Pierre Jean Mariette (1694-1774) a réuni l’une
des collections les plus fascinantes de tout le XVIIIe siècle, dans laquelle le
dessin tenait le premier rang, avec environ neuf mille six cents feuilles. Les
chefs-d’œuvre des grands artistes y côtoyaient les morceaux de bravoure des
petits maîtres, suivant une volonté encyclopédique assumée par ce «
touche-à-tout de génie », afin d’offrir un résumé aussi parfait que possible de
l’histoire du dessin, des origines aux artistes contemporains.
Faisant suite à la publication en 2011 par
Pierre Rosenberg des deux premiers volumes consacrés aux dessins français de la
collection Mariette, la parution du catalogue raisonné des dessins italiens
s’accompagne de même de l’exposition d’une centaine des plus belles feuilles
Mariette de cette école, dues aux plus grands artistes italiens : Raphaël,
Michel-Ange, Titien, Véronèse, les Carrache, Guido Reni, Guerchin…, et issues
des fonds de plusieurs collections parisiennes, au premier rang desquelles
celle du musée du Louvre.
Dernier représentant d’une illustre dynastie
de marchands d’estampes, admis comme «associé libre » à l’Académie royale de
peinture et de sculpture, Pierre Jean Mariette est graveur et dessinateur,
traducteur et critique d’art, épistolier infatigable et surtout l’un des plus
formidables collectionneurs de dessins qui fut.
Si Mariette veut bâtir une collection
universelle, l’Italie a bien sa prédilection, tel qu’en témoigne une lettre du
12 décembre 1769 à l’architecte Tommaso Temanza : « On compte les curieux qui,
comme moi, donnent la préférence aux ouvrages des maîtres italiens, sur ceux
des peintres qu’ont produits les Pays-Bas (…). Cela ne m’empêche pas de suivre
mon goût, aussi n’est-ce point une exagération de vous dire que ma collection,
formée dans cet esprit-là, est peut-être la plus complète et la mieux choisie
qui soit en Europe. »
C’est donc la partie de la collection Mariette
qui participait le plus du plaisir et de la fierté de son auteur, que le Louvre
réunit dans cette exposition. Après avoir brossé le portrait de Pierre Jean
Mariette et rappelé le caractère mythique de sa collection, le parcours
entraîne le visiteur sur les pas du voyage qu’il fit à 23 ans en Italie et qui
fut pour lui une formidable « école de l’œil ». La collection Mariette est en
effet pareille à un voyage dans l’espace (par la distinction des foyers) et
dans le temps (des origines du dessin aux artistes contemporains) : de Venise à
la Toscane en passant par Bologne, Rome et Naples.
La dernière section
évoque l’un des éléments distinctifs de la collection, le montage spécifique de
ses dessins (une bande le plus souvent blanche, une bande dorée et ce célèbre
papier bleu orné de filets noirs ombrés et agrémenté de cartouches toujours
différents portant le nom de l’artiste), avant de conclure sur l’histoire de la
dispersion puis de la reconstitution de la collection, qui se poursuit encore
aujourd’hui.
Commissaires de
l’exposition : Pierre Rosenberg, président-directeur honoraire du musée du
Louvre et Victor Hundsbuckler, conservateur du Patrimoine, département des Arts
graphiques, musée du Louvre.
Commissaires associés : Laure
Barthélemy-Labeeuw, Marie-Liesse Delcroix
https://presse.louvre.fr/dessins-italiens-de-la-collection-mariettenbsp-nbsp-nbsp-nbsp-nbsp-nbsp-nbsp-nbsp-nbspbr/
No hay comentarios:
Publicar un comentario