viernes, 23 de diciembre de 2022

L'UNE DES PLUS CÉLÈBRES COMPAGNIES DE BALLET D'UKRAINE ENTAME CETTE SEMAINE UNE SÉRIE DE SPECTACLES À PARIS, AVEC UNE PREMIÈRE REPRÉSENTATION MERCREDI 21 DÉCEMBRE AU THÉATRE DES CHAMPS ELYSÉES À PARIS.

 "Comme tout le monde, on essaie de vivre notre vie" : dans les coulisses du spectacle parisien de la troupe de l'Opéra national d'Ukraine

Farida Nouar – franceinfo

  (SERGEI SUPINSKY / AFP)

Danser loin du fracas de la guerre. C'est l'occasion donnée à cette compagnie ukrainienne, qui démarre une série de spectacles à Paris. Pour la première représentation, mercredi 21 décembre, Giselle, un classique de l'ère romantique, sera au programme du théâtre des Champs-Élysées. C'est le ballet La Reine des Neiges que la compagnie devait représenter en France, mais le conflit a compliqué les répétitions, les rendant quasi-impossibles. C'est la première fois que la troupe se produit hors de ses frontières depuis l'invasion russe en Ukraine.

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Lors de la répétition, une danseuse virevolte, pointes tendues, le visage un peu marqué. La fatigue classique des répétitions, qui s'ajoute aussi à celle d'un très long voyage depuis Kiev. Un périple de 40 heures, en bus et en avion, avec une arrivée seulement dimanche 18 décembre. Faire venir le ballet jusqu'en France a été une logistique très compliquée, détaille Vony Sarfati productrice pour Giselle et l'Opéra national d'Ukraine. "Les hommes doivent avoir une autorisation spéciale pour sortir d'Ukraine, explique-t-elle. La deuxième chose, c'est que le directeur de l'Opéra souhaitait pouvoir jouer pendant les fêtes de Noël, pour les personnes de Kiev et pour les soldats, aussi. Et donc il avait besoin de son orchestre."

Combattants du "front culturel"

Seul Dmytro Morozov, le chef d'orchestre ukrainien, a passé la frontière. Sous sa baguette, c'est l'orchestre français Prométhée qu'il dirige. Pouvoir se produire en France est un acte militant, car sa bataille dans cette guerre, il la mène sur un autre front, "le front culturel", selon ses mots, depuis "déjà sept mois", raconte-t-il. "Nous faisons beaucoup de concerts caritatifs, de toute sorte, détaille-t-il, en interprétant différents genres. Cela nous permet de continuer notre mission."

La guerre met les nerfs et les corps des danseurs à rude épreuve. Lors des alertes aériennes, ils se retrouvent parfois à devoir se réfugier avec les spectateurs, dans les abris anti-bombes de l'Opéra national de Kiev. "La situation est compliquée, mais comme tous les citoyens en Ukraine, on essaie de continuer à travailler, de vivre notre vie, explique Sergii Kryvokon, le danseur étoile de la troupe. Ça nous affecte, mais on fait de notre mieux pour nous adapter. On organise nos répétitions par exemple quand il n'y a plus de coupure et que l'eau et l'électricité reviennent."

La troupe a dû faire le deuil du répertoire russe. "C'est inhabituel de ne pas l'interpréter, admet Natalia Matsak, la danseuse étoile.

"Ce n'est pas le répertoire russe en lui-même que l'on rejette. C'est le fait que la Russie utilise la culture comme une arme de guerre. C'est pour cela que nous en avons fait le deuil. Il est impossible actuellement pour nous de l'interpréter."

La compagnie ukrainienne dansera au Théâtre des Champs-Élysées jusqu'au 5 janvier.

https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/manifestations-en-ukraine/reportage-comme-tout-le-monde-on-essaie-de-vivre-notre-vie-dans-les-coulisses-du-spectacle-parisien-de-la-troupe-de-l-opera-national-d-ukraine_5555508.html


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