Mythe mondial du cinéma français, incarnation sensuelle de la
France des sixties, Brigitte Bardot a toujours choisi la liberté, parfois au
prix d’une certaine incompréhension. La journaliste Anne-Cécile Huprelle, qui
la connaît bien pour avoir écrit avec elle son dernier livre, Larmes de combat,
a convaincu cette éternelle indomptée d’entrouvrir, en exclusivité pour Point
de Vue, les portes de son refuge tropézien.
Nous sommes au cœur de l’été. Il fait chaud, à Saint-Tropez. Et si on partait en Mini Moke, au large de la plage des Canoubiers?
Je sais que vous adoreriez. Mais vous n’avez pas envie d’être regardée,
sollicitée. Vous dites être lasse de tout cela… Depuis quand comparez-vous
votre sort à celui d’un animal sauvage?
Depuis toujours. La célébrité possède un revers de la médaille trop
lourd à porter. À partir de 1956, en un film (Et Dieu… créa la femme, de Roger
Vadim), je suis devenue la fille la plus photographiée au monde. J’aimais cela
au début, cela m’amusait, mais je ne me rendais pas bien compte de ce qu’il se
passait. Et peu à peu, je ne me suis plus du tout sentie en sécurité face aux
hommes. J’étais scrutée pour tout, poursuivie pour rien… À des périodes de ma
vie, pour échapper à ce tourbillon insensé, j’avais même un tube de somnifères
constamment à portée de main. Lors de mon histoire avec Sami Frey, nous étions
contraints de nous terrer comme des lapins, de sortir la nuit, l’un après
l’autre… Alors oui, je sais ce que cela veut dire, être traquée. Surtout que je
ne comprenais pas tout ce fourbi autour de moi. Et puis j’étais très farouche.
Peu de personnes connaissaient le fond de mon cœur. C’est toujours vrai
aujourd’hui.
Par Anne-Cécile
Huprelle
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