jueves, 25 de agosto de 2022

LES SCULPTURES EN BOIS DE JAMES DORAN WEBB ET LE PANTHÉON DE PARIS: « AUX GRANDS HOMMES LA PATRIE RECONNAISSANTE »

Les sculptures époustouflantes en bois flotté de James Doran Webb

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Crackerjack
©James Doran Webb

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Le sculpteur anglais James Doran Webb a toujours été attiré par le bois, c'est donc tout naturellement qu'il commence à réaliser et des sculptures miniatures dans son enfance. Devenu jeune adulte, il s'oriente vers le métier d'ébéniste, et s'emploie à réparer des meubles en chêne et en noyer. Il rejoint un ami aux Philippines en 1989. C'est le coup de foudre. Il s'y installe définitivement, et y débute sa série de sculptures en bois flotté. Il travaille dans son atelier philippin, accompagné d'assistants qui l'aident à trier et à nettoyer le bois, ainsi qu'assembler et souder les sculptures. Certaines de ses créations ont nécessité jusqu'à 3000 heures de travail. L'artiste expose chaque année au Chelsea Flower Show à Londres.

Très impliqué dans la défense de l'environnement, l'artiste tient à ré-utiliser le bois flotté qu'il récupère dans les forêts et sur les plages de l'île de Cébu.

 

LE PANTHÉON DE PARIS: HOMMAGE AUX GENS D´HONNEUR

La Révolution a besoin d’exemples pour rassembler les Français. Au Moyen Âge, se sont les chevaliers et les saints. Sous l’Ancien Régime, on glorifie les hommes illustres, souvent des princes ou des nobles, éloignés du peuple. Il faut maintenant honorer les grands hommes : des gens ordinaires qui se sont élevés grâce à leur courage ou à leurs vertus. 

La Révolution doit rendre possible cette ascension : ce ne sont plus la naissance ni l’élection divine, mais les capacités qui font les grandes actions. En Angleterre, les héros nationaux sont célébrés dans la cathédrale de Westminster. Les Français en révolution s’inspirent, quant à eux, de la Rome antique : ils doivent avoir leur Panthéon.

Avant de devenir le Panthéon, l’église était dédiée à sainte Geneviève, la sainte patronne de Paris. La transformation de l’église en temple de la Révolution puis de la République nécessite d’enlever tout le décor qui lui est dédié… 

Cependant le maire Bailly sait que beaucoup de Parisiens sont encore très attachés à la sainte. En 1792, ses reliques sont donc transférées dans l’église voisine de Saint-Étienne-du-Mont, où elles continuent d’attirer les pèlerins. 

À l’automne 1793, la châsse est détruite et les reliques sont publiquement brûlées en place de Grève. 

Après la Révolution, en 1806, lorsque le Panthéon redevient une église, le culte de sainte Geneviève reprend. La fresque L’Apothéose de sainte Geneviève, sous la voûte du dôme, témoigne du rétablissement du culte catholique. Au cours du XIXe siècle, l’édifice change encore trois fois d’affectation. 

Les fresques de Puvis de Chavannes consacrées à la vie de sainte Geneviève sont achevées alors que le Panthéon est redevenu (en 1885) la nécropole des grands hommes honorés par la République.

Un temple sacré pour la République

À l'intérieur, il ne reste que peu de traces de ce qu'était le monument au XVIIIe siècle. Mais en levant les yeux à l’entrée de la nef, il est possible d’apercevoir un triangle dont sortent des rayons de lumière. Pendant la Révolution, ce symbole est souvent choisi pour représenter l’« Être suprême », une sorte de dieu universel : même s’il n’est plus une église, le Panthéon reste un lieu sacré, car il abrite les restes des grands hommes de la République. 

Parmi les oiseaux qui entourent le triangle, le coq ne fait pas allusion à la France, mais à une valeur très importante en temps de révolution : la vigilance !

Très populaire depuis 1789, Honoré-Gabriel Riqueti, comte de Mirabeau (1749-1791) est le premier à entrer au Panthéon en 1791… Mais il est aussi le premier à en être exclu trois ans plus tard : on sait alors que, dès 1789, il complotait avec Louis XVI pour faire échouer la Révolution.

De son côté, le député de Paris et journaliste Jean-Paul Marat tient moins d’un an : assassiné en juillet 1793, il entre au Panthéon puis en sort quelques mois plus tard en février 1795, en raison de sa trop grande radicalité. Ses restes ne sont pas jetés dans les égouts, contrairement à ce que ses ennemis prétendent alors, mais dans une simple fosse commune.

