24 Fév - 21 Mai 2017
L’exposition « L’esprit
français – Contre-cultures, 1969-1989 » à La maison rouge, à Paris, balaye tous
les champs artistiques et intellectuels de la période qui suivit mai 68 pour
retracer la construction de « l’esprit français », fait de contestation et d’irrévérence.
Hommage au Putain Inconnu,
Michel Journiac Qui tue ? ou lʼaffaire Gabrielle Russier,
peinture, Coopérative des Malassis Antoine n°6, peinture, Jacques Monory
Marie-France, photo, Pierre et Gilles
L’exposition « L’esprit
français – Contre-cultures, 1969-1989 » à La maison rouge tente de cerner une
potentielle identité culturelle française en sondant période post-1968 et des
œuvres issues de domaines artistiques et intellectuels très variés : arts
plastiques, illustration, bande dessinée, musique, littérature, philosophie,
théâtre, cinéma et vidéo.
Comment s’est construit «
l’esprit français » ?
L’exposition est née de
recherches menées par les commissaires Guillaume Désanges et François Piron
autour de ce que peut être l’ « esprit français ». C’est en se penchant sur la
période qui suit mai 68 et sur les pensées irriguant alors les contre-cultures
avant d’infuser dans le reste de la société que les commissaires ont pu
analyser la construction de l’ « esprit français », un mélange de sens
critique, de contestation et d’irrévérence. C’est cette construction que
retrace l’exposition.
Le parcours s’organise en
chapitres thématiques comme le sabotage de l’identité nationale, les
contre-éducations ou encore l’influence de l’œuvre du Marquis de Sade sur
certaines actions radicales. La sexualité, le dandysme, le militantisme ou
encore le multiculturalisme forment quant à eux des fils rouges qui traversent
l’ensemble de l’exposition.
Des livres de Félix
Guattari aux chansons de Serge Gainsbourg
Le champ des idées est
notamment exploré à travers les œuvres de Félix Guattari et Guy Hocquenghem qui
s’inscrivent tous deux à leur manière dans les mouvements intellectuels
d’émancipation qui émergèrent dans les années 1960, autant sur les plans
politiques que sociaux, psychologiques ou sexuels. Ces idées progressistes qui
prirent un caractère militant, alors que le corps social et politique de la
France se refusait à suivre ses élans, s’incarnèrent également dans le champ
des arts plastiques comme en témoignent de nombreuses œuvres.
Dans son tableau intitulé
L’Intervention de l’armée est demandée, réalisé en 1969, Alfred Courmes mêle
avec une certaine insolence des militaires en costumes, des corps nus et un
nourrisson. Il illustre par un diptyque une situation en deux temps : dans le
premier volet, l’armée est demandée, dans le second, elle « refuse d’intervenir
». L’œuvre reflète le climat antimilitariste de l’époque. Plusieurs œuvres de
Michel Journiac comme Hommage au Putain Inconnu et La Strip-teaseuse témoignent
du caractère subversif de l’art corporel qu’il développa.
L’exposition balaye
également les domaines de la bande dessinée et de l’illustration avec des
œuvres de Roland Topor, Pascal Doury, Olivia Clavel et Kiki Picasso, du théâtre
avec celles de Copi et Jean-Christophe Averty, du cinéma avec Carole
Roussopoulos ou encore de la musique avec notamment les réalisations de Serge
Gainsbourg, de Marie France et du groupe Bérurier Noir.
http://www.paris-art.com/lesprit-francais/
No hay comentarios:
Publicar un comentario