Botswana : au moins 275 éléphants sont morts dans des conditions mystérieuses
Des éléphants - image d'archive - Tous droits réservés Charmaine Noronha/Copyright 2019 The Associated Press. All rights reserved.
Au moins 275 éléphants sont morts récemment dans des conditions mystérieuses au Botswana, dans la région du delta de l'Okavango (nord), très prisée des touristes, rapporte l'AFP d'après des sources concordantes.
"Nous avons reçu un rapport sur la mort de 356 éléphants dans le nord du delta de l'Okavango, et jusqu'à présent nous avons confirmé la mort de 275 pachydermes", a déclaré à l'AFP le directeur des parcs nationaux et de la faune du Botswana, Cyril Taolo.
"La cause de la mortalité est en train d'être déterminée. Nous avons envoyé des échantillons en Afrique du Sud, au Zimbabwe et au Canada pour des analyses", a-t-il ajouté.
"L'anthrax (ou maladie du charbon) est exclu. On ne soupçonne pas non plus des braconniers puisque les animaux ont été retrouvés avec leurs défenses", a-t-il encore dit.
Selon un rapport de l'organisation non-gouvernementale Elephants sans frontières (EWB) daté du 19 juin 2020 et transmis à la presse mercredi, 356 éléphants ont été retrouvés morts dans le delta de l'Okavango.
On estime que la mort d'environ 70% d'entre eux remonte "à environ un mois, tandis que le décès des 30% restant semble plus récent, entre un jour et deux semaines", selon le directeur de l'ONG Michael Chase, auteur du rapport.
Des éléphants en vie ont été observés très faibles, léthargiques, et certains désorientés et rencontrant des difficultés pour se déplacer, a-t-il précisé, ajoutant que les mâles et les femelles de tous âges semblaient concernés par cette "maladie mystérieuse".
"On a observé un éléphant tournant en rond et incapable de changer de direction en dépit des encouragements des autres membres de la troupe", a-t-il encore dit.
Le ministère du Tourisme avait indiqué fin mai enquêter sur la mort mystérieuse d'une dizaine d'éléphants dans le delta de l'Okavango.
Coincé entre la Zambie, la Namibie et l'Afrique du Sud, le Botswana abrite environ 130 000 éléphants en liberté, soit un tiers de leur population africaine connue.
En 2018, EWB avait créé la polémique en affirmant avoir identifié 90 carcasses de pachydermes, une situation décrite à l'époque par Michael Chase comme le "plus grave épisode de braconnage en Afrique" dont il ait été informé.
Le gouvernement du Botswana avait alors vivement démenti ces chiffres, avançant que l'ONG n'avait en réalité dénombré que 53 carcasses d'éléphants dont la majorité était morte "de cause naturelle ou de conflits entre l'homme et la faune".
Faute de touristes, les gardiens d'éléphants sont obligés de faire parcourir des centaines de kilomètres à leur animaux.
Un millier d’éléphants menacés par la faim ont fui les camps désertés par les touristes en Thaïlande et regagné leur village natal. Une vague migratoire sans précédent à haut risque pour les pachydermes une fois rentrés chez eux, comme vous pouvez le voir dans la vidéo qui accompagne cet article.
Exploités dans des parcs d’attraction ou des “sanctuaires” qui sous
couvert d’éthique et de respect dissimulent souvent un juteux business où le
dressage reste brutal, les 3000 éléphants employés dans l’industrie du tourisme
sont au chômage depuis la fermeture brutale des camps mi-mars.
“On pensait que la pandémie serait rapidement sous contrôle, que la
situation reviendrait à la normale. On a perdu tout espoir”, raconte à l’AFP
Chaiyaporn, mahout (gardien) d’éléphants depuis quinze ans.
Pour éviter que les sept pachydermes dont il a la garde meurent de
faim, il a entamé un périple de 100 kilomètres à travers les forêts épaisses du
nord du royaume pour les ramener chez eux.
Une vague migratoire inédite
La chaleur est écrasante et le groupe se déplace avant l’aube ou
dans la soirée, la progression est lente - l’animal parcourt 4 à 5 kilomètres
par heure - et les pauses sont fréquentes pour dénicher les 300 kilos d’herbes
et de plantes qui lui sont nécessaires chaque jour.
“Ils sont exténués, mais plutôt heureux. Ils ont une très bonne
mémoire. On dirait qu’après des années d’absence ils savent qu’ils rentrent
enfin chez eux”, sourit Chaiyaporn. Leur destination? Le petit village karen de
Huay Pakoot, à 180 kilomètres de Chiang Mai.
En deux mois, un millier d’éléphants ont ainsi regagné leur village
et des dizaines sont encore sur les routes.
“Une vague migratoire d’une telle ampleur sur une aussi courte
période de temps est inédite dans le pays”, relève Theerapat Trungprakan,
président de la Thai Elephant Alliance Association.
À Huay Pakoot, 92 pachydermes cohabitent désormais avec les 400
habitants. Les remettre en liberté est impossible car ils entreraient en
conflit avec les centaines de spécimens encore à l’état sauvage et pourraient
être victimes d’accidents ou de maladies.
Longtemps forcés à transporter des touristes sur leur dos, se
baigner avec eux, ou exécuter des tours comme dans un cirque, ils ne sont plus
exploités aujourd’hui.
Une liberté impossible
Mais ce retour aux sources n’est pas sans poser d’autres problèmes.
Les vastes forêts entourant le village ont été défrichées pour laisser place à
la culture du maïs et il n’y a pas de quoi subvenir aux besoins d’un aussi
vaste troupeau.
Jira, un jeune mahout qui a marché deux nuits et trois jours depuis
Chiang Mai avec ses pachydermes, compte faire pousser davantage d’herbes, de
bananes et de cannes à sucre si la crise continue.
Cela ne sera pas suffisant. “Faute
d’installation appropriée, Huay Pakoot n’est pas prêt à gérer sur le long terme
un tel nombre de bêtes”, relève Theerapat Trungprakan, dont l’ONG livre
nourriture et médicaments.
Selon lui, il est fort probable que des
conflits avec les villageois apparaissent, dès lors qu’un pachyderme détruira
des cultures. Et des bagarres entre éléphants, engendrant parfois de graves
blessures, ont d’ores et déjà été rapportées. Autre crainte, malgré
l’interdiction de leur exploitation dans l’industrie forestière, certains
risquent d’être employés à nouveau au transport du bois, responsable de
nombreuses blessures.
“Les mahouts sont sans revenu et la plupart ne reçoivent aucune
aide du gouvernement, beaucoup n’auront pas d’autre choix que de les faire
retravailler”, s’inquiète Saengduean Chailert de l’Elephant Nature Park, qui
prône tout de même un retour aux villages pour surmonter la crise.
Les professionnels exhortent les autorités à agir rapidement. “40
dollars par jour doivent être débloqués par animal, faute de quoi c’est la
survie de certains qui est en jeu”, s’alarme Theerapat Trungprakan. D’autres se
prennent à espérer que la période soit mise à profit pour entamer une large
réflexion sur la place du pachyderme dans l’industrie du tourisme.
Le nombre d’éléphants en captivité a bondi de 30% en 30 ans et le
secteur manque cruellement de régulation. Une fois domestiqué, l’animal est
considéré comme du simple bétail d’après la loi thaïlandaise, à l’inverse des
éléphants sauvages, protégés.
https://www.huffingtonpost.fr/entry/debarasses-des-touristes-des-milliers-delephants-thailandais-retrouvent-leur-village-natal_fr_5ee1e00ac5b667bb1a094694??ncid=newsltfrhpmgnews#EREC-101
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