fait jouer en 1965 Docteur
Jivago, pour lequel il obtiendra un nouveau Golden Globe, celui de meilleur
acteur.
Il incarnera par la suite aussi bien Genghis Khan que Che Guevara et jouera
dans des films aussi différents que Mayerling (1968) de
Terence Young, ou Les Possédés d'Andrzej Wajda (1988).
Il n’avait pas hésité non
plus à tourner, en pleine guerre des Six jours, Funny girl, de
William Wyler, avec Barbra Streisand (1968), où il campait un juif de la
diaspora soutenant Israël. Une performance qui lui avait valu une interdiction
de séjour en Egypte, levée seulement en 1977.
« Esclave
d'une passion »
Après un Lion d'Or au
Festival de Venise, en 2003, pour l'ensemble de sa carrière, il reçoit le César
2004 du meilleur acteur pour Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran de
François Dupeyron. Il y interprète un vieil épicier arabe qui se lie d'amitié avec un jeune
garçon juif.
Son caractère colérique l'a amené devant la justice, notamment en 2003 pour
un coup de tête à un policier au casino d'Enghien-Les-Bains et, en 2007, pour
avoir agressé à Los Angeles un voiturier qui refusait son billet de 20 euros et
réclamait des dollars.
Par ailleurs champion de bridge international, Omar Sharif était
propriétaire d'une importante écurie de chevaux de course. Habitué des casinos,
il dira en 2006 avoir arrêté de jouer « pour ne plus être esclave
d'une passion », à l'exception du cinéma. Il était
également l’ambassadeur du journal Tiercé Magazine, pour lequel il
a joué dans plusieurs publicités télévisées.
www.lemonde.fr/cinema/article/2015/07/10/mort-de-l-acteur-egyptien-omar-sharif_4678698_3476.html#VfoBJ8IDiH8yqXQD.99
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