Marcel Proust (1871-1922), d’après la photographie d’Otto Wegener (1849-1924) © Otto Wegener / TopFoto / Roger-Viollet – Mise en couleur Jean-Baptiste Chevalier © Doc Levin – Conception graphique : Doc Levin / Léo Quetglas
jusqu’au 28 août 2022
Autour de
l’exposition « Marcel Proust. Du côté de la mère »
L’exposition « Marcel Proust, du côté de la mère » est la première
manifestation en France présentant l’écrivain à travers le prisme de sa
judéité. Organisée à l’occasion du centenaire de sa mort, cette
exploration met en avant un axe important de la construction de sa personnalité
et de son œuvre. Peintures, dessins, gravures, ouvrages permettent de
découvrir ce sujet inédit, à travers des thèmes touchant aux liens
familiaux et aux « mondes » de Proust, ainsi qu’à ses engagements.
Avec près de 230 peintures, dessins, gravures, ouvrages, documents
— dont des œuvres majeures de Monet (l’un de ses peintres préférés), Rodin,
Bonnard ou Vuillard, ainsi que des épreuves corrigées par l’auteur de Du
côté de chez Swann et de Sodome et Gomorrhe — l’exposition
aborde un aspect fondamental de la personnalité et de l’œuvre de Marcel Proust
(1871-1922) qui, à la disparition de sa mère, en 1905, se mit sérieusement au
travail, porté par la pensée qu’il lui serait « si doux avant de mourir de
faire quelque chose qui aurait plu à maman ». L’écriture de son grand œuvre, À la recherche du temps perdu,
l’accaparera dès lors jusqu’à sa mort.
Après avoir mis en lumière le lien de Proust avec sa famille
maternelle, les Weil — israélites parfaitement intégrés à la bourgeoisie
moderne de leur temps qui jouèrent un rôle important dans l’histoire des juifs
de France —, l’exposition s’articule autour de plusieurs thèmes abordant les
sociabilités de l’auteur, son engagement au moment de l’affaire Dreyfus, sa
vision de l’homosexuel considéré comme un alter ego du juif, l’éclosion d’une
modernité portée par des intellectuels et des artistes juifs au début du 20e siècle,
ainsi que la question de la mémoire comme élément central de l’identité juive
et de l’écriture de la Recherche.
L’exposition évoque également les lieux qui ont marqué sa vie, sa
participation à la Revue blanche, l’influence qu’eut sur lui l’écrivain
anglais John Ruskin – dont Proust et sa mère traduiront Sésame et les lys –,
la structure des manuscrits proustiens rappelant celle du Talmud, son intérêt
pour l’histoire d’Esther ou le Zohar, les personnages juifs de la Recherche,
l’antisémitisme dans la France de la fin du 19e et du début du
20e siècle, ou encore la réception critique de ses ouvrages
dans les revues sionistes des années 1920.
À travers la judéité de l’écrivain, l’exposition révèle aussi cette
« part juive », trop souvent ignorée, de la France du 19e siècle,
où les israélites purent accéder à tous les domaines de la vie politique,
économique, sociale et culturelle, dans un mouvement d’intégration sans
précédent dans l’histoire et alors sans équivalent en Europe.
L’exposition « Marcel Proust, du côté de la mère », bénéficie de
prêts d’une trentaine d’institutions à l’étranger et en France, parmi
lesquelles la BnF, le musée du Louvre, le musée Carnavalet, le musée Marcel
Proust à Illiers Combray, et de prêts exceptionnels du musée d'Orsay. Elle est
accompagnée d’un riche programme (rencontres, conférences, concerts, activités
pour le jeune public, visites guidées et promenades hors les murs).
Son catalogue est coédité par le mahJ et la RMN – Grand-Palais (272 pages, 39
€).
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