Édouard Moyse
(1827-1908), peintre d’origine lorraine, s’est attaché à développer une œuvre
de « genre israélite » – selon la formule de l’époque –,
traitant à la fois des scènes de la vie juive et des moments historiques qui
ancrent les principes défendus par les juifs émancipés intégrés aux nations
européennes. Tout en conservant sa fidélité à la Lorraine il entremêle les
valeurs françaises à celles du judaïsme dans une synthèse propre au
franco-judaïsme du xixe siècle que l’on a qualifiée d’« israélitisme ». Il s’en
fait le chantre, en représentant en 1868 son acte fondateur, le Grand
Sanhédrin, assemblée de rabbins convoquée par Napoléon en 1806. Édouard Moyse
est le maître français incontesté de cette peinture de l’émancipation,
pratiquée en Allemagne par Moritz Oppenheim ou en Pologne par Maurycy Gottlieb.
Si quelques autres peintres, comme Édouard Brandon ou Alphonse Lévy, traitent
aussi de scènes de la vie juive, Moyse s’en fait une spécialité au point d’être
surnommé « le peintre des rabbins » et donne une coloration
spécifique à ses représentations. Il livre également une magnifique série de
pastels sur les juifs d’Algérie, où il découvre l’universalité du
judaïsme ; il combinera désormais dans ses compositions des motifs
typiques des mondes juifs européen et maghrébin. Présentation inédite des
oeuvres du plus important peintre juif français du XIXe siècle, cette exposition, organisée
par le musée d’art et d’histoire du Judaïsme et le musée des Beaux-Arts de
Nancy, permet la découverte d’une expression artistique méconnue du judaïsme.
Elle est accompagnée d’une monographie de Jean Bernheim, préfacée par
Dominique Jarrassé,
Édouard Moyse ou la peinture israélite (Esthétiques
du divers, 2012).
http://www.mahj.org/fr/3_expositions/expo-Edouard-Moyse-peintre-de-la-vie-juive-au-19e-siecle.php
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