sábado, 18 de marzo de 2017

DIOR À GRASSE. LES FONTAINES PARFUMÉES VUES PAR FRANÇOIS DEMACHY

Dans son nouveau bureau grassois, le parfumeur-créateur de Dior nous parle, le temps d’une interview exclusive, de sa vision de la ville berceau de la parfumerie et de son nouvel atelier de création high-tech.
DiorMag : Vous avez grandi à Grasse, avez-vous des souvenirs d’enfance liés aux Fontaines Parfumées ?
 François Demachy : J’étais à l’école à deux cents mètres d’ici avec l’un des fils de la dernière famille propriétaire du lieu. Je me rappelle très bien quelques après-midi où nous sommes venus ici quand j’avais dix ans. Je me souviens de la rotonde, du moulin qui était alors en ruines et du jardin qui était pour nous une jungle fascinante. Le lieu, qui était connu des Grassois, s’est endormi peu à peu ; il avait été oublié… jusqu’à aujourd’hui.



DM : Que représente l’installation de votre atelier de création aux Fontaines Parfumées, à Grasse, la ville berceau de la parfumerie ?

FD : C’est un retour aux sources. L’histoire qui unit depuis toujours Dior à Grasse me touche : l’idée de Miss Dior est née dans la région, Eau Sauvage a été créée par Edmond Roudnitska, qui habitait près d’ici et était client de la pharmacie de mon père… Tout cela me parle, et c’est très significatif que Dior revienne ici. Surtout, cela influence la qualité des parfums que nous créons, par la qualité des ingrédients et des savoir-faire de la région. Mettre du jasmin de Grasse dans J’adore, par exemple, c’est un plus. Je crois beaucoup à l’accumulation des petites différences comme celle-ci, qui donnent au parfum une singularité sensible.

DM : Comment ont été choisies les essences qui composent le jardin de parfumeur entourant la bastide ?

FD : Le jardin a été conçu avec Jean Mus, un véritable poète paysagiste. Nous lui avons soumis principalement deux suggestions. D’abord, celle d’utiliser des plantes du terroir : des figuiers ou des acanthes, qui étaient déjà là et que nous avons voulu préserver ; des espèces qui poussent dans la région comme les arums, la myrte ou le lavandin ; et, bien sûr, du jasmin et de la rose de Grasse. Et puis il fallait que l’on puisse rencontrer des odeurs intéressantes en se promenant dans le jardin. Par exemple nous avons un parterre de menthe avec beaucoup de variétés différentes, dont les odeurs se dégagent quand on marche dessus. Enfin, on trouve beaucoup d’essences liées à la parfumerie, mais pas uniquement : il y a aussi des clins d’œil comme le muguet, la fleur préférée de Christian Dior.

DM : Quelles sont les innovations qui vous tenaient à cœur pour la construction de votre atelier de création ?

FD : Nous avons particulièrement insisté sur deux choses : la lumière et la ventilation. Dans une bastide provençale comme celle-ci, c’est assez sombre en hiver car les murs sont épais et les ouvertures étroites, afin de se protéger de la chaleur et du soleil en été. Il fallait donc un éclairage d’appoint qui reproduise la lumière du jour – c’est capital pour faire des pesées très précises. Pour la ventilation, nous avons une machine énorme qui occupe toute la surface de l’étage sous les toits et change l’air entre sept à dix fois par heure. Cet air est traité – refroidi, réchauffé, humidifié ou séché – puis diffusé à basse pression, sur une grande surface et à faible vitesse pour ne pas gêner la précision des balances, qui pèsent au milligramme près.


http://www.dior.com/diormag/fr_fr/suggest/les-fontaines-parfum%C3%A9es

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