martes, 4 de abril de 2023

BASQUIAT SOUNDTRACKS. PHILARMONIE DE PARIS. ET UN LIVRE, DÉSIR NOIR, DE ANNE-SOPHIE JAHN

du 6 avril au 30 juillet 2023


La Philharmonie de Paris organise la première exposition consacrée à la relation puissante de Jean-Michel Basquiat à la musique. 

Donnant à entendre autant qu’à voir, Basquiat Soundtracks s’offre comme la bande-son héroïque, multiple et foisonnante d’une œuvre fulgurante, pour laquelle la musique se révèle une clé d’interprétation essentielle – de Beethoven à Madonna, du zydeco à John Cage, de Louis Armstrong à la Zulu Nation.

DÉFERLANTES NO WAVE ET HIP-HOP

Émergeant parmi la communauté artistique du New York de la fin des années 1970, où la pluridisciplinarité est de mise, le talent de Jean-Michel Basquiat se révèle à la confluence de deux vagues musicales majeures : la no wave et le hip-hop. Poète, styliste, sculpteur et surtout musicien avant même d’être peintre, Basquiat est le leader officieux du groupe Gray qui partage la scène avec des formations phares de la no wave, tels DNA ou The Lounge Lizards. 

Ses premiers pas créatifs se font dans les clubs downtown qui servent de repaire à une génération d’artistes marquée par le punk qui, entre performance et expérimentation, cherche à repenser ses pratiques et ramener l’art à la vie. 

Simultanément, Basquiat subit de plein fouet la déferlante du hip-hop, révolution culturelle qui développe uptown ses propres codes et manières de faire, tant sur le plan de la musique que sur celui de la danse et des arts visuels. Il s’investit dans la communauté des artistes qu’il fédère au point de produire un single de rap intitulé Beat Bop (1983), mettant en vedette un pionnier du genre : Rammellzee.


Basquiat (aka SAMO©) at the Canal Zone Party, April 1979, © Anton Perich

LE JAZZ EN HÉRITAGE

Si les rappeurs se présentent alors comme les petits-fils des be-boppeurs, le jazz occupe aussi une place essentielle dans la peinture de Basquiat. L’artiste s’inscrit ainsi dans l’héritage culturel noir new-yorkais qui le rattache à une généalogie artistique sans équivalent dans le champ des beaux-arts. 

Hantée par la destinée tragique de Charlie Parker, figure du génie foudroyé, son œuvre regorge de références aux disques et aux musiciens de jazz. Sa compréhension du genre modifie en profondeur la composition de ses tableaux. 

Du delta du Mississippi, terre de naissance du blues, aux côtes de l’Afrique en passant par la Caraïbe à laquelle le rattachent ses ascendances haïtienne et portoricaine, l’œuvre de Basquiat explore l’Atlantique noir, ce continent immatériel et diasporique où la musique est un lieu de mémoire : elle témoigne d’un continuum spirituel à travers les âges, qu’incarne la figure ancestrale du griot.

Jean-Michel Basquiat, Zulu, 1986, MACBA, Barcelone © Estate of Jean-Michel Basquiat. Licensed by Artestar, New York King

PLONGÉE IMMERSIVE DANS UNE ŒUVRE FOISONNANTE

Réunissant un ensemble exceptionnel de près d’une centaine d’œuvres, cette exposition s’offre comme une expérience immersive dans les lieux et les sons qui ont façonné le parcours de Basquiat et alimenté son inspiration. 

Audacieuse, la scénographie montre sous un jour nouveau une invention picturale où la photocopie prend valeur de sample et où le mix agit comme principe structurant. 

Complétée d’archives rares, d’instruments emblématiques et de documents audiovisuels inédits, Basquiat Soundtracks remet en perspective une œuvre qui, tout en restant étroitement liée à la club culture – depuis l’underground jusqu’aux boîtes de nuit les plus flamboyantes des eighties – a désormais révélé sa dimension universelle.

COMMISSAIRES

Vincent Bessières

Dieter Buchhart

Mary-Dailey Desmarais

Une exposition co-organisée par Le Musée des Beaux-Arts de Montréal et la Philharmonie de Paris

Une exposition organisée par la Cité de la musique – Philharmonie de Paris et le Musée des beaux-arts de Montréal.

https://philharmoniedeparis.fr/fr/activite/exposition/24617-basquiat-soundtracks


DÉSIR NOIR

4.14/5   7 notes

Résumé :

"Un après-midi d'automne, assise à la terrasse d'un café, je listais avec mon éditeur des idées de chapitre pour Les 8Sept Péchés capitaux du rock, titre de mon premier livre. “Bertrand Cantat.” Un coup de vent glacé m'a fait frissonner. Ou était-ce ce nom, évocateur de mort et de violence ?
 Dans mon souvenir, le chanteur de Noir Désir s'était disputé avec sa petite amie, l'actrice Marie Trintignant, un été, en Lituanie. Il lui avait donné une gifle, sa tête avait heurté un radiateur, hémorragie cérébrale, elle n'avait pas survécu. 
C'était un accident, mais il relevait bien de la colère, puisqu'il était l'issue tragique d'une bagarre. En rentrant chez moi, j'ai commencé par rechercher des articles de presse relatant l'affaire. 
Les titres ont défilé. Je cliquais, lisais, ou plutôt dévorais les informations. Je m'étais totalement trompée. La mort de Marie Trintignant n'était pas un accident. Et si elle n'était pas la seule victime ?"Vingt ans après la mort de Marie Trintignant, Anne-Sophie Jahn mène l'enquête sur une tragédie que l'on n'appelait pas encore féminicide.

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