LA COLLECTION CHTCHOUKINE,
VISITE PRIVÉE EN 20 CHEFS-D'ŒUVRE
Par Valérie Duponchelle «Vue de Collioure», Henri Matisse, 1905-1906.
Eblouissante salle Matisse
dans l'exposition de la Collection Chtchoukine à la Fondation Vuitton. Ici, «La
Desserte( Harmonie en rouge)», printemps-été1908, venue du Musée d'Etat de
l'Ermitage de Saint-Pétersbourg.
Confrontation entre les
courants, de la Collection Chtchoukine aux avant-gardes russes, au sommet de la
Fondation Vuitton. A droite, «Mardi Gras (Pierrot et Arlequin)», de Paul
Cézanne, 1888-1890, venu du Musée d'Etat des Beaux-Arts Pouchkine de Moscou. A
gauche, «Femme avec râteau» de Kazimir Malevitch, 1930-1932, venue de la
Galerie nationale Tretiakov de Moscou.
«Portrait de la femme de
l'artiste», Maurice Denis, 1893.
Les plus beaux Gauguin du
monde sont réunis au début de cette exposition historique. A gauche, «Aha oé
feii. (Eh quoi, tu es jalouse ?)», de l'été 1892, venu du Musée Pouchkine. A
droite, «Homme cueillant des fruits dans un paysage jaune», 1897, venu de
l'Ermitage.
«Ruperupe. La Cueillette
des fruits», Gauguin,
Superbe confrontation de
Picasso cubistes et d'arts premiers.
«Trois femmes» (détail),
Pablo Picasso, 1903.
«Femme tenant un éventail»
(détail), Pablo Picasso, printemps-été 1907.
«Buste de la fermière «
(détail), pablo Picasso, août ou automne 1908.
«Buveuse d'Absinthe»
(détail), Pablo Picasso, 1901.
La splendeur de Matisse. A
gauche, «L'Atelier du peintre (L'Atelier rose)», 1911. A droite, «Les capucines
à ‘La Danse II', printemps-début été 1912. Deux trésors venus du musée
Pouchkine de Moscou.
Gros plan sur «La Desserte,
Harmonie en rouge», Matisse, printemps-été 1908.
Gros plan sur «L'Atelier du
peintre (L'Atelier rose)», Matisse, 1911.
A gauche, «La Muse
inspirant le poète», 1909, de Henri dit le Douanier Rousseau, venu du Musée
Pouchkine. A droite, «La Dame en vert
«Mardi Gras (Pierrot et
Arlequin)» (détail), de Paul Cézanne, 1888-1890.
«le Bois», 1912, André
Derain.
Confrontation avant les
avant-gardes venues de la Galerie nationale Tretiakov de Moscou. Au premier
plan, «Suprématie», 1916, d'Ivan Klioun.
«Femme avec rateau»,
1930-1932, Kazimir Malevitch.
EN IMAGES - Jeudi 20
octobre, c'est un vernissage 5 étoiles qui a eu lieu pour cette exposition
événement qui accueille à Paris le plus beau des musées russes.
Moment d'émotion
particulière, jeudi soir, pour le vernissage très attendu d'Icônes de l'art
moderne, la Collection Chtchoukine à la Fondation Louis Vuitton. Malgré la
pluie fine d'octobre, tous les heureux élus arrivaient le sourire aux lèvres
pour découvrir le plus beau des musées russes présent pour quelques mois à
Paris ; et pour apprendre à mieux connaître Sergueï Chtchoukine (1854-1936), ce
visionnaire incroyable qui défendit l'avant-garde française avant tous et dont
la passion se traduit par une cathédrale de chefs-d'œuvre.
Quelques 158 œuvres
attendaient les invités, des vagues puissantes d'émotion et de recognition
savamment réparties par la commissaire Anne Baldassari en 14 salles et 4 étages
d'exposition. Soit 127 œuvres de la Collection Chtchoukine dont 22 Matisse, 29
Picasso, 12 Gauguin, 8 Cézanne et 8 Monet. Le public en jugera à partir du
samedi 22 octobre.
Les personnalités
politiques se mêlaient aux stars de cinéma
Ce groupe d'invités était
un savant mélange entre monde de l'art - de Laurent Le Bon, président du Musée
Picasso, à Jean de Loisy, PDG du Palais de Tokyo, et Fabrice Hergott directeur
du Musée d'art moderne de la Ville de Paris - et monde de la mode. Le beau
Haider Ackermann, le nouveau directeur artistique de Berluti, est arrivé, comme
souvent, dans le sillage de Setsuko Klossowski de Rola, la veuve de Balthus,
toujours d'une élégance délicate dans un ravissant kimono d'automne.
