jueves, 24 de octubre de 2019

LE PAQUEBOT ÎLE-DE-FRANCE S’ANCRE AU MUSÉE DES ANNÉES 30


Le Musée des Années 30 propose du 16 octobre au 10 février l'exposition de prestige "L’Art déco, un art de vivre. Le paquebot Île-de-France". Elle retrace l’épopée de ce navire de légende, symbole d’un art de vivre à la française inégalé, mais également héros de faits de guerre, retrouvant son lustre dans les années 50.


Une exposition qui largue les amarres
Découvrez le paquebot, les décors confiés aux plus grands artistes de l’époque, les équipements novateurs dont il a été doté, dont... un hydravion ! Peintures, mobilier, objets : le paquebot est une vitrine de l’Art déco et de l’art du voyage – alors très sophistiqué : le « style paquebot ».
Embarquez pour une journée à bord : visites des lieux, cabines, salons, espaces de distraction (avec passage par les cuisines), les différentes activités et leurs lieux dédiés : salons de lecture et de beauté, fumoir, salle de spectacle et même hôpital, qui a connu des opérations et des accouchements… Les espaces pour les enfants et le quotidien de l’équipage sont aussi évoqués, tout comme l’impressionnante salle des machines. De nombreuses célébrités ont voyagé sur Île-de-France ; on se rencontre, on pose pour les photographes, on s’y marie, comme l’aviateur boulonnais Esnault-Pelterie.
Toutes les vies du paquebot sont racontées, ses décorations, ses sauvetages et sa fin, racheté par une société japonaise pour le démanteler. Il servira néanmoins de décor pour le tournage du film américain « Panique à bord ». Ce sera la dernière apparition du navire, sabordé pour l’occasion, issue qui suscita un grand émoi en France.

Plusieurs vies pour un navire
Dans cet entre-deux-guerres foisonnant, où le monde change si vite, où les voyages se multiplient, le paquebot devient un mode de transport synonyme d’art de vivre, élitiste mais sûr. Parmi les grands bâtiments lancés dès les années 1920, Île-de-France  prend très vite une place à part grâce à son luxe et son décor, et suscite un attachement international qui durera tout au long d’une carrière mouvementée. Construit par la Compagnie générale transatlantique, il répond à un besoin de redorer son blason et de faire face avec éclat à la concurrence d’autres compagnies, comme la Cunard ou la White Star Line. Mission largement accomplie dès son lancement en 1927 !
Ce géant des mers incarne l’excellence de l’art français, tant y est somptueuse la décoration due aux meilleurs ensembliers et artistes. On danse et on s’amuse beaucoup à bord et, surtout, on y mange royalement : la gastronomie, cet art français inimitable, y est déployée par les plus grands chefs. Île-de-France jouit d’une renommée exceptionnelle pendant ses premières années de service, assumant le nom de « Paris aristocratique » ou encore de « plus beau seau à champagne du monde ».

Croix de Guerre
La guerre de 1939-45 lui donne une affectation loin de sa destination d’origine. Il devient trooper sous pavillon britannique, transporte autour du monde des troupes australiennes, africaines ou anglaises, et rapatrie en métropole des Français d’Indochine et d’Afrique du Nord. Il y gagne la croix de guerre et le privilège de ne pas partir à la casse, comme une grande partie de ses congénères d’avant-guerre trop lourds, trop chers, trop anciens… Ses armateurs lui redonnent une nouvelle vie : deux ans de travaux le transforment, il perd une cheminée sur les trois à l’origine. Remis à l’eau en 1949, il vogue toujours vers New York mais aussi vers les Antilles. Les codes sociaux et les habitudes ayant changé, la répartition entre les classes est modifiée : il y a moins de passagers, moins de cérémonial, mais le label « qualité française » demeure. Les stars européennes ou américaines sont toujours là et posent sur le pont.


« Chevalier de l'océan »
Aux surnoms admiratifs accordés par la presse internationale dans les années 30 viendront bientôt s’en ajouter d’autres, comme ceux de « chevalier de l’océan » ou « saint-bernard des mers », nés de sauvetages mouvementés où ses interventions sont décisives, comme celui du cargo Greenville en 1953 et du paquebot Andrea Doria en 1956. C’est à cette occasion qu’Île-de-France reçoit, outre les décorations et les félicitations des gouvernements impliqués, l’hommage exceptionnel de l’Amérique, la parade de la remontée de l’Hudson, dans le vacarme réservé aux héros. Deux ans allaient encore s'écouler avant son dernier voyage, du 1er au 17 novembre 1958. En un peu plus de 30 ans, Île-de-France a transporté plus de 900.000 passagers et parcouru environ 3 millions de miles marins.


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