jueves, 30 de junio de 2022

LE PARLEMENTARISME, UNE INVENTION ANGLAISE ! Y CINE, MIS QUERIDÍSIMOS HIJOS, DIRIGIDA POR ALEXANDRA LECLÈRE


Par Philippe Delorme

Le Royaume-Uni est une monarchie constitutionelle et vit sous le régime de la démocratie parlementaire. © Bridgeman Images

Alors que les Français viennent d’envoyer au Palais-Bourbon une assemblée nationale sans majorité bien définie, rappelons que le Royuame-Uni, il y a deux siècles et demi, a inventé les délices du parlementarisme…

"Il n’y a plus de gouvernement !" Par cette déclaration lapidaire, prononcée devant la Chambre des communes, Frederick North tire la conséquence de son échec. Confronté à une motion de défiance des députés de l’opposition, le Premier ministre remet sa démission au roi George III. Pour la première fois dans l’histoire d’Angleterre – et sans doute du monde –, une assemblée a renversé légalement un ministère, au mépris de la volonté du souverain.

De ce jour mémorable du 20 mars 1782 date la véritable naissance du parlementarisme. La France prétend souvent avoir inventé les droits de l'Homme, dans l’élan de sa révolution de 1789. C’est oublier que, treize années avant, la déclaration d’indépendance des États-Unis en avaient jeté les prémisses. C’est omettre aussi que l’Angleterre, depuis plus de cinq siècles, arpentait le chemin tortueux de la démocratie...

L'éphémère République d'Oliver Cromwell 

Dès 1215, le haut clergé et les barons obligent le roi Jean sans Terre à signer la Grande Charte. Fondé sur les traditions féodales, ce pacte insiste sur les valeurs de liberté individuelle et confie à un Parlement élu le soin de discuter et de voter les impôts. À l’issue de la guerre de Cent Ans, l’Angleterre sombre dans les luttes intestines. En 1485, lorsque la Rose rouge des Lancastre l’emporte en la personne de Henri VII Tudor, l’aristocratie, décimée, n’a plus la force de s’opposer au triomphe de l’absolutisme. Cette tendance culmine avec le règne du terrible Henri VIII qui rompt avec Rome et se proclame chef de l’Église anglicane. Sa fille, Élisabeth Ire, imite son exemple, réunissant dans sa main les deux sceptres du temporel et du spirituel.

En 1603, Jacques VI d’Écosse, descendant de Henri VII en ligne féminine, hérite du trône d’Angleterre. Lorsque son fils, Charles Ier, veut gouverner sans en référer au Parlement, la guerre civile éclate, puis la révolution. En 1649, un siècle et demi avant Louis XVI, Charles Ier est décapité à Londres. La République, dirigée d’une main de fer par Oliver Cromwell, se révélera éphémère. Mais la restauration de Charles II – le fils du roi exécuté – n’empêche pas les Anglais d’aspirer à toujours plus de liberté.

En 1688, le Parlement chasse le catholique Jacques II et offre la couronne à sa fille Marie, protestante et épouse du stathouder de Hollande, Guillaume III. Cette "Glorieuse Révolution" se termine par la déclaration des droits de 1689, qui pose les bases d’une monarchie constitutionnelle. Elle reconnaît à tous les sujets la personnalité juridique et le droit d’adresse. Le monarque, pour sa part, ne peut plus agir sans l’assentiment de ses ministres. Quant au Parlement, élu au suffrage censitaire, son avis devient indispensable pour la suspension des lois, leur exécution, la levée de tout nouvel impôt, l’entretien d’une armée sur le pied de paix.

Le Parlement prend plus de pouvoir sous la dynastie des Hanovres 

Au XVIIIe siècle, la dynastie hanovrienne accentue cet effacement du pouvoir du roi, qui devient une sorte de "subarbitre" de la nation, selon le mot de Voltaire. Ainsi, sous les règnes de George Ier et de George II, apparaît la fonction de Premier ministre, coordonnant l’action de ses collègues. Le souverain ne s’exprimant pas en anglais n’assiste plus aux réunions du gouvernement. De son côté, le Parlement tire prétexte de cette émancipation du cabinet pour instaurer la responsabilité politique des ministres.

