Une petite histoire
de Baguette de chef d’orchestre
Depuis toujours, le
bâton est associé à une fonction de pouvoir. Le Sceptre de l’empereur ou du
Roy, le bâton de Maréchal, le bâton du maitre de cérémonie, la baguette du
maitre ou de la maitresse d’école, et bien sûr, la baguette du chef
d’orchestre.
Les toutes premières
images que nous avons d’un tel objet lié à la musique datent de l’Égypte
antique, elles représentent un homme tenant un papyrus roulé par le milieu, le
tournant de droite et de gauche visiblement pour indiquer une cadence ou un
rythme.
À l’époque romaine
apparait le grand bâton de cérémonie qui rythme des évènements divers quand ils
sont accompagnés de musique.
Cet objet traverse
les siècles jusqu’au 18e siècle …et cause la mort tragique du grand
Jean-Baptiste Lully,
musicien de la cour du Roy Louis XIV. Au cours d’une répétition, essayant en
vain d’imposer le rythme à son orchestre, il tapa très fort avec son grand
bâton qui malencontreusement écrasa son gros orteil. La blessure s’infecta, se
gangrena et il en mourut quelques semaines plus tard.
Le bâton s’allégea
pour se transformer en baguette de bois noir,
qui permettait à la fois de tapoter sur le pupitre pour attirer
l’attention des musiciens dans le brouhaha ambiant qui régnait dans les salons
de musique, de battre la mesure, et
aussi afin d’être vu plus facilement par les musiciens pour marquer
leurs entrées.
Ces mêmes bâtons
deviennent blancs, quand à la fin du 19e siècle Gustave Mahler décide
audacieusement d’éteindre les lumières des salles de concerts pour faire taire les
conversations du public pendant les concerts. Dans cette semi obscurité les
bâtons blancs sont plus perceptibles que les noirs.
Le bâton s’affine
ensuite pour devenir baguette le chef n’ayant plus besoin de rappeler à l’ordre
le public et devient instrument de
précision pour mieux notifier les entrées de tel ou tel pupitre. Aujourd’hui la
baguette est une sorte de prolongation naturelle de la main du chef et l’aide à
mieux exprimer toutes les nuances et les subtilités de son interprétation de
l’œuvre.
Elles sont faites de
matériaux divers, allant du bois souple et léger jusqu’au carbone ou fibre de verre, complétées d’un pommeau en
liège le plus souvent ou en bois.
Chaque chef choisit
son pommeau en fonction de sa main et de sa gestuelle. La longueur de la
baguette définit l’équilibre de l’outil.
Le luxe de la
baguette a été initié par Mr.Horowitz, ancien percussionniste de l’orchestre du
Metropolitan Opera de New York, qui confectionna dans les années 1970 des
baguettes
« sur mesure » en
fonction de la main dont il prenait un moulage (ce qui constitua au fil du
temps une singulière collection), et de la gestuelle du chef observée
méticuleusement pendant les répétitions.
Elles sont ensuite
datées, signées et données en cadeau au chef. Leonard Bernstein par exemple
possédait plusieurs « Horowitz ».
D’une manière
générale on distingue deux types de baguettes.
Celles avec
lesquelles le chef dirige, donc instrument de travail et les baguettes
honorifiques, celles que l’on offre à un chef
pour commémorer, un anniversaire, un départ à la retraite ou encore lors
de la création d’une œuvre, une cadence ou un rythme.
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