sábado, 28 de septiembre de 2013

INITIES BASSIN DU CONGO ET MASQUES DEROMUALD HAZOUME





Les initiations représentent des étapes déterminantes dans la vie des êtres humains. Elles scandent l'existence sans possibilité de retour en arrière : elles impliquent une transformation définitive. En Afrique, elles sont souvent orchestrées par les sociétés qui en font des passages obligés pour accéder à une position particulière.

 Les plus connues concernent la transition vers le monde des adultes, mais les rituels qui accompagnent la naissance, la mort ou d'autres changements de statut en font également partie. Elles étaient autrefois habituelles en Afrique centrale. Aujourd'hui, elles disparaissent progressivement ou perdent leur implacable rigueur. Elles résistent mal aux exigences de la vie contemporaine, aux rythmes scolaires, aux religions importées, à l'exploitation économique, à l'instabilité politique et aux pressions normatives de la mondialisation.
L'exposition réunit des oeuvres de collections privées et publiques – musée Dapper, Wereldmuseum de Rotterdam, Museum aan de Stroom d'Anvers... –, mais surtout, fait exceptionnel, un nombre conséquent de pièces majeures du musée royal de l'Afrique centrale de Tervuren (Belgique). En effet, la fermeture de ce dernier pour rénovation permet d'en présenter au public du musée Dapper d'importantes séries d'objets et de les mettre en valeur.

Masques de Romuald Hazoumè

 Les masques sont des agents incontournables dans presque toutes les initiations : ils inquiètent, ils enseignent, ils protègent, ils infligent des épreuves, ils dévoilent leurs secrets et participent activement à la quête identitaire.
Ceux de Romuald Hazoumè s'inscrivent admirablement bien dans le bouillonnement créateur des grandes transformations, générant surprises et interrogations. Ses oeuvres sont aussi le résultat d'un processus initiatique, celui qui a mené cet artiste béninois, aujourd'hui célèbre, à interroger son rôle et à explorer de nouvelles pistes de réflexion sur la société de consommation : le gaspillage révoltant de l'Occident et les enjeux de la récupération en Afrique. Lui-même a évolué dans un milieu où le christianisme se frottait aux rites du vaudou béninois, s'en imprégnait, s'y mêlait.

 Il observe avec humour, mais sans aucune condescendance, le choc de cultures dont il éprouve les limites par le biais de sa démarche artistique. Ses masques, bien évidemment, rappellent ceux des initiations africaines, mais ils évoquent aussi ceux pour lesquels l'Occident conçoit un engouement suspect et, parce qu'ils sont bidons au sens propre et figuré, ils nous renvoient nos contradictions, nos questionnements sur l'authenticité, notre dévotion pour l'Art et ses manifestations.


http://www.dapper.fr/exposition-prochaine.php

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