jueves, 16 de abril de 2020

"LA FUGUE": LES BAGUETTES CAPTURÉES - EPISODE 2





Une petite histoire de Baguette de chef d’orchestre

Depuis toujours, le bâton est associé à une fonction de pouvoir. Le Sceptre de l’empereur ou du Roy, le bâton de Maréchal, le bâton du maitre de cérémonie, la baguette du maitre ou de la maitresse d’école, et bien sûr, la baguette du chef d’orchestre.



Les toutes premières images que nous avons d’un tel objet lié à la musique datent de l’Égypte antique, elles représentent un homme tenant un papyrus roulé par le milieu, le tournant de droite et de gauche visiblement pour indiquer une cadence ou un rythme.

À l’époque romaine apparait le grand bâton de cérémonie qui rythme des évènements divers quand ils sont accompagnés de musique.

Cet objet traverse les siècles jusqu’au 18e siècle …et cause la mort tragique du grand
Jean-Baptiste Lully, musicien de la cour du Roy Louis XIV. Au cours d’une répétition, essayant en vain d’imposer le rythme à son orchestre, il tapa très fort avec son grand bâton qui malencontreusement écrasa son gros orteil. La blessure s’infecta, se gangrena et il en mourut quelques semaines plus tard.



Le bâton s’allégea pour se transformer en baguette de bois noir,  qui permettait à la fois de tapoter sur le pupitre pour attirer l’attention des musiciens dans le brouhaha ambiant qui régnait dans les salons de musique, de battre la mesure, et  aussi afin d’être vu plus facilement par les musiciens pour marquer leurs entrées.

Ces mêmes bâtons deviennent blancs, quand à la fin du 19e siècle Gustave Mahler décide audacieusement d’éteindre les lumières des salles de concerts pour faire taire les conversations du public pendant les concerts. Dans cette semi obscurité les bâtons blancs sont plus perceptibles que les noirs.

Le bâton s’affine ensuite pour devenir baguette le chef n’ayant plus besoin de rappeler à l’ordre le  public et devient instrument de précision pour mieux notifier les entrées de tel ou tel pupitre. Aujourd’hui la baguette est une sorte de prolongation naturelle de la main du chef et l’aide à mieux exprimer toutes les nuances et les subtilités de son interprétation de l’œuvre.

Elles sont faites de matériaux divers, allant du bois souple et léger jusqu’au carbone ou  fibre de verre, complétées d’un pommeau en liège le plus souvent ou en bois.


Chaque chef choisit son pommeau en fonction de sa main et de sa gestuelle. La longueur de la baguette définit l’équilibre de l’outil.


Le luxe de la baguette a été initié par Mr.Horowitz, ancien percussionniste de l’orchestre du Metropolitan Opera de New York, qui confectionna dans les années 1970 des baguettes
« sur mesure » en fonction de la main dont il prenait un moulage (ce qui constitua au fil du temps une singulière collection), et de la gestuelle du chef observée méticuleusement pendant les répétitions.

Elles sont ensuite datées, signées et données en cadeau au chef. Leonard Bernstein par exemple possédait  plusieurs « Horowitz ».


D’une manière générale on distingue deux types de baguettes.

Celles avec lesquelles le chef dirige, donc instrument de travail et les baguettes honorifiques, celles que l’on offre à un chef  pour commémorer, un anniversaire, un départ à la retraite ou encore lors de la création d’une œuvre, une cadence ou un rythme.

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