Un décor perdu : la Déclaration des droits de l’homme

Ces fragments de plâtre sont tout ce qui reste de la grande allégorie de la Déclaration des droits de l’homme (1793). Pendant la Révolution, celle-ci se trouvait à l’entrée du Panthéon avec d’autres bas-reliefs. Une grande statue du Peuple sous les traits d’Hercule devait même accueillir les visiteurs. Le message est clair : les grands hommes de la Révolution se sont battus pour les droits universels ! Tout ce décor a été supprimé après 1815, pendant la Restauration.

Voltaire et Rousseau, meilleurs ennemis dans la mort

Même si leurs idées furent plutôt opposées, les deux philosophes Voltaire et Rousseau sont condamnés à cohabiter pour l’éternité ! Alors qu’ils étaient morts depuis longtemps, leurs restes ont été transférés au Panthéon en 1791 pour Voltaire, connu pour sa lutte contre les abus et pour la tolérance, et en 1794 pour Rousseau, célèbre pour son goût de l’égalité. 

Accusés de faire table rase du passé, les révolutionnaires se fabriquent ainsi des origines : les Lumières. Pourtant, Voltaire comme Rousseau auraient été très surpris et même mécontents de se voir célébrés comme les pères fondateurs d’une révolution.

Célébrer les valeurs de la République

Sous le péristyle d’entrée, deux bas-reliefs datent de la période révolutionnaire : Le Dévouement patriotique, que l’on peut voir sur le portail de droite, et L’Instruction publique, sur le portail de gauche. Tous deux ont été commandés pour remplacer le décor religieux d’origine. Le premier, réalisé par le sculpteur Chaudet, représente un soldat mourant soutenu par le génie de la Gloire. 

Le message est clair : les grands hommes sont ceux qui n’hésitent pas à prendre les armes pour leur patrie, quitte à y laisser la vie ! Le second bas-relief est sculpté en 1792/1793 par Lesueur : c’est la République et non l’Église qui doit prendre en charge l’éducation des Français, non pour quelques privilégiés, mais pour tous.

Un lieu de mémoire de la République

Les hommes de la Terreur au centre du Panthéon ? La présence de cet imposant groupe sculpté en l’honneur de la Convention nationale est très surprenante. D’autant plus surprenante qu’elle est placée dans le chœur de l’ancienne église Sainte-Geneviève. Appelée La Convention nationale (1792-1795), la première assemblée de la Première République française, évoque d’habitude la répression et la guillotine… Mais au moment où elle est commandée à François-Léon Sicard au début du XXe siècle, les républicains de cette époque veulent rappeler que la Convention nationale est aussi à l’origine de la république démocratique et sociale…

Des colonies sans grands hommes ?

L’hommage est tardif. Il a fallu attendre 1989 pour que la République française rende hommage à des révolutionnaires venus des colonies : Toussaint Louverture et Louis Delgrès. Tous deux ont contribué à l’abolition de la traite négrière et de l’esclavage, votée le 4 février 1794. 

Mais leurs trajectoires sont très différentes : riche planteur, possesseur d’esclaves, abolitionniste et républicain sur le tard, Toussaint Louverture est considéré comme un des pères de l’indépendance de Saint-Domingue, sous le nom d’Haïti, en 1804. Louis Delgrès est quant à lui un abolitionniste et républicain plus précoce. Mais les deux meurent alors que Bonaparte veut rétablir l’esclavage. Le premier s’éteint en 1803 dans une prison de métropole, le deuxième en 1802 en combattant les troupes françaises.

Y a-t-il eu des grandes femmes révolutionnaires ?

Monge, Condorcet, l’abbé Grégoire… En 1989, à l’occasion du bicentenaire de la Révolution française, trois « grands hommes » sont entrés au Panthéon. À croire qu’il n’y a pas eu de grande femme révolutionnaire ! Si certains rêvent de voir entrer Olympe de Gouges, auteure de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, ils oublient qu’elle mourut en gardant ses convictions royalistes : difficile à défendre dans le temple de la République. 

D’autres femmes auraient pu en revanche aspirer à cette reconnaissance : c’est le cas de Pauline Léon et Claire Lacombe, deux républicaines révolutionnaires qui ont lutté pour les droits des femmes et l’égalité sociale, ou même de Madame Roland, la femme politique la plus influente de son époque après Marie-Antoinette…

https://parcoursrevolution.paris.fr/fr/points-interet/109-nbsp-aux-grands-hommes-la-patrie-reconnaissante-nbsp

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