Galerie 1 - Centre Pompidou, Paris
Nocturne jusqu'à 23h tous les jeudis soirs
Le Centre Pompidou présente « Beat Generation », une rétrospective inédite
consacrée au mouvement littéraire et artistique né à la fin des années 1940 et
étendant son influence jusqu’à la fin des années 1960.
C’est tout le Centre Pompidou qui se met à l’heure de la Beat Generation à
travers une riche programmation d’événements conçue avec la Bpi et l’Ircam, en
écho à l’exposition : lecture, concerts, rencontre, cycle de films, colloque,
programmation au Studio 13/16, etc.
La Beat Generation est née à l’initiative de William Burroughs, Allen
Ginsberg et Jack Kerouac qui se rencontrent à New York, à Columbia University
en 1944. Le mouvement se déplace ensuite sur la côte ouest et gravite autour de
la librairie de Lawrence Ferlinghetti à San Francisco, la maison d’édition City
Lights et brièvement, autour de la Six Gallery où a lieu, le 7 octobre 1955, la
célèbre lecture par Ginsberg de son poème Howl, qui donnera lieu à
un retentissant procès pour obscénité et apportera aux poètes beat une
célébrité paradoxale. Entre 1957 et 1963, Paris sera un des foyers essentiels
de la Beat Generation : William Burroughs, Gregory Corso, Allen Ginsberg, Peter
Orlovsky, Brion Gysin, etc. logent régulièrement au Beat Hotel, 9 rue
Gît-Le-Coeur, haut lieu de la bohême du Paris d’après-guerre et un véritable
laboratoire pour les expérimentations visuelles et sonores. C’est là en
particulier que Brion Gysin, William Burroughs et Antony Balch développent la
technique du « cut-up », que Burroughs écrit Naked Lunch, et que
Brion Gysin invente sa Dreamachine.
Aux États-Unis au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale et aux premiers
jours de la Guerre froide, l’émergence de cette Beat Generation « scandalisa »
l’Amérique puritaine et maccarthyste et préfigura la libération culturelle, sexuelle
et le mode de vie de la jeunesse des années 1960. D'abord perçus par la culture
dominante comme des rebelles subversifs, les beats apparaissent aujourd’hui
comme les acteurs d’un mouvement culturel parmi les plus importants du 20e
siècle que le Centre Pompidou se propose de traverser, de New York à Los
Angeles, de Paris à Tanger.
L’exposition du Centre Pompidou éclaire le mouvement beat dans un horizon
élargi et protéiforme. Les pratiques artistiques de la Beat Generation -
lectures, performances, concerts, films... - témoignent d’un décloisonnement
des mediums et d’une volonté de collaboration qui met en question la notion de
singularité artistique. À côté d’artistes plasticiens majeurs, en particulier
issus de la scène artistique californienne (Wallace Berman, Bruce Conner,
George Herms, Jay DeFeo, Jess…), une place importante est réservée à la
dimension littéraire du mouvement, à la poésie parlée dans les relations
qu’elle entretient avec le jazz, à la poésie noire américaine (LeRoi Jones, Bob
Kaufman...).
La photographie, essentiellement des portraits, d’Allen Ginsberg et de William Burroughs mais aussi les ensembles de Robert Frank (Les Américains, From the bus…), de Fred McDarrah, de John Cohen, d’Harold Chapman, fait partie intégrante des médiums utilisés par la génération beat. Il en est de même pour le cinéma (Christopher MacLaine, Bruce Baillie, Stan Brakhage, Ron Rice...) dont la pratique a toujours accompagné les développements et l’histoire de ce mouvement.
La photographie, essentiellement des portraits, d’Allen Ginsberg et de William Burroughs mais aussi les ensembles de Robert Frank (Les Américains, From the bus…), de Fred McDarrah, de John Cohen, d’Harold Chapman, fait partie intégrante des médiums utilisés par la génération beat. Il en est de même pour le cinéma (Christopher MacLaine, Bruce Baillie, Stan Brakhage, Ron Rice...) dont la pratique a toujours accompagné les développements et l’histoire de ce mouvement.
Cette exposition exploite délibérément des modes de présentation des œuvres
sonores et visuelles « low tech » (disques vinyles et tourne-disques,
carrousels de diapositives, projecteurs 16 mm...). Elle illustre à quel point
la Beat Generation, dans sa liberté d’expression, sa volonté de décloisonnement
des disciplines et des cultures, son esthétique pauvre, extatique et
contemplative, sa violence aussi, a conditionné les développements ultérieurs
des contre-cultures contemporaines, dont elle apparaît comme l’origine et
auxquelles elle permet de donner sens.
Commissaire : Mnam/Cci, Philippe-Alain Michaud, Jean-Jacques Lebel
https://www.centrepompidou.fr/cpv/resource/c85EoGa/rr5g9rR
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