Eline Hadermann
Pour Fanny and Alexander, le compositeur Mikael Karlsson sollicite autant le savoir-faire unique de l’Orchestre de la Monnaie que les vastes compétences de nos techniciens du son. Transformé pour l’occasion en espace surround mêlant les tonalités naturelles de l’orchestre aux subtilités raffinées de la musique électronique, notre Théâtre vous propose de vivre une expérience sonore unique en son genre.
Une partition innovante
« Tout d’abord parce que c’est amusant », répond Mikael Karlsson, le sourire aux lèvres, lorsqu’on lui demande ce qui l’a poussé à recourir à la technologie surround pour mettre en musique Fanny and Alexander.
« Plus sérieusement, je trouve que l’élément de surprise enrichit considérablement l’expérience lyrique. N’ayant jamais été grand amateur d’opéra, l’idée de passer deux heures à regarder ou écouter quelque chose de très prévisible ne m’attire pas vraiment. »
C’est la possibilité d’intégrer des
sonorités électroniques, déclinées ici en trois couches distinctes, qui a
convaincu le compositeur de l’intérêt de cette utilisation : « Il y a d’abord
les synthétiseurs, joués en direct par un claviériste. Il y a ensuite les
samples pré-composés que celui-ci peut envoyer dans la salle via la
sonorisation. Et enfin, les back tracks, des pistes électroniques activées à
des moments-clés par l’équipe audio. Ainsi le spectateur va de surprise en
surprise, ce qui l’incite à prêter l’oreille avec encore plus d’attention. »
C’est donc en parfaite connaissance de cause que cette innovation technologique est mise à profit dans Fanny and Alexander. Comme l’explique Mikael Karlsson : « Toute l’œuvre repose sur des procédés narratifs divers : Alexandre ne cesse d’inventer des histoires ; Justina, la gouvernante, ment sans arrêt ; et la religion joue également un rôle, en tant que forme de « narration ».
Afin de rendre crédible ce va-et-vient continu entre des différents univers narratifs, je voulais que l’orchestre soutienne, en quelque sorte, ce que les personnages chantent sur scène. » Le son surround y contribue beaucoup : « En immergeant véritablement le public dans le vécu sonore des personnages, je peux non seulement assurer une transition fluide entre ces mondes, mais aussi les rendre plausibles. »
Vers une intensité accrue
Une installation complètement conçue pour envelopper le public de sonorités non acoustiques n’est pas forcément ce que l’on associerait à un théâtre classique à l’italienne tel que celui de la Monnaie.
C’est donc
avec surprise que l’on découvre, en entrant dans la Grande Salle durant les
deux dernières semaines de répétitions de Fanny and Alexander, un dispositif
atypique : une vingtaine d’écrans d’ordinateur scintillent parmi les sièges en
velours rouge, une console de mixage supplémentaire trône sur la table de
régie, et plus d’une douzaine de haut-parleurs parsèment la salle. Comme
l’explique Lucie Tiriau, cheffe de service de l’équipe son et vidéo, la Monnaie
a sorti le grand jeu pour cette production : « Nous avons disposé des
haut-parleurs sur les premier et troisième balcons, et même dans la coupole. La
scène est flanquée de deux caissons de basse et d’infrabasse placés dans les
loges royales, tandis qu’un système de monitoring acoustique présent dans la
fosse et sur la scène guide musiciens et chanteurs. »……….
https://www.lamonnaiedemunt.be/fr/magazine/3464-une-experience-surround-incomparable
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