Véritable
phénomène dans l’histoire de l’art chorégraphique, la danse américaine est
perçue comme « un art du changement ». Elle se forme d’une manière extrêmement
rapide au début du xxesiècle et affirme
sa force créative dès le milieu du siècle, tout en se faisant immédiatement
connaître à travers le monde. Caractérisée par une grande diversité, la danse
américaine ne peut se limiter à une définition stylistique ou géographique.
Terre
d’accueil et de métissage, les États-Unis ont drainé de nombreux artistes
étrangers, au premier rang desquels George Balanchine, russe et non moins
fondateur du ballet classique moderne américain. Si les chorégraphes américains montrent des
parcours complexes, façonnés par leurs propres choix artistiques mais aussi par
les bouleversements historiques du xxe siècle, ils incarnent cependant, vu
d’Europe, un idéal de modernité et de libération du corps, exprimé à travers
des éléments caractéristiques du Nouveau Monde – entre autres la modern
dance, le jazz ou encore la comédie musicale.
L’Opéra de Paris, au gré de son
évolution structurelle et artistique, ne pouvait ignorer ces chorégraphes et
les a régulièrement invités depuis 1947, date de la création du Palais
de cristal par George
Balanchine. Au long d’un parcours chronologique et thématique, l’exposition
proposée par l’Opéra national de Paris et la Bibliothèque nationale de France
dresse un panorama de près de soixante-dix ans d’échanges et de créations.
Mettant en avant les figures emblématiques de la danse américaine qui ont
marqué le Ballet de l’Opéra, l’exposition tente de définir leurs apports
stylistiques et esthétiques grâce à des pièces issues principalement des
collections des deux institutions.
© BnF, Bibliothèque-musée
de l’Opéra
Les liens entre l’Opéra de
Paris et les chorégraphes américains se tissent dès 1947, avec l’arrivée de
George Balanchine. Un temps pressenti pour devenir maître de ballet
à l’Opéra de Paris, il ne peut répondre à l’invitation et s’installe aux
États-Unis où il fonde avec Lincoln Kirstein la School of American Ballet en
1934, futur New York City Ballet. Héritier des Ballets russes et ouvert aux
influences de son nouvel environnement (du jazz à la comédie musicale), il
développe une danse classique moderne qui s’affranchit de la narration pour
privilégier l’abstraction à travers une écriture plus athlétique, dynamique et
aux lignes fluides. Ce parcours fait de lui le candidat idéal pour être le trait d’union entre
une chorégraphie américaine naissante et la grande tradition de l’école
française. En 1947, Balanchine, qui a entretemps acquis la nationalité
américaine, répond à l’invitation de l’Opéra de Paris : il monte trois de ses
ballets et lui offre Le Palais de cristal.
Durant cette période, le
Ballet de l’Opéra connaît une crise à la fois de fonctionnement et d’identité
avec un répertoire qui s’articule essentiellement autour des œuvres de Serge
Lifar. Les années 1960 voient une amorce de changement.
George Skibine et Michel Descombey succèdent à Serge Lifar, Balanchine est à
nouveau invité (Symphonie, Concerto Barocco, Symphonie écossaise, Les Quatre
tempéraments, Bourrée fantasque). Il incarne jusque dans les années 1970 l’unique
visage de cette danse américaine à l’Opéra. Seule exception : l’atypique Pas
de dieux, monté par Gene Kelly pour Claude Bessy en 1960.
Les chorégraphes majeurs
George Balanchine (1904- 1983)
Né en 1904 à
Saint-Pétersbourg d’un père compositeur, d’origine géorgienne, Georgi
Balanchivadzé suit la formation de l’École de danse du Théâtre Mariinski, où il
entre à l’âge de neuf ans, avant d’être admis dans le Corps de ballet de la
compagnie en 1921. Parallèlement, il étudie le piano au Conservatoire de
musique de Saint-Pétersbourg.
Gene Kelly (1912-1996)
Né en 1912 à Pittsburg en Pennsylvanie, Gene Kelly monte sur scène dès
l’âge de huit ans, poussé par sa mère. Parallèlement à une intense pratique
sportive, il se produit avec son frère sous le nom des « Kelly Brothers ».
Il fait ses débuts à Broadway en 1938...
Il fait ses débuts à Broadway en 1938...
L’ouverture à la danse contemporaine américaine
De la jeune danse américaine aux chorégraphes confirmés
Un équilibre entre reprises et créations
https://www.operadeparis.fr/visites/expositions/i-les-premiers-echanges
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