Si le mot parfum vient du latin per fumum (par la fumée), c’est que, bien avant la mise en œuvre des techniques de parfumerie modernes, les premiers parfums sont obtenus en brûlant du bois, des résines ou des mélanges plus complexes.
L’homme a toujours été exposé à des odeurs et, même si l’étymologie
ne constitue pas une preuve en soi, on peut supposer que ses premières
découvertes sur sa capacité à en générer de nouvelles se sont faites autour du
feu en y jetant des herbes, des feuilles, des branches de telle ou telle espèce
végétale.
D’un point de vue scientifique, l’archéologie permet d’attester de
façon certaine la production et surtout l’usage du parfum dès le IVe ou le IIIe
millénaire avant J.-C..
On a ainsi trouvé en Mésopotamie des poteries dont la forme suggère
qu’elles constituent des appareils de distillation sommaires utilisés pour la
production (même si cette technique n’est définitivement acquise et maîtrisée
que bien plus tard). À titre d’exemple, de tels vases trouvés près de Tepe
Gawra (en Irak, près de Mossoul) datent d’environ 3500 avant J.-C..
À cette époque, il est toutefois beaucoup plus courant de trouver
des témoignages de l’usage de produits parfumés et plus généralement de
cosmétiques (fards et pommades) grâce aux nombreux vases à onguents et parfums
que l’on trouve dans les trois grandes civilisations d’alors (Égypte,
Mésopotamie et Indus), ceci dès 4000 avant J.-C..
L’usage du parfum est donc contemporain de la création des premières villes et se destine uniquement à but religieux afin de communiquer avec les dieux et permettre aux morts de rejoindre le monde de l’au-delà, ceci notamment chez les Égyptiens.
L'Égypte : centre
antique du parfum
De toutes les grandes civilisations de l’Antiquité, l’Égypte est
celle qui marque le plus l’histoire du parfum. Même lorsque son influence
politique et économique s’affaiblit, vers la fin de l’empire romain, Alexandrie
joue encore un rôle déterminant dans l’industrie du parfum avec ses puissantes
corporations de parfumeurs et d’alchimistes renommés.
Il serait sans doute péremptoire d’affirmer que l’importance des parfums dans les rites religieux et funéraires constitue la seule raison de l’attrait porté par la société égyptienne aux produits parfumés, mais il est certain que cet usage « mystique » constitue un point essentiel.
Dans l’Égypte antique, les fêtes religieuses sont nombreuses et systématiquement accompagnées d’offrandes de parfums et d’encens. Les croyances égyptiennes opposent l’univers immatériel des dieux à l’univers sensible des humains. à l’instar de la musique et des chants, l’ascension des volutes odorantes doit permettre à ces deux univers de communiquer et donc aux dieux d’écouter les prières des hommes. L’inhalation des encens et parfums, plus ou moins sacrés, est également censée donner le pouvoir aux prêtres et aux disciples d’accéder à un état supérieur (certains de ces produits avaient vraisemblablement des effets hallucinogènes, tout comme certaines boissons destinées aux prêtres).
Le rite funéraire de l’embaumement nécessite des quantités
importantes de myrrhe, de divers onguents et d’huiles parfumées. Cette pratique
post mortem, tout comme les offrandes et les respirations de parfums, illustre
la volonté de ces hommes de se rapprocher de l’univers des dieux en échappant
au pourrissement inévitable de leur enveloppe charnelle. Certains de ces
onguents sont également appliqués par les prêtres sur les statues des
divinités. La plupart de ces parfums et encens sont alors produits à partir de
fleurs (notamment le lotus bleu, la marjolaine et l’iris) ou de résines comme
celles du pistachier (térébenthine), du balsamier (myrrhe), de l’aliboufier (benjoin)
et du ciste (ladanum).
Si l’on peut imaginer que les Égyptiens, dans un premier temps,
utilisent les espèces végétales locales, il est prouvé que des plantes absentes
du territoire de leur empire contribuent au déroulement de leurs rites. C’est
donc à l’occasion de conquêtes ou d’expéditions militaires que
l’approvisionnement des temples est assuré ou que de nouveaux végétaux sont
découverts. Ces expéditions peuvent être lointaines et organisées à dessein
afin de se procurer des produits très précieux (or, ivoire, ébène, etc.) ainsi
que de la myrrhe et d’autres résines. Le pays de Pount (qui correspond
probablement à une partie de la Somalie actuelle), accessible par la mer Rouge
puis par caravanes terrestres, fait partie de ces destinations.
