La Fondation Giacometti s’associe au Grimaldi Forum pour présenter, pour la première fois à Monaco à l’été 2021, une exceptionnelle rétrospective de l’œuvre du sculpteur et peintre Alberto Giacometti, la plus importante de ces dernières années, placée sous le commissariat d’Émilie Bouvard, directrice scientifique et des collections de la Fondation.
Ce voyage dans la création d’Alberto
Giacometti se fera sous le signe de l’émerveillement. Celui de Giacometti, face
au réel « merveilleux », comme il le dit souvent, lui qui s’est attaché à
représenter ce qu’il voit autour de lui, sans hiérarchie : intimes aimés,
objets de son atelier, choses du quotidien, paysages de son enfance suisse ou
des faubourgs parisiens.
La scénographie de l’exposition, la richesse des œuvres présentées viendront à leur tour émerveiller le spectateur placé au cœur de l’intimité de l’artiste. Le parcours de l’exposition fera la part belle à toutes les périodes, à tous les media, sculpture (plâtres, bronzes), peintures, dessins, estampes, auxquels Giacometti a eu recours. Il permettra une vue complète de sa création, des œuvres de jeunesse à la période surréaliste, du retour à la figuration à son travail d’après modèle, et à l’invention des grandes icônes de l’après-guerre.
Rassemblant près de 230 œuvres accompagnées de photographies, cette
exposition jalonnée de chefs-d’œuvre proposera au visiteur de merveilleuses
découvertes autour de 14 séquences originales.
Le parcours restituera notamment l’esprit de l’atelier en révélant
les détours et les interrogations qui marquent le processus créatif d’Alberto
Giacometti. Les thèmes privilégiés par l’artiste – la représentation de la
tête, du visage, du corps féminin – ressortiront particulièrement, mais
ondécouvrira aussi son rapport à la solitude, à la mélancolie, et son travail
acharné avec ses modèles : sa femme Annette, son frère Diego, ses amis proches.
Le visiteur rencontrera ainsi un autre
Giacometti, celui qui expérimente aux limites de la sculpture, et le formidable
peintre qui pratique aussi au côté du portrait les genres du paysage ou de la
nature morte ;
Quelques « highlights » de l’exposition
Le titre initial de cette œuvre était Mains
tenant le vide. Elle est peut-être une image de deuil et de la perte, suggérée
par l’homonymie du titre avec « maintenant, le vide ». André Breton l’a
rebaptisée L’Objet invisible, évoquant ainsi l’« obscur objet du désir », cher
aux surréalistes férus de psychanalyse.
Lors d’une visite au marché aux puces de
Saint-Ouen avec Giacometti, Breton et lui tombent sur un masque de la Première
Guerre mondiale qui va inspirer à Giacometti la tête, dont le sculpteur n’était
pas satisfait. Figure étrange inspirée par un assemblage, cette sculpture est
aussi une des dernières
œuvres surréalistes d’Alberto Giacometti.
« Ce n’est pas psychologique, la solitude, on n’y peut rien. Elle
existe dans l’espace. Votre tête, là, maintenant, quand je la regarde qui
émerge dans le vide sur ce fond de ciel, elle a une drôle d’allure, qu’est-ce
que vous voulez y faire… » Alberto Giacometti, Entretien avec Jean Clay,
1963
L’homme qui marche
L’homme qui marche II 1960 Plâtre 188,5 x 29,1
x 11 cm Fondation Giacometti © Succession Alberto Giacometti (Fondation
Giacometti, Paris + ADAGP, Paris) 2021
L’Homme qui marche, devenu l’œuvre la plus
iconique de Giacometti, a connu une première version en 1947, avant d’être
reprise en 1960. L’artiste est alors invité à créer une œuvre pour la place
newyorkaise de la Chase Manhattan Bank. L’architecte du projet lui demande de
s’inspirer de l’œuvre Trois hommes qui marchent, créé en 1948. L’artiste remplace
les trois hommes par trois figures différentes : un Homme qui marche, une tête
monumentale, une femme gigantesque. Le projet est abandonné en 1961, quand
l’artiste choisit de renoncer. Avec cette sculpture, à échelle réelle et qui a
renoncé à tout élément anecdotique, Giacometti rend hommage à l’existence
humaine, en représentant l’homme dans sa dimension la plus universelle. L’œuvre ici présentée est le plâtre original.
« Au fond, j’étais agacé par les sculptures grandeur nature que
cinq costauds n’arrivent pas à soulever. Agacé parce qu’un homme qui marche
dans la rue ne pèse rien, beaucoup moins lourd en tout cas que le même homme
mort ou évanoui. Il tient en équilibre sur ses jambes. On ne sent pas son
poids. C’est cela qu’inconsciemment je voulais rendre, cette légèreté, en
affinant mes silhouettes… » Alberto Giacometti, Entretien avec Jean Clay,
1963
https://www.artcotedazur.fr/actualite,109/art-contemporain,34/l-expo-d-ete-2021-du-grimaldi-forum-monaco-sera,12552.html#
No hay comentarios:
Publicar un comentario