L'écrivain français de 63 ans a été récompensé pour son œuvre qui dresse «un portrait incisif de la société actuelle» et exerce «une influence notable sur la littérature de notre époque».
Par Le Figaro avec
AFP
L'écrivain français Emmanuel Carrère s'est vu décerner mercredi le prestigieux prix espagnol Princesse des Asturies de Littérature, l'une des récompenses les plus importantes dans le monde hispanophone. Auteur entre autres de L'adversaire, Un Roman Russe ou dernièrement de Yoga, Emmanuel Carrère a été récompensé par le jury pour «une œuvre très personnelle générant un nouvel espace d'expression qui efface les frontières entre réalité et fiction». Selon le jury présidé par Santiago Muñoz Machado, le directeur de l'Académie espagnole royale, Emmanuel Carrère dresse un «portrait incisif de la société actuelle» et a «exercé une influence notable sur la littérature de notre époque».
«Sans être hispanophone, malheureusement pour moi, j'ai un goût
assez vif pour la littérature hispanique», a déclaré l'écrivain à l'AFP. «Et puis, c'est dans le monde hispanique où mes livres suscitent le plus
d'intérêt, et ça, ça me rend très heureux. J'ai l'impression d'une certaine
affinité avec les lecteurs espagnols», a-t-il ajouté. Le jury du prix Princesse
des Asturies a salué une œuvre «où s'entremêlent des faits et des personnages
de la vie réelle avec des réflexions sur l'acte d'écriture et l'expérience de
l'auteur lui-même». L'auteur a ajouté que le fait «de travailler à la frontière
du roman, de la fiction et de ce qu'on pourrait appeler le documentaire» était
«une caractéristique» de son travail.
Emmanuel Carrère, 63 ans, est l'une des vedettes de la littérature
française aujourd'hui, avec de nombreux succès en librairies, se classant
régulièrement en tête des ventes de romans. Scénariste, journaliste, comédien, biographe, romancier, cinéaste,
documentariste, Emmanuel Carrère a reçu de nombreuses distinctions dans sa
carrière, dont le Prix Renaudot en 2011 pour Limonov. Il a construit en près de
quarante ans une œuvre romanesque bâtie sur l'exploration de soi, y compris
quand il raconte la vie des autres, du meurtrier Jean-Claude Romand dans
L'Adversaire à l'écrivain russe Édouard Limonov dans Limonov.
Son œuvre est également marquée par trois
tropismes: la Russie avec notamment ses romans «russes»: Un Roman Russe (2007),
Limonov (2009), Voyage à Kotelnitch (2003); le fantastique avec des romans
comme Je suis vivant et vous êtes morts (1993) et enfin le fait divers et le
fait social dans des livres comme La classe de neige (1995), porté à l'écran
par Claude Miller, ou L'adversaire (2000), dont le protagoniste, Jean-Claude
Romand, a donné son nom à l'un des plus célèbres faits divers de la France de
la fin du XXe siècle.
Adapté à de nombreuses reprises, il a également pris en main la
caméra pour se faire documentariste (Retour à Kotelnitch, 2003) et cinéaste (La
moustache, 2005) et a participé à l'écriture de fictions télévisées, notamment
pour la série Les revenants (2012). Il doit faire l'ouverture de la Quinzaine
des réalisateurs, une section parallèle au Festival de Cannes en juillet avec
son film Le quai de Ouistreham, adaptation éponyme du récit de la journaliste
Florence Aubenas, mettant en scène l'actrice Juliette Binoche.
https://www.lefigaro.fr/livres/emmanuel-carrere-recoit-le-prestigieux-prix-espagnol-princesse-des-asturies-de-litterature-20210609
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