Par AFP
Contre l'horreur, la mobilisation: des dizaines de milliers de
personnes étaient rassemblées dimanche à Paris et partout en France en hommage
au professeur Samuel Paty, décapité vendredi pour avoir montré à ses élèves des
caricatures de Mahomet, un attentat islamiste qui a suscité une émotion
nationale.
Dans un message diffusé sur Twitter, il a expliqué son geste en
disant vouloir se venger de celui "qui a osé rabaisser Muhammad".
"Je suis venue (...) pour m'indigner contre cet acte odieux et
affreux", a expliqué une autre manifestante parisienne, Guigané, 34 ans.
"Il ne faut pas que cette violence s'installe et devienne notre
quotidien", a ajouté cette médiatrice socio-culturelle de l'Essonne, son
fils de 4 ans sur les épaules.
- "Je suis enseignant" -
Le Premier ministre Jean Castex est apparu dans le cortège
parisien. A ses côtés, son ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer et sa
collègue déléguée à la Citoyenneté Marlène Schiappa "en soutien aux
professeurs, à la laïcité à la liberté d'expression et contre
l'islamisme".
Les patrons de La République en marche, Stanislas Guerini, de La
France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, du Parti socialiste, Olivier Faure, et
d'Europe-Ecologie-Les Verts, Julien Bayou, ont eux aussi prévu de joindre le
cortège à la tête de leurs troupes.
A Lyon, la place Bellecour, l'une des plus grandes du pays, était
elle aussi noire de 6.000 personnes selon la préfecture, réunies face à la
statue de l'Homme de Pierre, symbole de la Résistance, un autocollant "je
suis enseignant" au revers de leur veste ou une rose à la main.
Quelque 300 personnes se sont également
rassemblées à la mi-journée à Nice. "Tout le monde est en danger
aujourd'hui, il y a eu d'autres attentats déjà qui visaient un journal ou tout
simplement des citoyens comme ici à Nice, et maintenant il faut que ça
change", a estimé Valentine Mule, 18 ans, étudiante en première année de
droit à Nice.
Un hommage national sera rendu mercredi en
coordination avec la famille de l'enseignant assassiné, a annoncé l'Elysée, sans
en préciser le lieu.
Le conseil départemental des Yvelines a proposé de rebaptiser de
son nom le collège où il enseignait.
Les enquêteurs ont poursuivi dimanche leurs investigations pour
remonter le fil des responsabilités et des éventuelles complicités dans
l'attentat.
- Onze gardes à vue -
L'assaillant a été identifié comme Abdoullakh Anzorov, né à Moscou et réfugié en France avec sa famille.
Dans sa ville d'Evreux, ses voisins décrivent un jeune homme
"discret", "plongé dans la religion" depuis trois ans. Il
n'était toutefois pas fiché pour radicalisation par les services de
renseignement.
Une onzième personne, issue de son entourage, a été placée dimanche
matin en garde à vue, selon une source judiciaire, qui n'a précisé ni son
identité ni les raisons de son interpellation.
Les parents, qui ont obtenu l'asile politique en France il y a dix
ans, le grand-père et le petit-frère du tueur, ainsi que des membres de son
entourage proche ont été interpellés dès vendredi soir par les policiers et se
trouvaient toujours en garde à vue dimanche.
Le père d'une élève de la victime et un militant islamiste tr
Théâtre de la manifestation historique qui avait suivi les attaques
contre Charlie Hebdo et l'Hyper Cacher le 11 janvier 2015, la place de la
République à Paris s'est remplie en début d'après-midi de milliers de
manifestants, enseignants, élus et anonymes venus défendre la liberté
d'expression, dire non à "l'obscurantisme" et chanter la
Marseillaise.
"Je suis là comme prof, comme maman, comme Française et comme
républicaine", a déclaré Virginie, 52 ans, une professeure de musique de
la région parisienne. "J'espère qu'il y aura beaucoup de monde, que toute
la France osera se lever parce que l'union fait la force".
Samuel Paty a été décapité vendredi vers 17H00 près du collège où
il enseignait l'histoire-géographie dans un quartier calme de
Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines). Son assaillant, un Russe tchétchène de 18
ans, a ensuite été tué de neuf balles par la police.
Des milliers de personnes rassemblées, le 18 octobre 2020, place de la République pour rendre hommage à Samuel Paty, le professeur d'histoire décapité dans les Yvelines
AFP - BERTRAND GUAY CE QU'IL FAUT SAVOIR UN NOUVEAU ACTE DE
TERRORISME AVEC UN PROFESSEUR DÉCAPITÉ
Neuf personnes dont un mineur ont été placées après la décapitation
d'un professeur d'histoire près d'un collège de Conflans-Sainte-Honorine
(Yvelines), a appris franceinfo samedi 17 octobre d'une source proche de
l'enquête. Les parents, un grand-parent et le petit frère de l'assaillant ont
été interpellés à Evreux (Eure). Un parent d'élève qui avait posté une vidéo
sur Facebook, appelant notamment à l'éviction de l'enseignement, fait également
partie des gardés à vue. Les autres sont des membres de l'entourage non
familial de l'assaillant.
"Ils ne passeront pas. L'obscurantisme ne gagnera pas", a martelé, ému, le chef de l'Etat vendredi, à l'adresse des islamistes radicaux, lors d'une déclaration à la sortie du collège du Bois d'Aulne de Conflans-Sainte-Honorine où travaillait la victime, affirmant qu'il s'agit d'"un attentat terroriste islamiste caractérisé", trois semaines après l'attaque devant les anciens locaux de Charlie Hebdo.
Jean-Michel Blanquer reçoit
les syndicats enseignants samedi matin. Le ministre de l'Education reçoit
samedi matin à 9 heures les représentants du personnel de l'établissement et
des parents d'élèves du collège du Bois d'Aulne, à Conflans-Sainte-Honorine.
Le parquet national
antiterroriste (Pnat) saisi de l'enquête. Le parquet national antiterroriste
(Pnat) a annoncé s'être aussitôt saisi de l'enquête, ouverte pour
"assassinat en relation avec une entreprise terroriste" et
"association de malfaiteurs terroriste criminelle". Le procureur
national antiterroriste, Jean-François Ricard tiendra une conférence de presse
samedi après-midi.
L'assaillant est un jeune
homme de 18 ans. La victime a été décapitée non loin de l'établissement
scolaire où il enseignait, par un jeune homme de 18 ans dont on ignore pour
l'instant s'il était connu des services de renseignement. Avant d'être abattu
par la police, l'auteur présumé des faits a publié sur Twitter la photo de son
acte.
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