Le sociologue Alain Touraine est mort
Auteur de nombreux travaux sur les questions sociales, Alain Touraine s’est éteint vendredi à Paris, à l’âge de 97 ans, a indiqué sa fille.
Par I.M. AFPTemps de lecture : 1 min
C'est l'ancienne ministre Marisol Touraine qui a annoncé la nouvelle à l'AFP : son père, le sociologue Alain Touraine, est décédé vendredi 9 juin à 3 h 30, à Paris. Il était âgé de 97 ans. Intellectuel de gauche mais apprécié à droite, Alain Touraine a signé une œuvre abondante qui a décrit les dynamiques du changement de société pendant les Trente Glorieuses et après.
Pour cela, il avait commencé par se pencher sur les ouvriers, sa thèse portant sur ceux du constructeur automobile Renault. Puis, après mai 1968, il avait été attentif aux différents « nouveaux mouvements sociaux » qui portaient des thèmes autres que ceux de l'ouvriérisme socialiste.
ET AUSSI,
DIANE ARBUS, PHOTOGRAPHE. ARLES
La Tour
Galerie Principal
À partir du 26 mai 2023
Jusqu’aux impressionnistes, la peinture était – et demeure dans une certaine mesure – une activité où l’on replie le monde et son imaginaire sur le plan immobile de la toile.
Seule la main navigue à la surface. Quand les peintres de la lumière ont quitté leur studio pour parcourir les villes et battre la campagne, ils ont inventé sans le savoir ce que le cinéma et la photographie naissants deviendraient.
Avec la miniaturisation des appareils dans les années 1920, la photographie emprunte aux impressionnistes ce tropisme pour l’ailleurs, l’en-dehors.
La photographie de Diane Arbus est le résultat de cette recherche inlassable, la somme de ces longues heures de marche, autant dictées par les équations du hasard que par le flair indicible de l’instinct. Autant le résultat de son travail paraît précis, cadré et cohérent, autant son hors-champ est chaotique, organique et dispersé aux quatre coins de la ville.
Ce hors-champ est un entrelacs de chemins qui se croisent et qui dessinent, à l’instar d’une toile d’araignée, des centaines de points sur la carte, reliés les uns aux autres par un désir unique de révélation poétique. C’est précisément cette cartographie à travers le temps et l’espace qui nous intéresse ici.
Comment présenter en simultané les images et le hors-champ inhérent à chacune d’entre elles ? Il n’y a pas seulement le déplacement physique de l’artiste qui importe, mais aussi le mouvement de son regard, glissant çà et là sur la réalité. Un visage, un détail, une attitude, une singularité : c’est ce sur quoi les yeux de Diane Arbus ont su s’arrêter, pour entrevoir toutes les potentialités photographiques de ses sujets.
Après la mort de Diane Arbus en 1971, Neil Selkirk – l’un de ses étudiants et conseiller sur des sujets techniques – a réalisé des tirages pour l’« Arbus Estate », qui administre la succession de l’artiste. Il est la seule personne, depuis la mort de l’artiste, autorisée à tirer ses négatifs. Pendant plus de trente ans, il a constitué un ensemble de tirages uniques de ces photographies, dont la Fondation LUMA a fait l’acquisition en 2011. Cette somme est en soi un monument de l’histoire de la photographie.
L’exposition Constellation réunit la totalité des 454 épreuves d’imprimerie (dont certaines encore inédites) du « Selkirk Prints set », sous la forme d’une installation immersive. Nous avons ici voulu montrer la dimension extra-photographique de ces images : révéler ce qu’il y a entre les clichés, ce qui, comme la matière noire, maintient toutes ces photographies en équilibre et connectées les unes aux autres : la toile d’araignée.
Cette idée de constellation nous est apparue comme une structure capable à la fois de dévoiler les images et l’architecture imperceptible sous-jacente à toutes créations : le hasard, le chaos et la quête. Il n’y a donc pas de sens de visite ou de mode d’emploi avec Constellation.
Comme Diane Arbus à New York, le public est invité à déambuler, passer à côté, autour et à travers. Il n’y a pas un parcours type mais une infinité de possibilités. Chacun·e pourra créer sa propre expérience dans cet accrochage aléatoire et initiatique.
Cette exposition est présentée en partenariat avec Les Rencontres
d’Arles.
Diane Arbus
Diane Arbus est l’une des photographes les plus singulières et les plus influentes du XXème siècle. Elle a étudié la photographie avec Berenice Abbott, Alexey Brodovitch et Lisette Model, et a publié ses premiers clichés dans Esquire en 1960. En 1963 et 1966, elle a reçu la bourse John-Simon-Guggenheim et compté parmi les trois photographes dont le travail fut au cœur de « New Documents », exposition phare de John Szarkowski au Museum of Modern Art en 1967.
Ses représentations de couples, d’enfants, de travestis, de nudistes, de piétons de New York, de familles de banlieue, d’artistes de cirque et de célébrités, entre autres, couvrent l’étendue de la sphère sociale américaine de l’après-guerre et brossent un portrait pluriel et singulièrement fascinant de l’humanité. Un an après sa mort, son travail fut exposé à la Biennale de Venise, une première pour un(e) photographe.
Durant les cinquante années suivantes, des rétrospectives muséales itinérantes de premier plan ont été organisées par le Museum of Modern Art de New York (1972), le musée d’Art moderne de San Francisco (2003), le Jeu de Paume, à Paris (2011), le Metropolitan Museum of Art de New York (2016), et le musée des Beaux-Arts de l’Ontario (2020).
Parmi les livres consacrés à son œuvre, citons : Diane Arbus. An Aperture Monograph (1972), Magazine Work (1984), Sans titre (1995), Revelations (2003), The Libraries (2004), A Chronology (2011), Silent Dialogues (2015), In the Beginning (2016), A box of ten photographs (2018) et Documents (2022).
Outre les musées mentionnés ci-dessus, d’importantes collections de
ses œuvres se donnent à voir dans de nombreuses institutions à travers le
monde. La Bibliothèque nationale de France fut l’une des premières à en
acquérir, suivie par le Centre Pompidou.
https://www.luma.org/fr/arles/notre-programme/event/diane-arbus-constellation-973c0d63-967a-458d-a469-5ab97e6961da.html
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