domingo, 18 de mayo de 2025

ROBERT DE NIRO APPELLE À LA RÉSISTANCE AU FESTIVAL DE CANNES (POINT DE VUE)

À l’occasion de la réception de sa palme d’or d’honneur, remise par Leonardo DiCaprio, Robert de Niro a délivré un discours combatif pour défendre l’art et sa diversité. 

Une attaque en règle contre les dernières décisions de Donald Trump.

Par Jérôme Carron

Il ne dit pas grand-chose, mais quand il parle, on l’écoute. " Ainsi parle Leonardo DiCaprio de son "modèle ", l’acteur Robert de Niro. Si l’ovation de l’assemblée présente à la cérémonie d’ouverture du Festival de Cannes dure deux minutes à l’arrivée de l’acteur du Titanic, elle se renouvelle pour cinq longues minutes lorsque apparait le comédien de 81 ans.

Leonardo DiCaprio n’est pas avare de confidences au moment d’introduire son idole. "Pour moi et ma génération, Robert de Niro, que nous appelons Bob, n’est pas seulement un rôle, il est sa transformation. Il est l’acteur". 

La star d’Aviator, rappelle ce qu’il doit au Parrain. "Il m’a choisi pour mon premier casting, à 14 ans, et il a changé ma vie ". Il rappelle aussi que c’est Bob qui l’a conseillé à Martin Scorsese, "que l’on appelle Marty ", donnant naissance à une collaboration de sept films parmi lesquels DiCaprio incarne ses plus beaux rôles. Mais il s’attarde aussi sur le talent de Robert de Niro. "Son état d’esprit silencieux. Les plus grandes scènes sont sans une parole, c’est là où réside le talent des plus grands acteurs", détaille-t-il avant de conclure : "Félicitations et merci pour tout monsieur Robert de Niro."


Leonardo DiCaprio remet la palme d'or d'honneur à Robert de Niro. © Niviere David/ABACAPRESS.COM

En smoking, l’acteur de 81 ans se montre enfin sur scène. Au fil des applaudissements, ses yeux s’embuent légèrement. "La reconnaissance d’un monument" comme le disait Leonardo DiCaprio dans son discours. 

L’acteur de Taxi Driver semble en profiter. Il remercie la salle en français avant de commencer son discours par un rappel de ses passages à Cannes.

 "Ici c’est chez moi, c’est ma communauté. J’étais là en 1973 avec Martin Scorsese pour Mean Streets et cinquante ans après pour Killers of the Flower Moon". Après un rappel des autres réalisateurs avec lesquels il est venu, Robert de Niro dévoile le cœur de son discours.

"Dans mon pays, nous nous battons comme des chiens pour la démocratie, que nous tenons pour acquise. Cela nous affecte tous, parce que l’art est le creuset qui rassemble les gens, comme ce soir. L’art recherche la vérité, l’art embrasse la vérité, c’est pourquoi l’art est une menace. C’est pour cela que l’art est une menace pour les autocrates et les fascistes".


L’acteur est alors interrompu par les applaudissements nourris de la salle. "Le président philistin américain s’est nommé lui-même à la tête d’une de nos institutions culturelles (Le Kennedy Center, ndlr). Il a supprimé les fonds et les soutiens pour l’art, les humanités et l’éducation." 

Revenant ensuite sur le souhait de Donald Trump d’imposer des droits de douane de 100% sur les films produits à l’extérieur des États-Unis, Robert de Niro a exprimé sa ferme opposition.

"Vous ne pouvez pas mettre un prix sur la créativité, mais apparemment vous pouvez imposer des droits dessus. Bien sûr, c’est inacceptable." L’acteur est de nouveau interrompu par des acclamations. 

Il reprend : "Toutes ces attaques sont inacceptables. Et ce n’est pas juste un problème américain, il est global". L’heure de la révolution a sonné. "Nous devons agir et nous devons agir maintenant. 

Il est temps pour ceux qui s’inquiètent de la liberté d’agir, sans violence, mais avec passion et détermination." L’acteur conclut par la devise de la France : "Liberté égalité fraternité."

https://www.pointdevue.fr/culture/cinema/robert-de-niro-appelle-a-la-resistance-au-festival-de-cannes?_

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