George III, qui monte sur le trône en 1760, tente de rétablir son autorité. Pour ce faire, il s’appuie sur les conservateurs "tories", qui défendent les intérêts de l’aristocratie foncière. En 1770, il confie le poste de Premier ministre à Frederick North. Cette nomination provoque le mécontentement des colonies d’Amérique, qui rêvent de secouer le joug britannique. Au regard de l’Histoire, lord North – surnommé "Boreas", le vent du Nord par ses adversaires – sera accusé d’avoir entraîné la Grande-Bretagne dans la funeste guerre d’Indépendance, alors que George III porte également sa part de culpabilité dans ce désastre militaire et politique.

Quoi qu’il en soit, la défaite de Cornwallis à Yorktown, en octobre 1781, sera fatale au cabinet North. Au Parlement, l’opposition libérale "whig" hausse le ton, et fait passer une adresse au roi pour réclamer la paix en Amérique. De plus en plus attaqué, lord North résiste pied à pied, tant qu’il peut encore compter sur la confiance du Parlement.

Cependant, le 8 mars 1782, lord Cavendish présente aux députés une série de résolutions récapitulant les revers essuyés depuis 1775, dont il attribue la faute au cabinet en place. Il conclut en demandant formellement son renvoi. Lord North déploie tous ses talents d’orateur, et réussit à parer le coup avec adresse. Utilisant les craintes et les passions qui agitent les différentes factions de la chambre, il obtient une faible majorité. Mais c’est là son chant du cygne.

Frederick North et la guerre d'Amérique

La semaine suivante, une motion similaire est déposée aux Communes. Comprenant que, cette fois-ci, elle sera votée, le Premier ministre renonce à poursuivre un combat perdu d’avance. Si l’on en croit sa fille, lady Charlotte Lindsay, lord North n’aurait pas été mécontent de cette issue honorable : "Pendant les trois dernières années de son ministère, mon père eut un ardent désir de se retirer. Mais il se laissa gagner par les pressantes et fréquentes sollicitations de George III. Enfin, l’affaiblissement croissant de la majorité à la Chambre des communes rendit évidente la nécessité d’un changement dans le ministère, et le roi fut obligé, bien à contre-coeur, d’accepter sa démission. Ce fut un grand soulagement pour son esprit ; car, bien que je ne crois pas que mon père ait jamais eu des doutes sur la justice de la guerre d’Amérique, cependant je sais d’une manière certaine qu’il aurait voulu faire la paix trois ans avant qu’elle prît fin."

Pour autant, Frederick North ne disparaît pas du théâtre public. Dès le mois d’avril 1783, il revient à la tête du ministère de l’Intérieur, au sein d’une étrange coalition avec son ennemi d’hier, le whig radical Charles James Fox, sous l’autorité du duc de Portland. Ce gouvernement tombera le 17 décembre suivant, pour céder la place au fameux William Pitt le Jeune. North continuera de siéger au Parlement jusqu’en 1790. Devenu aveugle, il n’en succédera pas moins à son père à la Chambre des lords, en sa qualité de deuxième comte de Guilford, avant de s’éteindre à Londres, le 7 août 1792, à l’âge de soixante ans.

Le parlementarisme, une invention anglaise ! - Point de Vue


Y UN POCO DE CINE

 

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ESTE VIERNES LLEGA A LOS CINES

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SINOPSIS

Chantal y Christian viven una jubilación tranquila. Pero desde que sus hijos dejaron el nido, han empezado a espaciar sus visitas y a olvidarse de ellos. Cuando anuncian que no irán a casa por Navidad, los padres idean un alocado plan para recuperarlos: fingirán que han ganado la lotería y son multimillonarios.

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