À Montauban, Emmanuel Macron reçoit Pedro Sanchez avec la volonté de célébrer une "histoire partagée".
Par Romain Herreros
Une plaque déposée sur la tombe de Manuel Azaña (illustration)
INTERNATIONAL - “Il était temps!” En amont du sommet
franco-espagnol qui se tient ce lundi 15 mars à Montauban (Tarn-et-Garonne),
l’entourage d’Emmanuel Macron soulignait le caractère urgent de ces
“retrouvailles”, la dernière rencontre de ce format datant de 2017, quand
Mariano Rajoy avait reçu François Hollande à Malaga.
Si leurs successeurs n’ont pas eu besoin d’un sommet bilatéral pour
se parler -“ils échangent fréquemment avec Pedro Sanchez, notamment par SMS”-
cet événement est perçu à l’Élysée comme l’occasion de célébrer les liens
“extrêmement forts” qui existent entre la France et Espagne.
Pour ce faire, Paris a décidé de placer ce sommet sous le signe
d’une “mémoire commune”, comme en atteste le “lieu symbolique” retenu pour la
rencontre entre le chef de l’État et le président du gouvernement espagnol.
“Montauban a été choisie car c’est la ville où est enterré Manuel Azaña, second
président de la seconde République espagnole, mort en exil après la guerre
civile”, explique l’Élysée, précisant que le chef de l’État ira avec Pedro
Sanchez fleurir la tombe de cette grande figure du républicanisme espagnol.
Avant Emmanuel Macron, aucun président de la République n’avait pris la peine
de se recueillir sur la tombe de Manuel Azaña.
“Au-delà de l’aspect symbolique, c’est aussi
l’occasion de donner une dimension mémorielle à ce sommet. Rappeler que 500.000
républicains espagnols se sont réfugiés en France en 1939, qu’un tiers d’entre
eux s’y sont établis et y ont fondé leur famille, et qu’ils furent aussi des
milliers à se battre pour la France entre 1939 et 1945”, souligne l’Élysée.
“Liens très puissants”
Hasard du calendrier, cette reconnaissance intervient au moment où Emmanuel Macron propose d’accorder plus de visibilité dans l’espace public aux étrangers ayant combattu sous le drapeau tricolore, à l’image du républicain espagnol Celestino Alfonso, Compagnon de la Libération exécuté par les nazis au Mont-Valérien en 1944. Forts de cette “histoire partagée”, Emmanuel Macron et Pedro Sanchez ont ainsi prévu de resserrer encore davantage les relations déjà très denses entre Paris et Madrid, par la signature d’une “convention sur la double-nationalité”, facilitant pour les ressortissants français en Espagne ou espagnols en France l’obtention de la nationalité du pays d’accueil.
“C’est un honneur qui est fait à la France, parce qu’en Europe,
cela n’existait qu’avec le Portugal”, se félicite-t-on dans l’entourage du chef
de l’État, soulignant que ce “traité symbolise l’attachement de nos concitoyens
aux deux nations et aux liens très puissants qui les unissent”. La signature de
cet accord fera d’ailleurs l’objet d’une cérémonie en milieu d’après-midi.
Cette proximité diplomatique qui s’observe des deux côtés des
Pyrénées dépasse la seule dimension symbolique. Du côté de Paris, on salue les
convergences de vue sur l’Europe de la défense, l’engagement espagnol dans la
force Barkhane ainsi qu’une coopération efficace sur le plan antiterroriste.
Autant de points que le sommet permettra d’approfondir, tout en
évoquant d’autres secteurs de coopération, comme une meilleure reconnaissance
mutuelle des acquis académiques, une déclaration commune sur le rôle
international de l’euro ou un effort de coordination sur la gestion des
frontières intérieures de Schengen. Un programme particulièrement dense pour
des “retrouvailles”.
https://www.huffingtonpost.fr/entry/sommet-franco-espagnol-en-honorant-manuel-azana-macron-celebre-lhistoire-republicaine-franco-espagnole_fr_604b5067c5b636ed3379afae
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