La
transmission des savoirs : Les Veda, les monuments littéraires les plus
importants au monde
La survie de la littérature védique
est exceptionnelle. Elle s’étend sur quatre millénaires : du XVe siècle
avant notre ère à nos jours. Point de départ de toutes les doctrines de l’Inde
classique, la culture védique est le socle de la civilisation indienne du XXIe siècle.
Pierre-Sylvain Filliozat, orientaliste et indianiste, membre de l’Académie des
inscriptions et belles-lettres évoque la transmission orale du savoir védique,
ses méthodes, sa poésie, ses musiques et sa force transcendante. Qu’est ce que
les Veda ? Quelles sont les techniques de récitation des hymnes
védiques ? Quelle est la valeur psychologique et religieuse de la mémoire
des textes védiques ?
Le Veda : le « savoir » par excellence, la connaissance
sacrée
Le Veda est conçu comme un corps de savoir éternel, existant par lui-même.
Il est dit « expiré » sous forme de parole par un dieu dit Brahma
lors d’une création, et communiqué au monde terrestre par une
« vision » donnée à des sages supra-humains, la vision étant une prise
de connaissance instantanée.
Pierre-Sylvain
Filliozat, membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres
Il est transmis ensuite par la mémoire. Les hommes ne le connaissent que
par l’audition. Il est appelé shruti « audition » parce que pour les
hommes il est audition et seulement audition. Ces textes comprennent les
Samhitâ ou « collections », généralement en vers, qui contiennent
surtout des hymnes, des prières, des formules rituelles ; les Brâhmana ou
« explications brahmaniques », commentaires théologiques des Samhitâ,
en prose ; les Aranyaka « textes de la forêt » et l’Upanisad,
commentaires annexes aux Brâhmana, mais de caractère plus ésotérique. Enfin le
Veda se termine par le Vedânga « les membres auxiliaires du Veda »,
œuvres subsidiaires de l’exégèse, qui ne font plus partie du Veda au sens
restreint du terme. On parle de Veda au pluriel ou plus précisément des quatre
Veda lorsqu’on envisage les quatre types distincts de Samhitâ : le Rgveda,
le Yajurveda, le Sâmaveda, l’Atharvaveda.
Toute cette littérature, ou du moins la majeure partie, a été conçue et
conservée oralement. La chose, à peine imaginable, s’explique par l’immense
effort que demandent à la mémoire et qu’en obtiennent des hommes façonnés de
génération en génération à cette discipline. Cette tradition textuelle est
passée d’âge en âge, transmise avec un soin méticuleux. Ce n’est qu’autour du
XIesiècle de notre ère que les Veda -donnée auditive et matière de
mémoire- ont été consignés par écrit.
http://www.canalacademie.com
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