La soprano américaine avait notamment interprété la Marseillaise
pour le bi-centenaire de la Révolution, vêtue d'une robe aux couleurs du
drapeau français sur la place de la Concorde.
DENIS BALIBOUSE /
REUTERS
Jessye Norman, ici au Festival de Jazz de Montreux en 2010, est
morte.
CULTURE - La cantatrice américaine Jessye Norman est décédée à 74
ans ce lundi 30 septembre à New York des suites d’une septicémie, a indiqué à
l’AFP la porte-parole de la famille.
“C’est avec une profonde tristesse et chagrin que nous annonçons la
mort de la star internationale de l’opéra Jessye Norman”, a indiqué la famille
dans un communiqué transmis par la porte-parole. La cantatrice est décédée d’une septicémie consécutive aux complications
d’une blessure à la colonne vertébrale en 2015, selon le communiqué.
“Nous sommes fiers de ses réussites musicales et l’inspiration
qu’elle a donnée aux publics du monde entier continuera à être une source de
joie”, a-t-elle souligné. “Nous sommes également fiers des causes humanitaires
qu’elle a défendues, telles que la faim, les sans-abris, le développement des
jeunes et l’éducation artistique et culturelle”.
Née dans l’État de Géorgie, la soprano s’est fait connaître en
s’installant, à la fin des années 60, en Europe où elle s’est produite dans les
plus grandes salles.
En France, elle avait notamment participé aux célébrations du
bi-centenaire de la Révolution Française en 1989, interprétant de façon
magistrale la Marseillaise sur la place de la Concorde, enroulée dans un
drapeau français.
“La beauté et le pouvoir, la singularité de la voix de Jessye
Norman. Je ne me souviens pas d’autre chose de semblable”, déclarait en 2014 la
Prix Nobel de littérature Toni Morrison, décédée elle-même cet été, lors d’une
soirée d’hommage à la cantatrice. “Je dois dire que parfois lorsque j’entends
votre voix, cela brise mon coeur. Mais à chaque fois, lorsque j’entends votre
voix, cela soigne mon âme”, avait poursuivi Toni Morrison.
Une reconnaissance européenne
Dès l’enfance, Jessye Norman s’initie aux “spirituals” au sein de
la communauté noire d’Augusta, où elle a grandi dans le sud-est des États-Unis,
et où ses parents militaient au sein de l’organisation NAACP pour les droits
des noirs.
Elle décroche une bourse d’étude à l’université Howard,
établissement fondé à Washington pour accueillir les étudiants noirs en pleine
ségrégation.
Engagée dès 1968 - elle n’a alors que 23 ans - au Deutsche Oper de
Berlin, elle débute en France cinq ans plus tard, dans l’“Aïda” de Verdi. Des
invitations suivent au festival d’Aix-en-Provence (“Hippolyte et Aricie” de
Rameau en 1983, “Ariane à Naxos” de Richard Strauss en 1985), à l’Opéra-Comique
(1984) et au Châtelet (1983, et régulièrement depuis 2000).
Elle s’installe en Europe où avec son timbre sombre et pulpeux,
elle s’impose comme l’une des sopranos dramatiques les plus reconnues, en
particulier pour ses interprétations de Wagner.
Femme de convictions, elle a fondé dans sa ville natale la Jessye
Norman School of the Arts pour soutenir de jeunes artistes socialement
défavorisés.
Mais elle s’était faite rare ces dernières années, notamment après
la publication de ses mémoires, “Stand Up Straight and Sing!” en 2014. Elle y
racontait en détails les femmes qui l’avaient marquée, et le racisme auquel
elle avait été confrontée, enfant puis adulte.
https://www.huffingtonpost.fr/entry/jessye-norman-deces-cantatrice-musique_fr_5d928345e4b0ac3cddad5e3e?utm_hp_ref=fr-homepage
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