Suivre les sentiers du Plateau de Gergovie, c’est replonger dans la bataille qui opposa Vercingétorix à Jules César, célèbre épisode de la Guerre des Gaules. C’est aussi l’occasion de découvrir l’histoire des Arvernes, cet influent peuple gaulois qui fît de Gergovie sa capitale.
LA PREMIÈRE DÉFAITE MILITAIRE DE CÉSAR
Romains et Gaulois… César et Vercingétorix… Gergovie. C’est ici,
devant la capitale des Arvernes, que l’implacable machine de guerre romaine
s’enraye. Depuis l’année 58 av. J.-C.,
les légions de César l’emportent partout. Mais en ce printemps de l’année 52,
malgré des travaux de siège conduits méthodiquement, l’armée romaine marque le
pas. La qualité des ouvrages de défense gaulois, la position favorable de
l’oppidum et la pugnacité des défenseurs permettent de contrer l’assaut mené
par César.
Lorsque l’assaut est lancé,
il doit être aussi bref que violent de manière à frapper l’ennemi tout en
préservant ses propres hommes. C’est donc en moins d’une journée que l’issue de
la bataille est finalement scellée. Sur les milliers de combattants engagés
dans la Bataille de Gergovie, César n’avoue que quelques centaines de victimes
côté romain. Elles sont toutefois suffisantes pour le contraindre à lever le
camp.
UNE BATAILLE STRATÉGIQUE
Pour les deux camps, la durée du siège est un facteur important qui peut faire basculer la victoire d’un côté ou de l’autre. Chaque jour qui passe soumet les troupes à l’incertitude du ravitaillement, des attaques surprises, des ralliements et des trahisons. Les premières semaines sont donc essentielles pour renforcer et étendre les positions, établir une stratégie, tout en maintenant le moral des troupes régulières et auxiliaires (unités de l’armée romaine, composée de soldats qui n’étaient pas des citoyens romains).
LE RÉCIT DE LA BATAILLE SELON JULES CÉSAR
La guerre des Gaules est l’un des conflits les mieux connus de
l’Antiquité. Son déroulement est décrit dans huit livres rédigés de la main de
César et de l’un de ses lieutenants, Hirtius. Cet épisode écrit à la troisième
personne par César lui-même, est l’unique description des événements. Dans le
septième livre de son journal de guerre : De Bello Gallico, il raconte
précisément la campagne militaire engagée contre les peuples du centre de la
Gaule en 52 av J.-C. et en particulier le siège de l’oppidum de Gergovie. C’est
le point de vue de César, le seul à nous être parvenu, qui vous est présenté
ici et que l’archéologie s’attache à nuancer.
LE DÉROULÉ DE LA BATAILLE
L’armée de César face aux troupes de Vercingétorix
De -58 à -51, Jules César mène la Guerre des Gaules avec pour
ambition d’asseoir son pouvoir au Sénat de Rome. Parmi la soixantaine de
peuples qui se partagent alors ce territoire, les Arvernes, tenant leur
richesse de la fertilité des sols volcaniques sont l’un des plus puissants. En
52 avant J.C., Vercingétorix mène la fronde contre Jules César qui a déjà pris
la main sur une partie de la Gaule. Le jeune chef arverne attire César, à la
tête de 6 légions (36 000 hommes) sur ses terres, à Gergovie. Les troupes
gauloises sont si supérieures en nombre que Vercingétorix est contraint de les
disposer sur les replats autour de l’oppidum (forteresse gauloise). César
établit son Grand Camp au sud-est de la Cité. Il s’empare, une nuit, d’un camp
établi par les Gaulois sur la colline de la Roche Blanche, le Petit Camp, qu’il
relie au grand camp par un double fossé surmonté de palissades qui protègent
les allers et venues.
APRÈS LE SIÈGE DE GERGOVIE
À la fin du siège de Gergovie, César avoue avoir perdu 700 hommes
et 46 centurions et, ne pouvant relancer une attaque, abandonne le terrain et
lève le camp deux jours plus tard.
À la suite de sa victoire,
Vercingétorix continue de rallier de nouveaux alliés, notamment les Eduens qui
étaient de longue date aux côtés de Rome. Ce peuple présent sur l’actuel
Bourgogne va par ailleurs participer, peu après la bataille de Gergovie et à
contrecœur, à la nomination de Vercingétorix comme commandant suprême de la
lutte contre les Romains à Bibracte, la place forte des Eduens.
Aux commandes de la révolte gauloise, Vercingétorix reprend sa
tactique de la terre brûlée et harcèle l’armée romaine qui tente de rejoindre
les provinces de Rome. Il est néanmoins mis en déroute face à ses ennemis,
renforcés par l’arrivée de la cavalerie germanique, et décide de se replier sur
Alésia. César saisit cette occasion pour encercler et faire le siège de
l’oppidum. Malgré une supériorité numérique, les troupes gauloises sont
repoussées puis défaites après presque deux mois de siège. Les fortifications
romaines, l’organisation des combattants romains et la stratégie gagnante de
César fini de renverser le chef arverne qui choisit de se rendre pour épargner
ses hommes.
Malgré cette reddition, de
nouvelles coalitions gauloises continuent de faire face au général romain. Ce
n’est qu’avec la victoire du siège d’Uxellodunum (dans la région de l’actuel
Cahors) que Jules César termine sa conquête des Gaules……………
https://musee-gergovie.fr/le-plateau-de-gergovie/histoire/
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