De véritables romains ? A Rome il
n’y en a plus.. ou presque plus ! Pour trouver quelqu’un qui loue les célèbres
« sept générations » il faut aller sonner aux portes des palais Patriciens, où
peu de nobles peuvent encore jouir d’illustres ancêtres de la noblesse noire ou
bien… se promener au Ghetto ! Et oui, parce que les juifs à Rome sont peut-être
les seuls habitants de la ville qui peuvent vanter une présence ininterrompue
depuis plus de deux mille ans. Déportés sur les rives du Tibre comme esclaves à
la suite de la conquête de Jérusalem par l’empereur romain Titus, leur première
implantation fut créée le long de croisements de rues, entre place Giudea (
aujourd’hui disparue), les ruines de la rue Portique d’Octavie et le quai du
fleuve de l’Ile Tibérine.
Les juifs furent obligés d’y vivre pendant plus de
trois cents ans selon la volonté du Pape Paul IV Carafa, lequel ordonna la
constitution du ghetto de Rome, où ces derniers ont été relégués dans des
conditions de vie et d’hygiène inhumaines et marquées par une surpopulation
jusqu’en 1870, année où le pouvoir temporel des papes sur la ville et le ghetto
fut définitivement aboli. Et dans ce lieu, emblème d’horreurs et de souffrances
devenu aujourd’hui un quartier vibrant romain, incontournable si on veut
écouter le son authentique de son dialecte et vivre quelques instants
l’atmosphère de la véritable Rome, en découvrant une ville dans la ville, un
lieu hors du temps, où les enfants jouent encore dans la rue, où il est possible
d’apercevoir au premier regard les maisons aux plafonds à poutres apparentes,
où on peut s’amuser et observer les petites vieilles assises en rond sur les
chaises sorties de chez elles ou écouter les conversations d’un balcon à un
autre pendant qu’on sirote une boisson commodément assis sur une terrasse d’un
des nombreux cafés ou bistrots.
Le quartier appelé aussi « Place » nom désigné par
les juifs est un lieu riche de fascinations, enclavé entre des importantes
trouvailles archéologiques, où sont installées des plaques et incisions
rappelant les tristes jours des opérations de ratissage nazis en octobre 1943,
il y suffit de baisser le regard pour observer les pierres « d’achoppement »
(des minuscules Sanpietrini en or sur le seuil des habitations des déportés);
mais le plus frappant aujourd’hui c’est la vitalité de ce quartier, qui tout en
respectant son passé, a su se refaire et réinventer un paysage grouillant de
vie et de mondanité. Dans le dédale de petites rues et ruelles, on reste
captivé par tant de petits magasins caractéristiques, des boutiques artisanales
et des odeurs émanant de nombreux restaurants typiques.
http://www.tribunejuive.info/tourisme/le-quartier-juif-de-rome-lieu-branche-de-la-capitale
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