Par
l’égyptologue Jean Leclant, secrétaire perpétuel de l’Académie des inscriptions
et belles-lettres (1920-2011)
Qui n’a pas entendu le nom du
génial Jean-François Champollion ? Tout à la fois : philologue,
historien archéologue, connu comme le pionnier de l’égyptologie dont les
travaux ont sorti du silence 3 millénaires d’histoire pharaonique. L’égyptologue
Jean Leclant (1920-2011), secrétaire perpétuel de l’Académie des inscriptions
et belles-lettres (1983-2011), nous présente l’illustre figure de Jean-François
Champollion dans cette émission enregistrée en 2006.
Jean-François Champollion
(1790-1832) fut membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres.
Portrait de
Léon Cogniet, 1831.
Familier,
dès sa jeunesse, de l’Académie de province de Grenoble, de l’Institut de
France, de l’École des langues orientales et de l’Université impériale,
naissantes, il peut, en 1812, lire du copte dont il comprit très tôt que
résidait là, la clef de l’écriture des hiéroglyphes. À 19 ans, il est
professeur à l’Université de Grenoble. Dès 1821, il est convaincu de l’unité du
système graphique égyptien et pense que les trois écritures hiéroglyphique,
hiératique et démotique, dérivent l’une de l’autre et dans cet ordre. Il
choisit de vérifier ses intuitions sur les noms de Ptolémée et de Cléopâtre. Il
sut utiliser pour cela les monuments-mêmes et la pierre de Rosette. Il comprit
alors que certains hiéroglyphes avaient une valeur phonétique. La fameuse
pierre de Rosette est un fragment de stèle, découverte dans le village égyptien
de Raïchid en juillet 1799 durant la campagne l’Expédition d’Égypte. Elle fut
remise aux Britanniques lors de la capitulation en 1801 mais dès 1800, une
reproduction fut envoyée en France. Jean-François Champollion n’a jamais
travaillé sur l’original.
La pierre de
Rosette fut découverte en 1799, durant la campagne de Napoléon en Egypte par un
jeune officier du génie, Pierre-François-Xavier Bouchard.
Le 27 septembre 1822, il expose, ses découvertes devant l’Académie des
inscriptions et belles-lettres dans un texte, resté célèbre, La
lettre à M. Dacier. Il pensait que l’écriture phonétique existait en
Égypte, à une époque très reculée, et qu’elle était une partie de l’écriture
idéographique. Dès 1823, les sommités de l’orientalisme français lui rendirent
hommage pour la découverte de l’alphabet hiéroglyphique.
Ses premiers pas en Égypte en 1828 marquèrent un tournant dans sa vie. Il
défendit la valeur artistique et l’historicité de l’Égypte ancienne contre l’Église
et une partie du monde savant de son époque.
Champollion conféra à l’étude des antiquités égyptiennes un véritable
statut scientifique et ouvrit au Louvre un département d’égyptologie en 1827. À
son retour d’une expédition en Égypte durant laquelle il remonta la vallée du
Nil jusqu’à Abou Simbel, il collecta une somme immense de notes et de dessins.
Il fut nommé professeur au Collège de France où fut créée, pour lui, la
chaire d’archéologie égyptienne.
Il mourut d’épuisement et de maladie à Paris en mars 1832, à peine âgé de
42 ans.
On lui doit le projet de faire transporter à Paris l’obélisque de Louxor.
Son frère Jacques-Joseph Champollion put achever le projet de son frère défunt,
un an après la mort de Champollion.
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