Toutefois, les Égyptiens ne limitent jamais l’usage du parfum à des fins exclusivement religieuses. Si certains parfums sont effectivement réservés aux rites sacrés, d’autres sont utilisés dans le cadre de la vie quotidienne pour guérir, séduire, mais aussi pour améliorer le cadre de vie domestique en vivant comme les dieux dans une ambiance parfumée. Le parfum sous ses différentes formes est un objet de luxe du fait des moyens importants devant être mis en œuvre pour disposer des matières premières. Cependant, l’organisation de la société égyptienne assure sa diffusion en dehors du seul cercle des prêtres et des proches du Pharaon. Les soldats, par exemple, reçoivent des huiles parfumées fort utiles pour protéger leur peau des agressions du soleil et d’un air desséchant.
Si l’aromathérapie est en plein développement aujourd’hui, les
premiers à avoir associé parfums et encens à la pharmacopée ont été les
Égyptiens. En atteste le déchiffrage de quelques papyrus comme celui d’Ebers,
vieux de plus de 3 500 ans qui constitue une sorte de catalogue de remèdes. Une
partie des traitements est administrée sous forme de baumes parfumés ou de fumigations.
Au sein de leurs compositions, on retrouve des résines (benjoin, myrrhe) et des
fleurs ou plantes aromatiques (rose, camomille, laurier, lotus et menthe).
Nécessaires aux rites religieux et appréciés pour leurs vertus
médicales, les parfums sont également abondamment utilisés par les Égyptiens
comme outil de séduction tant masculin que féminin. Pour cet usage, plus que de
parfums sous leur forme actuelle, il conviendrait de parler de cosmétiques au
sens large.
La distillation n’étant pas encore pratiquée, les parfums sont le
plus souvent associés à des huiles, des fards et des onguents. Tant par
d’importantes collections d’objets de toilette (flacons à parfum, pots à
onguents, cuillères à fard) que par des représentations picturales de femmes à
la toilette, l’archéologie permet d’affirmer l’importance des produits
cosmétiques dans la vie quotidienne de la société égyptienne. En Égypte, pour
la première fois dans l’histoire de l’humanité, cet usage peut être associé à
des personnalités : Néfertiti et Cléopâtre incarnent des reines de beauté
incontestées, aidées en cela par la science cosmétique égyptienne.
Néfertiti, dont le nom signifie « la belle est
venue », demeure aujourd’hui un modèle de beauté notamment grâce aux bustes
universellement connus qui la représentent avec son cou allongé. Il reste peu
de traces précises de l’utilisation qu’elle pouvait faire de produits de
beauté, mais la légende assure qu’elle prenait des bains dans de l’eau parfumée
au jasmin avant d’oindre sa peau d’huile de santal et d’ambre et de parfaire sa
toilette des heures durant. Cette réputation a survécu et s’est même développée
à tel point qu’aujourd’hui son nom est utilisé comme référence par l’industrie
de la beauté.
Quant à Cléopâtre, son pouvoir de séduction a, de tout temps,
fasciné. Il est certain que sa grâce naturelle l’aida à
séduire successivement deux empereurs romains. Cependant, ses charmes
n’auraient certainement pas suffi sans l’art consommé du maquillage et du
parfum hérité de 2 000 ans de raffinement égyptien.
https://www.fragonard.com/fr-int/histoire-du-parfum-egypte
ET......
CINQ EXPOSITIONS DÉDIÉES À LA MODE À PARIS
Retrouvez notre sélection de cinq expositions dédiées à la mode à découvrir en ce moment à Paris.
Cet hiver, la mode côtoie l’art et le cinéma et trouve sa place dans les musées où l'on retrouve de nombreux grands créateurs mis à l’honneur. Parcours retraçant l’histoire de la mode, ou bien parcours d’un créateur en particulier, il y en a pour tous les goûts. Archives, photographies, vidéos et pièces rares se mélangent pour offrir des expositions à couper le souffle, à la fois vivante et ludique. Voici notre sélection des plus belles expositions à découvrir en ce moment à Paris.
Une histoire de la mode. Collectionner, exposer au Palais Galliera
Rareté et élégance sont les maîtres mots de cette exposition. Au cours d’un parcours chronologique et thématique, le public est amené à découvrir l’histoire du Palais Galliera et les diverses collections exposées. Les plus grandes expositions du palais et ses acquisitions les plus rares sont ainsi mises en avant. Au total, ce sont près de 350 pièces du XVIIIe à nos jours qui sont dévoilées entre vêtements, accessoires, graphiques et photographies. On retrouve par exemple des pièces de la garde-robe de la Comtesse Greffulhe, mais aussi du créateur Rick Owens et de la marque Comme des garçons, créant ainsi, un réel panorama de la mode. Une sublime exposition que les adeptes de mode ne peuvent pas rater.