Les personnalités
politiques (de VGE à Alain Minc) se mêlaient aux stars de cinéma (Catherine
Deneuve, au sourire un peu forcé, Léa Seydoux joliment enceinte) et aux artistes,
particulièrement nombreux ce soir-là à la Fondation. Parmi eux, Olafur
Eliasson, la star dano-islandaise de Berlin, qui reconstitua avec Contact le
mirage du cosmos dans ce nouveau temple contemporain dessiné par Frank Gehry.
Mais aussi l'architecte canado-américain, en personne, qui racontait son amitié
pour les grands artistes américains et californiens, notamment Ed Ruscha et
Larry Bell. Egalement Bob Wilson qui a ébloui le public du Châtelet avec son
Faust et les meilleurs acteurs-chanteurs du Berliner Ensemble, théâtre fondé à
Berlin par Bertolt Brecht en 1949. Etaient aussi présents Xavier Veilhan qui
représentera la France à la Biennale de Venise en 2017 ; Le peintre des
grisailles monumentales, Yan Pei-Ming ; Le plasticien espiègle Bertrand Lavier
dont le piano détourné par la peinture trône au Petit Palais dans le cadre de
OnSite, le nouvel événement de la Fiac 2016. ; Sophie Calle, notre championne
si française de la narration intime, que le monde international de l'art
s'arrache. Chignon en délicat déséquilibre et fossettes enfantines, Tatiana
Trouvé, l'artiste formidable dont le père est d'origine russe figurait aussi
parmi les convives.
La Russie avait ce soir-là
le beau rôle
Le directeur du musée de
l'Ermitage, Mikhaïl Piotrovski, était là comme ses conservateurs, érudits tout
en réserve de bon aloi. Ils ont le triomphe modeste: le musée de
Saint-Pétersbourg a prêté 62 œuvres!
Les femmes de tête du Musée
Pouchkine, avançaient d'un pas énergique: Irina Antonova - sa figure
historique- directrice pendant des décennies longues comme l'histoire russe et
désormais présidente à plus de 91 ans ; et celle qui lui a succédé en juillet
2013, Marina Lochak. Le merveilleux musée de Moscou en pleine métamorphose pour
devenir un musée multi-facettes a prêté 64 œuvres! Si l'on ajoute les 15 œuvres
prêtées par la Galerie Trétiakov, on comprend que la Russie avait ce soir-là le
beau rôle.
Lorsque tous les convives
sont descendus dans l'Auditorium où un immense dessin abstrait de Frank Gehry
remplaçait l'œuvre historique en arc-en-ciel de feu Ellsworth Kelly, l'émotion
était dans l'air, comme une note suspendue.
À 21h 30, Bernard Arnault,
président du groupe LVMH, prit la parole avec plus de passion que jamais. Il
raconta son idée, le cheminement de celle-ci, les obstacles dépassés, le
bonheur de la victoire. Il remercia tous les acteurs de cette réussite, ceux de
Paris et ceux de Moscou. Sans oublier le président russe qui accepta le
transfert de pareils trésors vers la France et le président français qui en a
garanti le salut juridique.
La paix via la culture
Autour du «Homard à la
russe» et de la «Volaille Souvaroff», le cinéaste gallois de Meurtre dans un
jardin anglais (The Draughtsman's Contract) (1982), de Le Cuisinier, le voleur,
sa femme et son amant (1989) et de The Pillow Book (1996), Peter Greenaway
discutait ferme avec Fabrice Hergott.
Son épouse, l'artiste
hollandaise Saskia Boddeke a inventé une installation autour de La Danse et de
La Musique de Matisse qui n'ont pas pu faire le voyage depuis Saint-Pétersbourg.
Ronde et rayonnante, elle parlait d'exil et du traumatisme de la guerre avec
Cyril Karaoglan, toujours tiré à quatre épingles. Cet homme charmant parle cinq
langues, a connu par son père la Syrie dans sa splendeur, milite pour la paix via
la culture. Ce mécène de la danse vient de recevoir à titre à titre
exceptionnel les insignes de Commandeur des Arts et des Lettres que lui a remis
la belle étoile, Aurélie Dupont.
Avec la «Poire fondante à
la Chtchoukine», chacun dégusta avec gourmandise son château Yquem 2013 dans de
jolis petits verres de salon. Même Yan Pei-ming, gros fumeur de havanes et
plutôt un franc buveur de bourgogne rouge. Il était 23 h 30 lorsque les invités
se levèrent pour saluer leur hôte, toujours là, tout sourire, les yeux encore
brillants de la fièvre Chtchoukine.
http://www.lefigaro.fr/arts-expositions/2016/10/21/03015-20161021ARTFIG00314-la-collection-chtchoukine-visite-privee-en-20-chefs-d-oeuvre.php
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