L'exposition «Street
Generation(s), 40 ans d’art urbain», à la Condition publique à Roubaix,
rassemble les œuvres de 50 "street artists". Zoom sur quatre d'entre
eux.
La galeriste et commissaire
Magda Danysz a réuni à la Condition publique (1), à Roubaix, une sélection très
complète d’une cinquantaine de figures du street art, qui essaiment dans le
monde entier, de New York à Paris en passant par Lisbonne ou São Paulo.
On y voit les précurseurs,
comme Ernest Pignon Ernest, Jacques Villeglé ou Keith Haring, les stars –
Futura, Shepard Fairey, Banksy, JR, Dondi, Os Gêmeos, JonOne, Kaws… – et aussi
Blade, Swoon, C215, Faile, Zevs, ou Seth. Leurs œuvres, enrichies d’une
trentaine de créations in situ, à même les murs de la cité du nord, racontent
un art devenu majeur. Zoom sur quatre d’entre eux.
Space Invader, la mosaïque virale
Photo Invader, courtesy
galerie Magda Danysz
On ne présente plus l’inventeur du petit fantôme en pixels de mosaïques… Né en 1969, il vit à Paris et pose ses créations pleines d’humour dans les lieux les plus incongrus.
Lefigaro.fr/madame.–
Pourquoi le street art ?
Space Invader.– Je pense
que cela correspond à ma nature profonde et à ma conception de ce que doit être
un artiste aujourd’hui. Je n’ai pas cherché à être un street artiste, cela
s’est naturellement inscrit dans ma démarche créative. Le street artiste jouit
d’une grande liberté et il libère l’art de l’establishment et du système de
l’art contemporain. Il peut intervenir où il veut et comme il veut (à condition
de ne pas se faire attraper !) et il touche un public bien plus large que celui
qui fréquente les galeries et musées.
Votre travail ?
Ordre et beauté, luxe,
calme et volupté... et un peu de rock’n'roll.
Le street art aujourd'hui ?
Pour faire court je dirais
que le street art est incontestablement devenu LE grand mouvement artistique de
ce début de millénaire. Pour le meilleur et pour le pire.
Crash, new-yorkais fondateur
L'artiste John Matos, aka
Crash, travaille sur une peinture murale pour le Hard Rock Stadium de Miami.
(Floride, septembre 2016.)
Photo AP Image
John Matos, né en 1961 à New York, est une icône du street art qui a commencé en peignant les trains dans le métro new-yorkais.
Pourquoi le street art ?
John Matos.– Je viens du
South Bronx. Certains auteurs de graffiti connus, comme Kazoo143 TMB et CEN1
TMB, y vivaient : j’ai grandi avec cette scène. Enfant, je dessinais des
personnages et des motifs avec mon nom. J’y suis donc arrivé naturellement,
passionnément. Je pense que le graffiti m’a choisi plus que je ne l’ai choisi.
Votre travail ?
Il est lié à l’histoire et
au pouvoir brut du graffiti new-yorkais dans le métro et sur les murs. Même si
j’utilise une imagerie et des techniques modernes, j’y reviens toujours. J’ai
grandi dans les années 1960, avec les super héros des bandes-dessinées
américaines et les premiers dessins animés japonais. Cela a forgé mon regard
sur la structure des visages, pour laquelle je suis connu. J’ai aussi été
influencé par des artistes du pop art comme James Rosenquist ou Jasper Johns…
Le street art aujourd'hui ?
Aujourd’hui, il est plus
intellectuel que nos graffitis de rue à New York. Beaucoup des premiers street
artistes étaient autodidactes, alors qu’aujourd’hui ils sont souvent allés à
l’université, ils travaillent légalement. C’est une autre conception, mais
certains d’entre eux sont extraordinaires.
http://madame.lefigaro.fr/celebrites/a-roubaix-le-street-art-sexpose-sans-perdre-son-caractere-240417-131949
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