Une histoire de la mode. Collectionner, exposer au Palais Galliera, du 2 octobre 2021 au 26 juin 2022, Palais Galliera, 10 Av. Pierre 1er de Serbie, 75116 Paris
Cinémode par Jean Paul Gaultier
Jean Paul Gaultier a eu carte blanche pour cette exposition à la cinémathèque de Paris. Fan incontesté de cinéma, le créateur a travaillé aux côtés de Luc Besson ou Pedro Almodóvar en confectionnant les tenues somptueuses et extravagantes des films Cinquième élément et Kika. Dans la salle, l’histoire de la mode et du cinéma se mélangent pour donner naissance à une exposition ludique et intéressante. Robe portée par Marilyn Monroe, Audrey Hepburn, short de Rocky ou encore justaucorps de Superman, tous les genres et les styles sont honorés. Une façon pour le créateur français de montrer son amour pour le 7ème art et la mode à la fois. Affiches, vidéos et pièces mythiques des films se côtoient pour rendre cette exposition vivante.
Cinémode par Jean Paul Gaultier, du 6 octobre 2021 au 16 janvier 2022, la Cinémathèque française, 51 Rue de Bercy, 75012 Paris
Thierry Mugler: Couturissime
Le musée des Arts décoratifs accueille depuis cet automne une exposition retraçant l'œuvre du créateur. Entre photographies, vidéos, archives inédites, costumes de scènes et pièces de prêt-à-porter, cette exposition permet de découvrir l’univers fascinant et fantaisiste du couturier français. Jeux de lumière, vidéos et musiques accompagnent le public pour vivre une expérience immersive. Au total, ce sont 140 tenues, accessoires et parfums cultes qui sont à découvrir. On retrouve par exemple des pièces de la collection Insecte (haute-couture printemps-été 1997) et de la collection anniversaire des 20 ans (haute-couture automne-hiver 1995/96). Une exposition à découvrir jusqu’au 24 avril 2022.
Thierry Mugler : Couturissime, du 30 septembre 2021 au 24 avril 2022, Musée des Arts décoratifs de Paris, 107 rue de Rivoli, 75001 Paris
Azzedine Alaïa, Peter Lindbergh
Deux hommes ayant marqué l’histoire de la mode et de la photographie se retrouvent pour cette exposition à la Fondation Azzedine Alaïa. Photographies et pièces vestimentaires se synchronisent afin de proposer un dialogue visuel entre les œuvres des deux hommes. Peter Lindbergh et Azzedine Alaïa ont misé tous deux sur la simplicité dans leur vision artistique avec des portraits épurés pour l’un et des tenues seconde peau pour l’autre. Au fil de l’exposition, le public découvre des photographies signées Lindbergh ainsi que les vêtements et tenues créées par Alaïa, tout cela en noir et blanc. Cette exposition est à découvrir jusqu’au 18 janvier 2022 et a été réalisée avec le soutien de la fondation Peter Lindbergh.
Azzedine Alaïa, Peter Lindbergh, du 20 mai 2021 au 18 janvier 2022, Fondation Azzedine Alaïa, 18 rue de la Verrerie, Paris 75004
200 malles 200 visionnaires: The Exhibition
Cette exposition en voyage itinérant passera par New-York, Tokyo et Londres avant de se conclure par une vente aux enchères fin d’année 2022. C’est dans le cœur de la maison de famille de Louis Vuitton, à Asnières, que les 200 malles sont exposées. A partir d’un modèle vierge aux dimensions semblables à la première malle fabriquée par LV en 1850, les 200 collaborateurs l'ont réinterprétée à leur image. Colorée, digitale, innovante, chaque malle détient une histoire diverse. Lorsque le public passe le palier du premier étage, il est accueilli par des dizaines de ces oeuvres, placées à hauteur différente, donnant l’impression d’être dans un monde différent. Une exposition originale à ne pas rater cet hiver.
200 malles 200 visionnaires: The Exhibition, du 9 décembre 2021 au 6 janvier 2022, 16 rue Louis Vuitton, Asnières 92600
No hay comentarios:
Publicar un comentario