Par Ariane Bavelier
Tom Volf, producteur de 31
ans, a changé de vie et s'est passionné pour La Callas. Ses recherches ont
donné naissance à un livre Maria by Callas aux éditions Assouline en librairie
ce 29 mai, à un film en septembre et une exposition à la Seine Musicale cet
automne. Parmi les trésors retrouvés, ce super 8 inédit montrant la diva dans
Madame Butterfly.
Les extraits filmés de La
Callas sur scène se comptent sur les doigts d'une main. Tout le monde pense que
rien n'a été capté de la diva du siècle en dehors de son célèbre Gala à Paris
en 58 et sa Tosca de Londres en 64. En cherchant bien, aux quatre coins du
monde, Tom Volf en a trouvé quelques autres: un extrait de Norma, de Médée de
Cherubini et celui-ci, de Butterfly à Chicago en 1955. Si La Callas a ensuite
livré un enregistrement de l'ouvrage resté légendaire, elle ne l'a chanté que
pour une seule série de représentations.
Tom Volf a déniché ce super
8 totalement unique chez des amis de la cantatrice, mais de manière générale
ces types de documents sont rarissimes, ne serait-ce que parce qu'à l'époque
les caméras se manipulaient avec infiniment moins de facilité qu'aujourd'hui.
En réalité personne n'en connaît jusqu'à l'existence. Celui-ci avait été filmé
par un des amis de Callas pendant des répétitions. Le son vient d'une bande
magnétique retrouvée séparément.
» Lire aussi - De Maria à
la Callas, mutation d'une femme simple vers une créature iconique
Cette courte séquence
filmée en répétition en dit long sur l'art théâtral de la cantatrice. Bien
qu'il s'agisse d'une prise de rôle, on est captivé par la manière dont La
Callas s'est métamorphosée en geisha: gestes des mains, posture légèrement en
biais, tête dodelinant des supplications. .. «Là où cesse la parole commence la
musique... chanter pour moi n'est pas un acte d'orgueil mais une tentative
d'élévation vers des cieux où tout n'est qu'harmonie», disait-elle. Cette
citation compte parmi celles que Tom Volf a retrouvées au cours de son enquête.
Présenté au festival de
Cannes
Dans le film documentaire
Maria by Callas de Tom Volf, co-produit par Elephant Docs et Petit Dragon, qui
sera présenté par MK2 aux professionnels au prochain festival de Cannes et sur
les écrans en septembre, s'ajoutent quelques extraits de la Callas dans la vie
quotidienne. Le reste du film sera composé des témoignages d'amis de la
cantatrice qui ont enfin accepté de se confier. Parmi eux, Ferruccio et Bruna ,
les domestiques restés trente ans au service de Maria et qu'elle considérait
comme sa seule famille. «Vous savez qui est ma vraie famille? Ma femme de
chambre (Bruna) qui m'adore, m'idéalise, qui a été à la fois une mère et une
sœur pour moi», disait-elle.
Photos, films,
enregistrements, souvenirs.... Ces divers témoignages rassemblés par Tom Volf
constituent une somme qui donnera aussi naissance à une exposition cet automne
à la Seine musicale. Ils permettent de changer le regard sur la cantatrice qui
se définissait ainsi: «Au fond je suis juste une petite fille grecque née en
Amérique, et en même temps je suis une Diva qui peut avoir tout ce qu'elle
désire». Ou encore: «En vérité il y a deux personnes en moi, j'aimerais être simplement
Maria, mais il y a La Callas dont je dois être digne, alors je dois composer
avec les deux autant que possible. Callas a été Maria, dans mon chant et dans
mon travail la femme en moi a été présente chaque seconde. Je n'ai rien fait de
faux, j'ai vécu en toute honnêteté, alors si on prend la peine de m'écouter
véritablement, on m'y trouvera tout entière.»
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