Le comédien est décédé à 88 ans, annoncent ses trois enfants. Depuis quelques mois, son état de santé était au cœur d’une dispute familiale.
Par Loïse Delacotte
CINÉMA - C’est un géant du cinéma, auréolé de sérieuses polémiques, qui vient de s’éteindre. Le Samouraï, La Piscine, Plein Soleil, Borsalino, Les Clan des Siciliens, ou encore Le Guépard. Tous ces films cultes du 7e art ont un point commun : Alain Delon. Le comédien est mort à 88 ans, annoncent ses trois enfants à l’AFP, après plusieurs années passées à vivre loin des projecteurs et des tapis rouges, suite à un grave AVC survenu en 2019.
Mort d’Alain Delon : l’acteur de « La Piscine » et du «
Guépard » est décédé à l’âge de 88 ans
Décédé ce dimanche 18 août dans sa maison de Douchy entouré
de ses trois enfants, Alain Delon a marqué l’histoire du cinéma. Bien plus rare
médiatiquement depuis le début du XXIe siècle, avant que ses problèmes de santé
ne prennent le dessus, il s’était pourtant ouvert comme rarement, un soir de
mai 2019 sur la Croisette.
Célébré une toute dernière par le célèbre festival avec une Palme d’or d’honneur, le comédien avait comme brisé la carapace lors d’un discours marquant, en forme d’adieu émouvant à ses pairs.
Devant une salle pleine à craquer où chaque invité arborait
un badge « star », en référence à l’une de ses dernières apparitions iconique
sur ce tapis rouge en 2007, Alain Delon avait pleinement pris conscience de
l’envergure de son influence sur le 7e art. « Ce soir, c’est un peu un hommage
posthume, mais de mon vivant », s’était-il exclamé, non sans émotion et une
pointe d’ironie.
« Je vais partir, mais je ne partirai pas sans vous
remercier », car « si je suis une star, et c’est pour ça que je veux vous
remercier, c’est au public que je le dois, et à personne d’autre », avait
ensuite tenu à souligner l’acteur, boudé par les cérémonies mais porté par son
succès populaire.
Au lendemain de cette remise de prix, il avait d’ailleurs
tenu à écrire une lettre aux accents testamentaires à ses fans.
« Au lendemain de cette Palme d’Or d’honneur, l’envie me
prend de remercier toutes celles et tous ceux qui m’ont témoigné d’une manière
ou d’une autre leur affection et leur sympathie, et plus encore.
Alors que mon voyage touche à sa fin, je veux le dire : j’ai
connu tant de passions, tant d’amours, tant de succès et d’échecs, tant de
controverses, tant d’esclandres, de ténébreuses affaires, tant de souvenirs,
tant de rendez-vous manqués et rencontres impromptues, tant de hauts et de bas
; que lorsque les honneurs ne seront plus que de vains et lointains souvenirs,
il est une seule chose qui brillera par sa constance et sa longévité : vous,
vous seuls.
À vous qui avez fait ce que je suis, et qui ferez ce que je
serai, il me fallait vous le dire.
Je vous dis merci, merci, merci »
Fin de carrière ? « Fin de vie »
Fier et conscient de sa légende, Alain Delon avait fini par accepter cet honneur après plusieurs années où il s’était volontairement tenu à l’écart des projecteurs cannois. Vexé d’avoir été privé d’invitation en 1997, pour les 50 ans du Festival de Cannes, il était pourtant un habitué des lieux. On ne compte d’ailleurs plus le nombre de ses nominations sur la Croisette, pour lesquelles il est pourtant régulièrement reparti bredouille, exception faite du Prix du Jury remis à L’Éclipse de Michelangelo Antonioni en 1962 ou de la Palme d’or reçue un an plus tard par Le Guépard de Luchino Visconti.
Fatigué par les protocoles, il s’était illustré par sa spontanéité lors de la remise de sa Palme d’or d’honneur par Thierry Frémaux et sa fille, Anouchka Delon. « Je peux quand même déjà dire que j’ai jamais pleuré devant autant de personnes », avait-il confié. Durant le discours de sa fille, submergé d’émotions, il s’était permis de lui prendre le micro quelques instants pour saluer « la chance d’avoir (sa) fille » à ses côtés pour ce moment.
Il avait ensuite affirmé que le plus grand accomplissement de sa vie était « sa carrière », à laquelle il pouvait enfin mettre un point final grâce à cette récompense, estimant qu’il s’agissait d’« une fin de vie » pour lui. Une « fin » logique pour celui qui aura toujours construit son mythe consciemment, de la première à la toute dernière réplique.
« Avant de partir, je voulais simplement dire que je pense à
Mireille (Darc) et à Romy (Schneider) », avait finalement conclu Alain Delon
dans ce discours mémorable dans une allusion à deux des femmes les plus
importantes de sa vie.
https://www.huffingtonpost.fr/culture/video/mort-d-alain-delon-sa-palme-d-or-d-honneur-au-festival-de-cannes-2019-comme-un-dernier-adieu-emouvant_238484.html
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