viernes, 14 de junio de 2019

LA «CITÉCO», NOUVEAU MUSÉE DÉDIÉ À L’ÉCONOMIE, OUVRE SES PORTES À PARIS


La "Citéco", nouveau musée dédié à l'économie, le 15 mai 2019 à Paris Photo ERIC PIERMONT. AFP 

Toucher un lingot d’or, revivre la crise de 1929 ou participer à une négociation mondiale sur l’énergie: voilà ce que propose la «Cité de l’économie», qui ouvrira ses portes vendredi à Paris, avec l’ambition de rendre la science économique «compréhensible par tous».

C’est dans un ancien hôtel particulier niché au cœur du XVIIe arrondissement que la «Citéco», premier musée en Europe dédié à l’économie, a pris ses quartiers: l’hôtel Gaillard. Un bâtiment classé «monument historique», considéré comme un chef-d’œuvre de l’architecture néo-renaissance.
Tourelles en briques et pierre de taille, verrière, plafonds ornés et boiseries gothiques... L’édifice, construit par le banquier Emile Gaillard en 1878 puis transformé en succursale de la Banque de France en 1919, «fonctionne comme un écrin patrimonial», souligne le directeur de la Citéco, Philippe Gineste.

Un «écrin» de 3.000 mètres carrés chargé d’histoire, dans lequel les visiteurs pourront se familiariser - via des outils pédagogiques - avec les mécanismes et théories économiques, comme la création de richesse, les échanges internationaux, la politique monétaire ou l’inflation.
«Nous savons tous que l’économie est importante, mais parfois sans y comprendre grand-chose», rappelle Xavier Limagne, muséographe de la Citéco. «L’objectif, c’est d’aider les visiteurs à mieux comprendre l’économie, sans les ennuyer: il faut mettre le public en appétit».

- Jeux vidéo et jeux de rôle -

D’où vient la croissance? Qui crée la monnaie? Quel rôle peut jouer l’Etat? Pour rendre le plus concret possible les grandes questions économiques, la Citéco - créée sur le modèle de la Cité des sciences - mise sur une scénographie donnant une large place à l’interaction.

«Dans le parcours, il y a beaucoup de choses à regarder, à lire, à contempler. Au total, nous proposons une douzaine d’heures de contenu, mais l’idée, c’est que les visiteurs puissent picorer là-dedans ce qui les intéresse le plus», explique Xavier Limagne.

Six thèmes, identifiés par un code couleur, balisent la visite: «échanges», «acteurs», «marchés», «instabilités», «régulations» et «trésors». A chaque étape, des jeux vidéos et jeux de rôle permettent de se mettre dans la peau des principaux acteurs économiques.

Dans l’ancien hall public de la Banque de France, une «salle du conseil» propose par exemple de participer à une négociation sur le climat. Dans la «salle des coffres», protégée par des douves et une porte blindée, le visiteur se voit offrir la possibilité de créer son propre billet.

Le musée, qui a nécessité huit ans de travaux et coûté plusieurs dizaines de millions d’euros, «donne à voir l’économie de façon sensible», insiste Nicolas Vinci, responsable du développement des publics. «Il permet de jouer, toucher, manipuler».

- «Pas de parti pris» -

Au total, près de 130.000 visiteurs sont attendus chaque année dans les allées du musée. Parmi eux: un tiers de «scolaires» - public considéré comme prioritaire par la direction. «Le but n’est pas d’en faire des experts, mais de susciter leur curiosité», explique Philippe Gineste.

D’après une étude de la Banque de France, 70% des Français reconnaissent avoir un niveau de connaissance moyen ou faible sur les questions financières. Un pourcentage que l’institution monétaire, à l’initiative de la Citéco, a dit vouloir réduire.
«Les Français sont connus pour avoir une toute petite culture économique. Et dans une économie financiarisée, c’est un handicap de ne pas avoir ces bases», souligne Catherine Lubochinsky, professeure à Paris II et membre du Conseil scientifique de la Cité de l’Economie.

Un conseil qui s’est efforcé de présenter l’économie de façon la plus neutre possible, en rendant compte des débats qui opposent les spécialistes.

«Dans ces discussions, on ne prend pas parti», assure Xavier Limagne. «Le but, ce n’est pas de se positionner en faveur des économistes ultralibéraux ou à l’inverse en faveur des économistes atterrés: c’est que les visiteurs puissent se faire leur propre opinion», conclut le muséographe.

https://www.liberation.fr/depeches/2019/06/12/la-citeco-nouveau-musee-dedie-a-l-economie-ouvre-ses-portes-a-paris_1733314

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